La visite du FC Barcelone sur la pelouse de Chelsea, mardi soir, aurait pu offrir un duel de haute intensité entre deux équipes habituées aux grandes affiches européennes. Elle s’est transformée en correction, les Londoniens dictant le tempo du début à la fin. Lamine Yamal, 18 ans, espérait briller dans un Stamford Bridge plein à craquer, mais la marche s’est révélée bien plus ardue que prévu. Sur sa trajectoire, un compatriote a verrouillé chaque mètre disponible, jusqu’à pousser un autre international espagnol à un commentaire qui a enflammé les réseaux.
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AFPChelsea punit un Barça réduit à dix
Le début de rencontre n’a rien laissé présager de la gifle infligée ensuite. Barcelone a tenu quelques minutes, avant d’entrer dans une spirale dont il n’est jamais sorti. L’exclusion de Ronald Araujo, peu avant la pause, a fait basculer l’équilibre, mais Chelsea avait déjà pris la mesure d’un adversaire privé d’inspiration. Le club londonien, poussé par un public qui réclame du spectacle depuis des mois, a trouvé trois fois le chemin des filets : un but contre son camp de Jules Koundé, un numéro d’Estevao et une finition parfaite de Liam Delap. Le score, lourd (3-0), reflète surtout la supériorité physique et l’intensité supérieure affichée par les Blues.
Barcelone, souvent à court d’idées, a perdu trop de duels pour espérer exister. Et dans ce naufrage collectif, Lamine Yamal n’a pas réussi à inverser la tendance.
AFPLamine Yamal étouffé pendant toute la rencontre
Titulaire dans son couloir préférentiel, le jeune prodige catalan a tenté de provoquer, mais ses initiatives ont trouvé Marc Cucurella juste devant lui, puis parfois un second joueur venu fermer la porte. Entre prises à deux, duels musclés et couvertures agressives, le défenseur espagnol n’a laissé aucune ouverture à son adversaire. Pendant près de quatre-vingts minutes, le Barça a espéré une étincelle de son gaucher, mais rien n’a semblé fonctionner.
Cucurella, élu homme du match, a joué chaque duel comme si une récompense personnelle se trouvait derrière. À force d’insister, Yamal a semblé s’éteindre, la tête parfois basse, comme si cette soirée en Angleterre le ramenait à la dure réalité : en Ligue des champions, chaque détail pèse. Sa frustration n’a échappé à personne, encore moins aux joueurs londoniens.
Getty Images SportRobert Sanchez en rajoute une couche
Après la rencontre, les réactions se sont enchaînées dans les travées de Stamford Bridge. Robert Sanchez, le gardien de Chelsea, n’a pas résisté à l’envie de glisser une pique. Avec un sourire qu’on devinait malicieux, il a d’abord salué le travail de son coéquipier : « Cucurella l’a mis dans sa poche ». Une petite phrase lâchée sans détour, presque comme une évidence pour lui.
Le portier de 28 ans, apparu à trois reprises avec la Roja, ne s’est pas arrêté là. « Ils sont tous très bons jusqu’à ce qu’ils viennent en Premier League », a-t-il ajouté, dans une sortie que certains ont jugée provocatrice. Il a ensuite conclu, toujours amusé : « Le Barça favori? C’est nous les favoris! », a-t-il indiqué, selon les propos rapportés par Mundo Deportivo. Une déclaration qui risque de tourner encore longtemps parmi les supporters catalans.
AFPUn début de saison trompeur pour Yamal
Du côté du jeune Barcelonais, les statistiques restent impressionnantes : six buts, huit passes décisives et treize apparitions toutes compétitions confondues. Pourtant, ses performances dans les grands rendez-vous interrogent. À Paris début octobre, il n’avait pas réussi à peser dans la défaite contre le PSG (1-2). À Madrid, quelques semaines plus tard, il avait vécu un Clasico compliqué, perdu 1-2. Et cette soirée londonienne prolonge cette tendance.
Son statut de deuxième du Ballon d’Or 2025 crée des attentes immenses. Chaque apparition attire les projecteurs. Mais face aux équipes qui montent d’un cran en intensité, Yamal peine encore à s’imposer. Chelsea a simplement mis en évidence ce que certaines formations avaient déjà remarqué : son talent ne suffit pas lorsqu’il n’a pas de liberté.



