Alors qu’il était pressenti pour prendre en main l’Olympique Lyonnais, Laurent Blanc s'est vu devancer par Rudi Garcia et reste donc loin des terrains de football. On se demande, de fait, si on reverra bien un jour le Cévénol dans le costume d’entraineur. Cela fait trois ans et son départ du PSG qu’il n’a plus coaché une équipe ou une sélection.
Blanc admire la philosophie de jeu de Guardiola
Qu’est-ce qui a fait capoter sa venue à Lyon ? Selon plusieurs sources concordantes ce sont ses exigences par rapport à la composition de son staff. Et d’autres indiquent que Jean-Michel Aulas s'est ravisé parce que Jean-Louis Gasset, son adjoint de toujours, ne pouvait pas venir.
L’ancien entraineur de l’ASSE a été justement interrogé à propos de Blanc dans une interview à L'Equipe. S’il n’a rien dit sur les contacts avec le club rhodanien, il a fait part de son mécontentement par rapport aux critiques qui touchent son ami. « Comme il est inattaquable sur sa carrière de joueur, on l'attaque sur autre chose. Il joue au golf, comme le font des chirurgiens pour évacuer le stress inhérent à leur profession, et on le montre aussitôt avec une casquette de golfeur, en le traitant de fainéant. S'arrêter à ça, c'est ignoble. On manque de respect à ce grand monsieur qu'est Laurent Blanc », a-t-il déclaré.
« Laurent Blanc tu ne lui imposes rien »
Gasset n’aime pas la manière dont Blanc est décrit et pour faire taire les mauvaises langues il a tenu à mettre en avant le rôle important qu’a l’ex-coach du PSG lorsqu’il s’occupe d’une équipe : « Quand un spectateur vient assister à un entraînement, il a l'impression que Laurent ne fait rien. Qu'il est distant. En réalité, il prend du recul sur le jeu pour se faire une idée bien précise. S'il m'a choisi (en 2007), c'est parce qu'on se connaît depuis trente-cinq ans. Je sais le football qu'il aime. Une fois qu'il a défini la ligne directrice, je lui montre ce qu'il veut voir lors des séances. Comme Ghislain (Printant) le faisait à Saint-Étienne quand j'étais numéro 1 et lui numéro 2. À la fin, c'est Laurent qui travaille et décide de tout. C'est lui le patron. Il a adopté un mode de fonctionnement à l'anglaise. Quand ce sont les autres, c'est bien. Quand c'est lui, c'est un fainéant. C'est insupportable, tout ce que l'on dit sur lui. »
Interrogé enfin sur les raisons qui font que Blanc est au chômage depuis si longtemps, Gasset estime que c’est parce qu’il fait les frais de l’étiquette qu’on lui a collée, ou du manque de considération dont souffrent les coaches français : "Il a le privilège de pouvoir patienter et de choisir les projets qui lui vont bien et qui vont le mettre en position idéale pour réussir. Il a gagné ce privilège et il ne dérogera pas à ses principes. Tu ne lui imposes rien. Sinon, tu ne le prends pas. Un étranger arrive avec son armée de cinq types, et lui, il ne devrait venir qu'avec un adjoint ? Nous, Français, on ne peut pas ? Laurent Blanc ne peut pas ? C'est incompréhensible. Je ne comprends pas cette cabale, ou alors des gens lui savonnent la planche (...) On souffre vraiment d'un problème d'image, et ceux qui disent que Laurent est has been feraient mieux de se mettre de la harissa dans la bouche avant."


