Romain Faivre devant Alexis Sanchez, lors de la rencontre de L1 face à l'Olympique de Marseille (0-0), le 9 avrilJEAN-FRANCOIS MONIER/AFP via Getty Images

EXCLU GOAL - Romain Faivre avant PSG-Lorient : "Quand tu as du temps de jeu, tu retrouves du plaisir"

Il y a un an et demi, Romain Faivre se retrouvait assis aux côtés de Karim Adeyemi dans les tribunes du Parc des Princes lors d’une rencontre de L1 face à Monaco (2-0, le 12 décembre 2021). Invité par Leonardo, qui gardait un œil sur lui, l'ancien Brestois a finalement signé à Lyon un mois plus tard. Dimanche c’est avec Lorient, où il est prêté, qu'il retrouve la pelouse parisienne. Après un an dans le Rhône, marqué par un temps de jeu qu’il a vu se réduire, il confie à Goal son plaisir de rejouer, son envie de retrouver de l’influence et revient sur les raisons qui ont amené à venir chez les Merlus.

Avant votre prêt à Lorient, les nouvelles que l’on avait eues de vous à Lyon ce sont celles données par Laurent Blanc qui disait que vous n’étiez « pas heureux ». Comment allez-vous aujourd’hui ? 

Je vais très très bien. J’allais bien lorsque j’étais à Lyon mais c’est vrai que d’un point de vue football c’était compliqué. Pour un joueur, ne pas avoir beaucoup de temps de jeu, ce n’est pas facile. A Lorient, j’enchaîne les matchs donc c’est positif. Il ne faut pas tout mélanger : j’étais bien à l’OL, c’est juste que quand tu joues beaucoup moins ce sont des situations compliquées à vivre. Ce que j’aime c’est jouer et avoir du temps de jeu, cela m’a redonné le sourire.

Le fait d’être moins « heureux » allait-il au-delà du temps de jeu ?

Non, vraiment pas. C’était le fait de jouer moins qui me minait. Je suis un amoureux du football donc forcément quand je ne joue pas, je me sens moins bien. C’est lié uniquement aussi au sportif. Il faut aussi passer par là, ça m’a permis de grandir. Il faut avancer à travers ce genre d’expérience. 

Sentez-vous que vous avez un axe d’amélioration pour mieux faire face à ces situations où vous êtes dos au mur ?

Non, je ne crois pas car j’ai déjà vécu des moments compliqués avec des blessures quand j’étais plus jeune en centre de formation qui m’ont éloignées des terrains pendant six ou sept mois. Ce sont des moments pas évidents où tu vois les autres s’entraîner et toi rien. Parfois, ça ne matche pas. Maintenant, je vais revenir à Lyon et on ne sait pas de quoi le destin est fait.

"J’étais dans une spirale assez négative mais aujourd’hui c’est derrière moi"

Vous êtes quelqu’un d’assez critique envers vous-même. Quelle est votre part de responsabilité dans ces premiers mois manqués à l’OL ? 

Dans ce genre de situation, quand on entre en jeu il faut être performant et c’est sûr que je n’étais pas dans la meilleure forme de ma vie. J’étais dans une spirale assez négative mais aujourd’hui c’est derrière moi, cela m’a servi. Mais je suis très content de jouer.

Dans une interview, vous aviez dit que vous étiez plus un leader technique mais pas « le mec qui va parler ». La communication, est-ce aussi ça qui vous a manqué ? 

C’est sûr que je ne suis pas quelqu’un qui parle beaucoup. C’est un axe d’amélioration que je dois ajouter à mon registre mais je crois que je ne serai jamais un grand parleur. Aujourd’hui, j’essaie plus de parler avec mes coéquipiers dans le vestiaire ou même sur le terrain mais on ne va pas changer la nature de quelqu’un. 

Ça veut dire quoi parler ?

Parler de football, ça ne me dérange pas mais je ne suis pas quelqu’un qui va prendre la parole dans le vestiaire devant tout le monde et qui va donner des consignes avant le match ou à la mi-temps. Mais je peux échanger avec mes coéquipiers, ce sont des choses qui arrivent.

Aujourd’hui retrouvez-vous du plaisir au FC Lorient ? 

Pour la plupart des footballeurs, le plaisir c’est de jouer. Quand tu as du temps de jeu, tu retrouves du plaisir. Aujourd’hui c’est sûr que je suis beaucoup plus positif. Comme je l’ai dit, ce n’est qu’une question de football. Je suis un passionné et avec peu de temps de jeu c’était difficile. Maintenant c’est beaucoup mieux dans tous les domaines. 

On imagine que vous avez dû avoir d’autres sollicitations cet hiver, pourquoi avoir choisi Lorient ?

C’est une question de relation et d’échanges avec le directeur sportif et le coach. Tout de suite, il y a eu un feeling donc je suis resté sur ma première impression et j’ai choisi Lorient. Les discussions portaient sur mon profil technique, sur la manière dont le coach voulait me faire évoluer, sur le dispositif qu’il était amené à utiliser et dans quelle position j’allais y jouer. Après c’est une connexion que tu ressens.

Vous sentez que vos qualités sont mises en valeur depuis que vous rejouez ? Et que vous êtes redevenu ce que vous étiez.

Il y a un coach qui me laisse beaucoup de liberté et qui m’a tout de suite mis en confiance dès que je suis arrivé. Le fait de rejouer, d’être titulaire me donne beaucoup de plaisir, de la confiance. 

Par rapport à votre niveau, à ce que vous avez montré à Brest ou sur vos débuts à Lyon, quel regard portez-vous sur vos prestations ? 

Cette expérience à Lorient me permet de retrouver du rythme et d’enchaîner les matchs. Lors de la dernière rencontre contre Toulouse (0-1, le 23 avril), je me suis très bien senti après c’est sûr qu’il faut continuer à travailler. Il y a énormément d’axes d’amélioration.

"Je vais retourner à Lyon et on verra ce qu’il se passera..."

Vous aviez de belles statistiques auparavant, moins désormais. Est-ce un point important pour vous ? 

Evidemment que c’est important. Quand tu sors d’une saison à 11 buts et 6 passes décisives c’est très bien. Dans le football, les statistiques ça compte mais le plus important c’est d’être influent dans le jeu et aujourd’hui je me sens plus influent même si je peux toujours faire mieux. Sur ce dernier match par exemple, je me suis vraiment bien senti.

Lors de votre dernier match contre Toulouse, il n’y a pas ni de but ni de passe décisive mais il y a d'autres statistiques que l’on voit moins…

Sur le fait que j’ai réussi beaucoup de dribbles (11 sur 17 tentés) ? C’est beaucoup en effet et ça prouve que je retrouve des sensations mais il n’y a pas que les statistiques même si dans le football d’aujourd’hui c’est important. Quand elles sont bonnes c’est toujours en faveur du joueur et ça exprime quelque chose. Pour moi, c’est important d’être influent sur le jeu et de ne pas se focaliser que là-dessus.

La saison se termine le 3 juin, quels objectifs vous fixez-vous d’ici là ? 

Je n’ai pas d’objectifs particuliers, j’essaie d’être de mieux en mieux et de finir fort sur les derniers matchs. Si je peux marquer et faire des passes décisives tant mieux mais le plus important c’est d’être influent. 

Le championnat se termine dans un peu plus d’un mois et votre prêt dans deux mois, comment voyez-vous la suite ? 

Je vais retourner à Lyon et on verra ce qu’il se passera. Le plus important, c’est de finir la saison avec Lorient. 

Avez-vous eu des échanges avec Lyon depuis votre départ ? 

Oui, j’ai pu échanger avec Bruno Cheyrou. On n’a pas parlé des performances ni debriefé mes matchs. Il m’a demandé si j’allais bien et on a parlé de ma santé après avoir manqué le match contre Monaco (il était touché au genou).

Au moment de votre arrivée à Lyon, vous avez beaucoup parlé de vos objectifs et pourquoi pas un jour d’aller jouer en équipe de France. Avez-vous revu vos objectifs à la baisse ?

Non pas du tout. Cette saison est une expérience dont je dois me servir pour avancer. Cela arrive que parfois tu traverses des épreuves et des chemins un peu plus compliqués mais il faut s’en servir. Au contraire, ça ne peut être que positif. Je vais bien finir la saison avec Lorient et après je prendrai le temps de parler et de voir ce qu’il se passe.

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