22 août 2020. Lille reçoit Rennes pour la première journée de championnat. Malgré l'ouverture du score de Jonathan Bamba, les Bretons égalisent par Da Silva et ramènent un point de leur déplacement dans le Nord. Les hommes de Christophe Galtier sont alors loin d'imaginer que quelques mois plus tard, ils soulèveraient l'Hexagoal au nez et à la barbe du PSG, de Monaco, et de tous les autres.
Et pourtant, ils l'ont fait ! Vainqueurs à Angers ce dimanche soir (1-2), les Lillois sont sacrés champions de France au bout d'un suspense intenable avec 83 points, record de l'histoire du club. Ils auront souffert, ils auront douté, mais les voilà qui succèdent à l'équipe de Rudi Garcia, sacrée il y a toute juste dix ans. Le quatrième titre de l'histoire du club après ceux acquis en 1946, 1954 et 2011, donc.
Galtier, l'homme de la situation
Ils n'étaient pourtant pas programmés pour cela. Qualifiés uniquement en Ligue Europa cette saison, les Dogues espéraient surtout renouer avec la Ligue des champions, un an après avoir échoué à passer la phase de poules.
Pourtant, les Nordistes vont réaliser un automne formidable, grâce notamment à un homme : Christophe Galtier, venu jouer les sauveurs en décembre 2017, alors que le club luttait pour se maintenir en Ligue 1. Trois ans plus tard, le projet a incroyablement pris forme pour l'ancien boss de Saint-Étienne et son groupe. Dès la sixième journée, Lille s'empare de la tête du championnat au soir d'un succès à Strasbourg (0-3).
Mais le premier tournant a lieu la semaine suivante, avec une démonstration magnifique dans le derby contre Lens, dans le sillage d'un Burak Yilmaz littéralement en feu. En parallèle d'un parcours européen sublimé par une victoire de prestige à San Siro, Lille gobe Monaco, accroche Lyon et... Paris et commence à y croire.
Un final passionnant
Flamboyants dans le jeu fin 2020, les Dogues se font clairement plus solides et efficaces à l'entame de la nouvelle année. Mais ils tiennent bon et remportent plusieurs victoires importantes dans les dernières minutes. Le tournant a lieu le 3 avril au Parc des Princes. Paris vient de reprendre les commandes lors de la journée précédente en roulant sur Lyon, mais un but de Jonathan David offre la victoire et le trône aux Nordistes.
Dernier grand moment trois semaines plus tard. Menés 2-0 à Lyon, les Lillois croient plus que jamais en leur étoile en renversant totalement le match, grâce notamment à leur grand bonhomme de l'année : Burak Yilmaz. Recruté l'été dernier pour découvrir enfin l'un des cinq grands championnats européens, le Turc aura porté les siens dans une fin de saison haletante.
C'est bien simple, avant ce déplacement dans le Rhône, ils étaient encore quatre à pouvoir prétendre être sacrés. Et même au coup d'envoi de la dernière journée, trois prétendants pouvaient encore y croire, alors que la Ligue 1 n'avait plus attendu jusqu'à la dernière journée pour connaître son dénouement depuis 2012 et le titre remporté par Montpellier devant le PSG. L'année précédente, les Hazard, Gervinho, Sow, Cabaye, Mavuba et consorts faisaient rêver l'Hexagone. Dix ans plus tard, ils ont enfin des successeurs. Et ils sont magnifiques.




