Metz-PSG, Brest-Reims, les exemples de matches interrompus se multiplient en Ligue 1. La faute à des chants homophobes que la LFP et les politiques veulent sanctionner et éradiquer des stades. Dans un entretien accordé à Ouest-France, Noël Le Graët a affiché son agacement concernant l'interruption, devenu répétitive, des matches à cause "d'insultes homophobes" venant des tribunes et de la récupération politique de ce sujet.
"Pour être clair, je trouve qu'on arrête trop de matches. Cela fait plaisir à certains ministres, mais moi, ça me gêne. Le football ne peut pas être pris en otage pour des propos vulgaires. Ce n'est pas le foot, mais la société en général qui doit y réfléchir, à l'école ou dans les entreprises, partout. On a l'impression que, tout à coup, tous les stades sont devenus des lieux homophobes. Je conteste avec véhémence cette image qu'on donne de nous. L’homophobie, c’est le football qui l’a inventée ? Ça fait bien d’aller raconter sa science quand on n’a pas grand- chose à dire", a expliqué le président de la FFF.
"Le tout répressif ce n'est pas la solution"
Getty Images"Il y a pourtant des enjeux politiques plus importants et le football ne peut pas être pris en otage. Le football travaille et depuis longtemps sur le sujet, comme sur le racisme. Je peux toujours regretter la vulgarité, mais des matches ont été arrêtés et ne le méritaient pas. À la Fédération, on ne donnera pas d'instruction aux arbitres. On le fera s'il y a une manifestation homophobe constante, avec tout un stade. Mais quand sur 30 000 personnes, il y a 2 000 imbéciles, je ne veux pas que les 28 000 autres soient punis", a ajouté le dirigeant français.
Noël Le Graët a envoyé un message clair aux politiques qui veulent montrer les muscles : "La sortie de crise se fera toute seule. On travaille avec les présidents de clubs, des gens qui ne la ramènent pas tous les matins, qui ne vont pas faire les beaux sur les plateaux de télévision". Plus de dialogues et moins de répressions, voici ce que demande le président de la FFF qui en a profité pour déplorer les interdictions récurrentes de déplacement de supporters.
"On se couvre trop vite et on arrive à des situations ridicules, comme interdire des déplacements de quelques dizaines de kilomètres. Lorient - Brest, par exemple. Non mais, franchement... (...) Priver 2 500 personnes de déplacement, alors qu'il n'y a que 10 % d'abrutis, c'est stupide. (...) Le tout répressif n'est pas la solution. Selon moi, dans la vie, plus on sanctionne, plus on donne envie. À chaque fois que vous interdisez à un gosse de faire une connerie, il en fait encore plus. Je préfère le dialogue, la sensibilisation, l'éducation, la confiance aussi", a conclu Noël Le Graët. Le message est passé.
