Thierry Laurey prêche avant tout sa paroisse. Parlez-lui de Neymar et l’entraîneur de 55 ans n’hésitera pas à s’en aller en pleine conférence de presse, comme ce fut le cas à Reims lors de la 2e journée de Ligue 1. Depuis maintenant trois saisons, celui qui symbolise la bonne réussite du Racing Club de Strasbourg est devenu un personnage à part en Ligue 1. À l’heure de retrouver le Paris Saint-Germain et sa star brésilienne, le natif de Troyes n’est pas prêt de changer de cap.
L'exigence avant tout
Pour Gérard Gili, qui a été son entraîneur à Montpellier dans les années 90, Thierry Laurey était déjà en tant que joueur une personnalité à part dans le vestiaire. "Il était extrêmement exigeant vis-à-vis de ses coéquipiers, notamment les jeunes. Il voulait une concentration de tous les instants." raconte l’ancien entraîneur du MHSC à Goal. "Pour moi, c’était un partenaire privilégié pour discuter de tactique. Il avait cette vocation. Il avait ce petit côté d’exigence permanente, mais aussi râleur car il voulait que les choses soient réussies." C’est d’ailleurs avec cette mentalité que Thierry Laurey a permis à Strasbourg de retrouver l’Europe, de décrocher une coupe nationale et de se maintenir deux saisons d’affilée en Ligue 1.

Pourtant, malgré ces succès remarqués, le coach du Racing continue d’être froid envers les journalistes et très pointilleux vis-à-vis de ses joueurs. Une attitude qui interpelle dans un milieu où il faut savoir arrondir les angles. "Il ne supporte peut-être pas les remises en question, ajoute Gérard Gili. Il faut se faire à l’idée que cela fait partie de son personnage. C’est quelqu’un qui m’obligeait moi-même, en tant qu’entraîneur à bien réfléchir lors de mes interventions."
"Tout le monde l’estimait à Ajaccio. On a regretté son départ après la descente."
À Ajaccio, on garde également un bon souvenir de celui qui a permis au Gazélec de connaître sa première saison dans l’élite, en 2015-2016. Christophe Ettori, directeur sportif du club corse, a apprécié sa relation de travail avec Thierry Laurey. "On était le petit poucet en Ligue 1 avec un budget vraiment faible mais il a su tirer le maximum de son groupe. Le Gaz a tout de même enchaîné dix rencontres sans défaite, tout le monde l’estimait ici. On a regretté son départ après la descente."
Cependant, ses bonnes expériences en Corse et en Alsace sont souvent effacées par l’image qu’il revoit aux médias, comme par exemple ses déclarations après la blessure de Neymar en Coupe de France en janvier dernier. "Ce n’est pas de la danse classique", avait pesté Thierry Laurey, ce qui lui avait attiré les foudres de nombreux supporters. Par ailleurs, son Racing ne va pas très bien en championnat, avec seulement deux victoires sur les 20 derniers matches. Son système à trois défenseurs est remis en cause par sa frilosité offensive et le déplacement à Paris ne risque pas d’arranger ses affaires.
De quoi inquiéter l'intéressé ? "On pensait pouvoir faire un peu mieux en termes comptable, on a tout donné en termes de qualité de jeu, on était au taquet, mais on a malheureusement commis des erreurs. On a pris des points quand même contre des équipes pas faciles à jouer. Mais encore une fois, les problèmes des Parisiens nous importent peu. Je suis très content de voir de grands joueurs signer à Paris, j'ai beaucoup de respect pour la majorité des joueurs", a déclaré Thierry Laurey qui compte bien encore une fois ne pas se faire marcher dessus.




