EXCLU GOAL - Ce vendredi, à l'occasion de la réception de l'AS Nancy-Lorraine (20h), le Paris FC va renouer avec son public au Stade Charléty. Une première à domicile pour les hommes de Mécha Bazdarevic, qui a succédé à Fabien Mercadal cet été. Pour Goal, le nouveau capitaine Frédéric Bong (31 ans) est revenu sur les premières semaines du nouveau coach, dévoilant ainsi ses ambitions pour la saison qui a débuté le week-end dernier.
Vous allez jouer vendredi votre premier match de la saison à Charléty, dans un stade où vous avez vécu de grandes choses la saison passée. On imagine que vous allez tout faire pour que l'histoire soit aussi belle...
Frédéric Bong : C'est le souhait de tout le monde. Mais l'année dernière, c'était l'année dernière. Une nouvelle saison a commencé, les compteurs ont été remis à zéro. C'est à nous de travailler encore plus pour essayer de faire une meilleure saison, parce qu'on aspire à mieux, et je parle au nom de tout le groupe.
Le lien avec les supporters était très fort l'an dernier. Que faudra-t-il faire pour qu'il le reste cette saison ?
La première chose à faire, c'est de gagner. C'est l'élément déclencheur, on ne va pas se mentir. S'il n'y a pas de résultats, ça n'ira pas. On travaille comme toutes les équipes, on se prépare au mieux en mettant tout ce qui est possible pour décrocher des bons résultats. En partant de là, on va tout faire pour avancer avec notre public parce qu'on sait qu'il ne nous lâchera pas dans les moments difficiles, et ce sera à nous de lui rendre le sourire.
Le président n'a pas hésité à parler de saison de transition. Qu'avez-vous à dire aux supporters les plus sceptiques pour cet exercice ?
La saison dernière a été extraordinaire. Tout le monde était content. Mais des joueurs sont partis. D'autres sont arrivés, comme dans chaque club. Je me souviens l'an dernier. On ne nous attendait pas, on disait qu'on était taillés pour le National. Et au final, on a été la belle surprise. Cette saison, on va être beaucoup plus attendu. Il va falloir bien se préparer pour faire face à nos adversaires. Mais nous les joueurs, je ne pense pas qu'on aborde cette saison comme une saison de transition.
Lors de la présentation du nouveau coach, Pierre Dréossi avait reconnu que cette saison serait encore plus difficile que la précédente. Voyez-vous les choses de cette manière ?
Il n'y a pas de saison facile. L'année dernière, il y a eu de l'envie, de l'enthousiasme. On a essayé des choses qui ont marché. Mais maintenant, c'est à nous de donner le maximum, pour se rendre la saison plus agréable.
"Il y a du talent, à nous de créer cette osmose"
Fabien Mercadal, appelé "le Magicien" à Charléty, vous a quitté cet été. Comment le groupe a-t-il vécu son départ pour Caen ?
Tout le monde espérait qu'il allait rester au vu de notre saison. Mais c'est un coach qui a trop galéré. Je me rappelle de sa folle histoire à Tours. Il a eu une meilleure proposition, c'est le rêve de tout le monde de rejoindre l'élite. Ça ne se refusait pas.
Aujourd'hui, on peut dire que tout le monde est content pour lui...
Il faut ! Et il n'y a pas que lui. Le capitaine de la saison dernière (Hervé Lybohy) est parti à Nîmes, Malik Tchokounté a rejoint Caen. C'est comme ça... On a fait une belle saison et c'est normal qu'il y ait des récompenses, que ce soit au niveau du staff ou des joueurs. Ça fait plaisir à tout le monde. Peut-être que dans les prochaines semaines, on se retrouvera tous ensemble et on se rappellera ces bons souvenirs. Mais je le répète, cette saison est terminée. Elle est dernière nous et il faut se remettre au travail.
Sincèrement, est-ce que le groupe vous paraît aussi fort que la saison passée ?
Franchement, il y a du talent. Et si les joueurs qui nous ont rejoint ont été recrutés, c'est qu'ils ont quelque chose. La saison dernière, on a réussi à créer une belle osmose et cette année c'est aussi ce qu'on va essayer de faire.
GettyTrouver cette alchimie sera aussi le travail de Mécha Bazdarevic. Comment se passent les premières semaines à ses côtés ?
Il n'a pas la même façon de travailler que Fabien Mercadal. Mais au vu de notre préparation, je peux dire que les joueurs sont réceptifs. Le coach met du sien pour qu'il y ait une belle ambiance. Mais c'est aussi à nous de faire en sorte que ça fonctionne. Chacun doit apporter sa petite expérience, qu'il vienne du CFA, du National ou de la Ligue 2. Il va falloir tout mélanger pour trouver le bon équilibre aux côtés de notre entraîneur.
Vous êtes un de ses relais puisqu'il vous a donné le brassard de capitaine. Ce choix vous a-t-il surpris ?
Je dirais que oui. L'année dernière, Hervé (Lybohy) avait le brassard. Derrière, c'était Vincent (Demarconnay). Cette saison, on me l'a donné, et ça fait plaisir qu'on m'accorde cette confiance. Mais brassard ou pas brassard, ça ne change rien. J'ai accepté le projet du Paris FC et je dois tout faire pour ce club.
Un objectif clair a-t-il été établi pour le classement final ou allez-vous d'abord vous concentrer sur le maintien ?
Vous avez la réponse. L'objectif premier, c'est le maintien. Pour toutes les personnes qui travaillent pour ce club. Les plus jeunes ne s'en rendent peut-être pas compte, mais il y a des gens qui commencent à 8h du matin pour nettoyer les infrastructures. Nous, on ne fait que jouer 90 minutes avant de rentrer chez soi. Sur le terrain, je pense qu'il faut penser à ces gens-là. C'est pour eux aussi qu'on se doit de tout donner.
"Se maintenir pour toutes les personnes qui travaillent ici"
Ce discours sur "les hommes de l'ombre" a été tenu par plusieurs joueurs la saison passée, pourtant il est rare dans le football professionnel. Comment expliquez-vous cela ?
C'est une prise de conscience avant tout. Le terrain, c'est notre gagne-pain, mais on a aussi la vie de toutes ces personnes sur nos épaules. Si le club descend, le budget va baisser, la masse salariale aussi et on n'a pas envie que ça arrive. On ne sait pas de quoi la saison sera faite, mais ce qui est sûr c'est qu'à chaque fois qu'on rentre sur le terrain, il faut qu'on ait cette envie.
Vous allez devoir vous adapter à un nouveau partenaire en défense centrale. Cela change-t-il quelque chose ?
Quand je suis arrivé au Paris FC, je n'avais jamais joué avec Hervé Lybohy. On a appris à se connaître, on a appris à se parler. Et comme j'ai l'habitude de dire, en dehors du footballeur il y a aussi l'homme. On va tout faire pour trouver la paire parfaite.
Aujourd'hui, que vous jouiez avec Ousmane Kanté ou Samuel Yohou, sentez-vous une différence ?
La préparation est faite pour échanger, pour se connaître, pour voir comment l'autre a l'habitude de jouer. Aujourd'hui, que ce soit Ousmane (Kanté), Samuel (Yohou) ou moi, on est amenés à ne former qu'un seul joueur.
Grandi par votre expérience de la saison dernière, allez-vous devoir assumer un rôle de guide pour les nouveaux qui vous ont rejoint ?
Ce discours, je l'ai entendu la saison dernière quand Thomas Delaine, Souleymane Karamoko ou Redouane Kerrouche sont arrivés. Personne ne les connaissait, et pourtant... Il y a des leaders dans chaque groupe et c'est à nous de faire comprendre que le Paris FC n'est pas un terminus. Qu'être arrivé là, c'est bien mais qu'il faut encore redoubler d'efforts. Moi, je pars du principe que dans la vie rien n'est acquis et que pour garder ce qu'on a, il faut travailler. C'est le message qu'on essaye de transmettre.
Et ce message est-il passé ?
Je pense. Tout le monde travaille, est à l'écoute. On essaye de mettre les nouveaux en confiance afin qu'ils n'hésitent pas à dire ce qu'ils pensent. On va vivre de bons moments ensemble, on va galérer aussi. Mais il faut tout faire pour qu'on soit en symbiose.
Propos recueillis par Benjamin Quarez