Le trône a changé de mains, du moins pour l'instant. Au terme d'un Clásico maîtrisé tactiquement et mentalement, le Real Madrid a mis fin à l'hégémonie récente du FC Barcelone en s'imposant logiquement (2-1) au Santiago Bernabéu. Portée par un Kylian Mbappé encore décisif et un entrejeu français dominateur, la Maison Blanche a frappé un grand coup dans la course au titre, profitant des errances et des absences d'un Barça bien trop diminué pour rivaliser ce dimanche. Pour sa première sur le banc lors d'un Clásico, Xabi Alonso a réussi son pari.
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AFPVingt minutes de domination stérile, puis Mbappé frappe
Pourtant, l'entame de match a failli tourner au vinaigre pour les Madrilènes. Un penalty réclamé par Vinicius annulé par la VAR, un but de Mbappé refusé pour un hors-jeu millimétrique... Le Barça, bien que bousculé et fébrile défensivement, tenait bon, presque miraculeusement. Mais à force de subir, la digue catalane a fini par céder. Sur une ouverture lumineuse de Bellingham, Kylian Mbappé, étrangement oublié par la charnière centrale, contrôlait et ajustait Szczesny d'une frappe croisée clinique (22e). Son douzième but face au rival barcelonais. Le bourreau habituel avait encore frappé.
Getty Images SportBellingham enfonce le clou, le Barça sans réponse
Ce but a libéré un Real Madrid qui a alors déroulé son football, confisquant le ballon et asphyxiant un Barça sans solution. Juste avant la pause, sur un corner, Eder Militão remettait de la tête pour Jude Bellingham qui, en renard des surfaces, doublait la mise (43e). Le coup de grâce. L'Anglais, buteur décisif en milieu de semaine contre la Juventus, confirmait son retour en forme et remportait à distance son duel face à un Marcus Rashford transparent côté catalan. Ce Barça amoindri, privé de Lewandowski et Raphinha notamment, n'avait tout simplement pas les armes pour réagir.
Getty Images SportMbappé rate le K.O., les Français règnent au milieu
La seconde période aurait pu tourner à la correction si Kylian Mbappé n'avait pas vu son penalty, obtenu par Bellingham, magnifiquement détourné par un Szczesny irréprochable sur l'exercice (52e). Un raté sans conséquence tant le Barça semblait inoffensif, ne se créant qu'une seule véritable occasion par Fermín López (47e). Car au milieu de terrain, la bataille était à sens unique. Le duo français Eduardo Camavinga - Aurélien Tchouaméni a livré une prestation de très haut vol, régnant en maître sur l'entrejeu, coupant les lignes de passes et impulsant le rythme madrilène. Une domination totale qui a éteint les rares velléités catalanes.
AFPLa colère de Vinicius, l'impuissance de Yamal
Si la soirée fut quasi parfaite pour le Real, elle a été marquée par la sortie de Vinicius Junior. Remplacé par Rodrygo, le Brésilien, frustré de ne pas avoir marqué, a quitté le terrain en colère, filant directement aux vestiaires sans un regard pour son entraîneur. Un caprice qui tranche avec la sérénité affichée par le collectif. Côté Barça, l'impuissance fut symbolisée par un Lamine Yamal totalement fantomatique, incapable de peser sur un match où l'on attendait qu'il prenne ses responsabilités en l'absence des cadres. Une déception à la hauteur des attentes placées en lui.
AFPUn coup de massue sur la Liga
Le Real Madrid remporte donc ce premier Clásico de l'ère Xabi Alonso et prend une option sérieuse sur le titre, avec désormais cinq points d'avance sur son rival. Au-delà du comptable, c'est une victoire psychologique majeure qui confirme le retour au premier plan de la Maison Blanche. Hansi Flick, suspendu et impuissant en tribunes, a pu mesurer l'écart qui sépare encore son Barça décimé de ce Real conquérant. Le chemin de la reconquête sera long pour les Catalans.



