Kylian Mbappe France Uruguay Friendly 20112018Getty

Equipe de France, Didier Deschamps : "Griezmann sous-côté en France ? Oui, certainement"

Anthony Martial a dû déclarer forfait. Y'a-t-il d'autres pépins physiques ?

Didier Deschamps : Pas de problème à l'heure où je vous parle. Un contrôle sera fait en début d'après-midi, mais il n'y a pas de souci.

Envisagez-vous de bousculer la hiérarchie des gardiens, en inversant le statut d'Alphonse Areola et Steve Mandanda par exemple ?

Il n'y a pas de raison de changer aujourd'hui. Steve vient ici avec le statut de numéro 2. C'est la vérité d'aujourd'hui. Alphonse a eu une bonne période même s'il n'a pas été concerné par les matches les plus importants du PSG. Hier, c'était lui et pas Buffon. C'est évolutif. Steve, hormis le match d'hier, avait retrouvé un bon niveau. Il a l'habitude de venir avec nous. J'ai la chance de pouvoir m'appuyer sur trois gardiens de haut-niveau, avec Hugo Lloris.

Le match contre les Pays-Bas a-t-il accéléré votre envie de régénérer ce groupe ?

On est toujours dans la réflexion. Il y a une évolution depuis, qui est positive pour certains, moins bonne pour d'autres. Je ne sais pas s'il faut régénérer le groupe. Certains sont arrivés après le titre de champion du monde, il y en aura d'autres. On a un socle de 30-35 joueurs, sans oublier les Espoirs qui ont le championnat d'Europe. Je ne suis pas là pour donner de faux espoirs. Je dois sentir qu'ils sont capables d'apporter au plus haut-niveau. Le vécu va dans le sens de cette idée.

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Comment fait-on pour s'assurer que Kylian Mbappé reste le même malgré tout ce qui l'entoure et ce qui se dit sur lui ?

Ça se fait naturellement. Il est comme il est, il n'y a pas de souci. Il s'inscrit dans un succès collectif, même si de part son poste et le fait qu'il marque des buts il soit mis en avant. Mais ce n'est pas pour ça qu'il va changer sa façon de voir les choses. Il sait aussi qu'il dépend des autres.

Pensez-vous qu'il doit encore mieux appréhender les contacts et les nombreuses fautes qu'il subit ?

Je discute de tout ça avec Kylian. Quand on est face à lui, il y a des choses, des contacts rugueux. Mais il est prêt à ça. Pour le moment, je ne peux pas dire qu'il manifeste des réactions disproportionnées. Il a une bonne maîtrise de ces situations.

Kylian Mbappe France Uruguay Friendly 20112018Getty

Aurez-vous le temps de mettre en place de nouvelles choses sur ce rassemblement très court ?

Mercredi, on sera déjà à J-2. Je ne suis pas là pour changer juste pour changer. L'important, c'est que l'équipe de France continue de s'appuyer sur ce qui a fait notre force. On s'attend à faire face à un bloc, avec peu d'espaces, même si la sélection moldave est capable d'attaquer aussi. On a déjà été confronté à ce genre de situation. On sait que ce n'est pas évident. L'animation devra être variée et on sait à quoi s'attendre.

Avez-vous peur que les rumeurs qui pourraient concerner l'avenir d'Antoine Griezmann tronque sa fin de saison ?

C'est le jeu des médias, ça se fait ou ça ne se fait pas. Il n'y a aucun souci là-dessus avec Antoine. Il a prolongé son contrat. S'il est sollicité, il pourra envisager de partir. C'est son choix. Mais je ne vois pas pourquoi ça le dérangerait. Il arrive à 28 ans maintenant, il a assez de maturité pour gérer tout ça.

Estimez-vous qu'il soit sous-côté en France ?

Oui, certainement. Je suis beaucoup plus âgé que lui, mais ça a toujours été le cas des joueurs français à l'étranger. Antoine a réalisé une saison dernière de très, très grande qualité, en gagnant l'Europa League avant d'être décisif à la Coupe du monde avec nous. Il aurait mérité certainement de remporter ces récompenses individuelles. Il fait partie des tout meilleurs mondiaux. Sa résonance médiatique pourrait être mise plus en valeur même s'il est très apprécié des supporters. Il pense toujours au collectif, il ne pense pas qu'à lui même s'il y a une plus grosse part d'égoïsme chez les attaquants.

Comment évaluez-vous la formation du poste de latéral droit, peut-être un moins fourni aujourd'hui ?

C'est un poste qui est peu considéré dans la formation, parce que ce sont souvent des joueurs qui jouent plus haut et qui redescendent. Un arrière latéral est souvent jugé par rapport à ce qu'il apporte offensivement, trop à mon goût. Il est d'abord dans la ligne défensive. Il y a beaucoup de joueurs français à ce poste. Après, au plus haut-niveau c'est autre chose. Il y a peut-être un travail plus spécifique à faire concernant ce poste. C'est une période. Parfois un poste est un petit moins fourni, mais ce n'est certainement pas un poste dans les catégories de jeunes qui est très important.

Que pouvez-vous nous dire sur Kurt Zouma ?

Il dégage beaucoup de sérénité, il a un gros potentiel, très athlétique. Là, il retrouve un bon niveau. Il est capable de jouer des deux côtés. C'est la force tranquille et j'espère que les pépins physiques vont l'épargner pour qu'il continue d'emmagasiner du temps de jeu. On parle d'un jeune joueur qui a débuté très tôt, et qui malheureusement a eu une grave blessure qui l'a freiné au départ.

Pourriez-vous envisager de libérer certains joueurs afin qu'ils participent à l'Euro Espoirs ?

J'en ai déjà parlé avec Sylvain (Ripolll). Nous pensons tous les deux que ce n'est pas forcément une bonne chose de faire redescendre un joueur. C'est plus vu comme une punition. Aujourd'hui, j'ai Tanguy. C'est plus sur lui que la question peut se poser. Mais quand on fait trois pas en avant, ce n'est pas pour aller en arrière. C'est forcément perturbant. Il faut gérer les lendemains, le statut peut changer, le regard des autres, de ses partenaires aussi. J'ai pris la décision de ne pas interférer par rapport à ces joueurs. Certains sont déjà venus et d'autres sont intéressants pour la suite aussi.

B.Quarez et J.Quelen, à Clairefontaine.

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