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L’Allemagne de Flick, du neuf sans 9

Un peu plus de deux mois après leur élimination prématurée lors du dernier Euro (8e de finale), les joueurs de la sélection allemande se sont retrouvés cette semaine à Stuttgart afin de-réattaquer la campagne de qualification pour le Mondial 2022. Un retour aux affaires particulier, car il se fait sans Joachim Low. Pour la première fois depuis 2008 (ou même 2006, si l’on prend en compte son passage comme adjoint), le sélectionneur historique de la Mannschaft n’est plus en place. Comme c’était prévu, il a abandonné son trône à Hansi Flick, son ancien assistant.

Pour le grand chambardement, on attendra

C’est le début donc d’une nouvelle ère chez les quadruples champions du monde. Celle qui est censée ramener cette sélection au sommet. Pourtant, et à l’exception de ce changement au niveau de la barre technique, il est difficile de deviner une rupture avec le passé. Les habitudes sont restées les mêmes et le groupe de convoqués pour les trois matches du septembre (contre le Liechtenstein, l’Arménie et l’Islande) ne comporte que trois nouveaux éléments. Karim Adeyemi (RB Salzbourg), Nico Schlotterbeck (Fribourg) et David Raum (Hoffenheim) sont les seuls novices, et ce malgré l’absence sur blessure de quelques cadres (Thomas Muller et Manuel Neuer). 

L’ancien entraineur du Bayern sait qu’il ne débarque pas sur un champ de ruines. L’Allemagne ne traverse peut-être pas la période la plus faste de son histoire, mais reste une nation qui compte et son succès probant contre le Portugal (4-2) est la preuve qu’elle est toujours capable de grandes performances. Le nouveau patron des lieux n’a donc nullement l’intention de provoquer une révolution du palais. « Jogi Löw a fait un travail remarquable. Je lui dois beaucoup », a-t-il souligné lors de sa conférence de presse.

Et même si l’envie lui en prenait, Flick n’aura pas vraiment la latitude pour opérer des modifications tangibles au sein de son équipe. Le rajeunissement a déjà été opéré par son prédécesseur au sortir d’un Mondial 2018 raté et il n’a pas vraiment généré l’effet escompté. Le pays attend toujours qu’une nouvelle génération prenne le relais des champions du monde 2014. Le talent existe avec un vivier intéressant personnifié par la sélection espoirs, double championne d’Europe en titre, mais une fois chez les A, le passage de cap se fait attendre. Et il y a des postes où on commence à avoir de sérieux manques, comme celui de l’avant-centre.

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Grande sélection cherche buteur désespérement 

En effet, depuis le départ à la retraite de Miroslav Klose, la Mannschaft est en quête d’une pointe digne de ce nom. De nombreux joueurs ont été testés, mais aucun n’a vraiment donné satisfaction. Timo Werner, que l’on prédestinait pour cette responsabilité, ne se montre pas à la hauteur. 7 buts marqués seulement depuis deux ans, dont aucun lors du dernier Euro, le place très loin des canonniers qu’a pu compter dans ses rangs cette sélection par le passé. C’est un problème, et il convient de le régler pour repartir de l’avant. Aux yeux d’un certain Jurgen Klopp c’est même une nécessité. « La qualité est tout à fait correcte, mais ce n'est pas beaucoup mieux que dans d'autres nations. L'Angleterre a au moins sept avant-centres classiques qui pourraient jouer en sélection. Pourquoi n'avons-nous pas cela? Il n’y a pas cela en magasin. Il faut qu’il y en a un qui émerge car ça serait cool si un avant-centre s’imposait sur le long terme », a confié le manager de Liverpool.

Flick nourrit certainement le même souhait. Cela étant, cela ne semble pas être sa préoccupation première. L’entraineur vainqueur de la Ligue des Champions en 2020 veut surtout insuffler un nouvel état d’esprit. Dès sa nomination, il a parlé « d’une nouvelle mentalité » qui amènerait ses joueurs à apprécier d’être en sélection et à tout donner pour cela. En somme, remettre au gout du jour la notion de l’amour du maillot. Pour lui, c’est la base de tout. Oliver Bierhoff, le directeur général de la DFB, a validé cette idée, indiquant que ce n’est qu’à ce prix qu’on parviendra à reconquérir le public.

Le sélectionneur « parfait » pour la Mannschaft

Revenir aux fondamentaux, retrouver le plaisir de jouer et se donner à fond pour la sélection, les principes sont basiques mais ils fonctionnent. Et si en plus un buteur venait à émerger alors qu’il n’y a pas de raison pour que l’Allemagne ne renoue pas avec sa gloire d’antan. Même le légendaire Lothar Matthaus en est convaincu : « J'attends avec impatience le nouveau départ de cette sélection sous la direction de l'entraîneur national Hansi Flick. Je le connais depuis 36 ans et c’est un coach travailleur, un très bon causeur et qui respecte les joueurs. J'en étais certain quand il était au Bayern et je le suis maintenant : Hansi réussira aussi en tant qu'entraîneur national. Il y aura une secousse dans cette équipe avec cet entraîneur. Le navire qui a fait fausse route ces dernières années ira à nouveau dans la bonne direction ». Une prédiction optimiste, mais à laquelle les joueurs eux-mêmes semblent y croire. Le capitaine Neuer a parlé de la conquête du Mondial 2022 comme objectif. S’il y a des choses qui ne changent pas chez les Allemands, c’est bien l’ambition. 

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