Le couperet est tombé sans préavis. Selon le quotidien Al Riyad, la Fédération saoudienne a mis fin aux fonctions d’Hervé Renard quarante-huit heures seulement après l’élimination face à la Jordanie en demi-finale de la Coupe Arabe. Une décision radicale, prise à six mois de la Coupe du monde 2026, qui marque une sortie par la petite porte pour un sélectionneur pourtant rappelé en urgence il y a un an pour remettre de l’ordre après l’échec Roberto Mancini.
Une décision brutale malgré les objectifs atteints
Sur le papier, le choix interpelle. Renard avait rempli la mission prioritaire : qualifier l’Arabie saoudite pour le Mondial. Le contrat semblait clair : stabilité, continuité, et préparation progressive d’un groupe capable d’exister sur la scène mondiale. Rien ne laissait présager une rupture aussi rapide, d’autant que le Français conservait une cote solide auprès du public depuis l’exploit historique face à l’Argentine au Mondial 2022. En interne pourtant, le discours aurait changé ces dernières semaines, avec l’idée d’« agir avant qu’il ne soit trop tard ».
Après la défaite contre la Jordanie, Renard s’était montré mesuré, presque détaché, rappelant que son avenir ne dépendait pas de lui. Cette posture, aujourd’hui, résonne comme un aveu lucide. Son sort semblait déjà scellé.
Le malaise dépasse le cas Renard
La presse saoudienne ne pointe pas uniquement le sélectionneur. Depuis plusieurs années, le constat est récurrent : malgré un championnat devenu puissant, mondialisé et financièrement attractif, le niveau et surtout la compétitivité des joueurs locaux interrogent. Renard, comme Mancini avant lui, avait alerté sur le manque de temps de jeu des internationaux saoudiens, étouffés par la présence massive d’étrangers en club.
L’élimination en Coupe Arabe n’a fait que cristalliser ce malaise. Performances poussives, difficulté à imposer un rythme, manque de leadership : les limites sont structurelles. Changer d’entraîneur apparaît alors comme une réponse immédiate, mais pas forcément comme une solution durable.
Un pari risqué à six mois du Mondial
En se séparant de Renard maintenant, l’Arabie saoudite fait un choix fort, presque désespéré. Trouver un successeur crédible, reconstruire un staff et redonner une dynamique en si peu de temps relève du pari. Reste à savoir si ce choc provoquera un sursaut… ou s’il laissera surtout le sentiment d’un immense gâchis.
