À mesure que la finale de la Ligue des champions approche, une vieille rengaine ressurgit dans les médias : faut-il, au nom du "patriotisme footballistique", soutenir le PSG face à l’Inter Milan ? La question divise, exaspère, et pour Daniel Riolo, elle ne devrait même pas se poser. Le journaliste de RMC a claqué la porte du débat sans ménagement, rappelant une règle simple : un supporter n’est pas obligé d’aimer son rival. Et encore moins de l’encourager.
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AFP"C’est d’une bêtise sans nom"
Daniel Riolo n’a pas mâché ses mots. L’idée que les fans de l’Olympique de Marseille, de Lyon ou de Saint-Étienne devraient se rallier à la cause parisienne le fait bondir. « C’est d’une bêtise sans nom », s’indigne-t-il, jugeant absurde cette injonction à l’unité nationale pour un club. Il se souvient même d’un précédent, celui de l’OM en finale de Ligue Europa en 2017, où le même débat avait été lancé. Inutile selon lui. Incompréhensible surtout.
Le chroniqueur pointe du doigt une spécificité bien française. À ses yeux, seul l’Hexagone tente d'imposer ce réflexe collectif : « Il n’y a qu’en France que ce débat existe ». Il ne cache pas sa surprise après les propos de Basile Boli appelant à soutenir Paris. Une sortie rectifiée, d'ailleurs, par Éric Di Meco. Pour Riolo, ça ne tient pas debout. Point barre.
« C'est d'une bêtise sans nom (de demander que la France soutienne le PSG, Ndlr), ça n'a aucun sens. J'en parle parce que Basile Boli en a parlé et que ça m'a surpris, d'ailleurs Eric Di Meco l'a corrigé. Ça ne peut pas exister qu'on se pose cette question ».
(C)Getty Images"C’est absolument normal"
Pas de détour : Riolo assume que les supporters d’autres clubs français resteront indifférents, voire opposés, à la réussite du PSG samedi soir. « Je pense que les supporters lyonnais, marseillais ou stéphanois ne vont absolument pas soutenir le PSG samedi et c’est absolument normal », affirme-t-il. Selon lui, ce sentiment n’a rien d’un excès de haine ou d’intolérance.
Il prend l’exemple des supporters espagnols. « Aucun supporter du Barça ne soutient le Real en finale. Tous mes cousins juventini sont à fond pour le PSG samedi soir tellement envisager que l'Inter remporte la Ligue des champions leur tourne la tête. C'est la base du foot et ce qu'est la culture foot. Ce n'est pas du clubisme primaire, ça, c'est quand tu n'es pas capable de voir les défauts de ton club ». C’est une question de rivalité, d’identité de club, pas de nationalisme mal placé.
AFP"Ce n’est pas ma maison"
Daniel Riolo poursuit son raisonnement en s’adressant directement aux fans marseillais. À l’idée que des anciens joueurs comme Vincent Guérin puissent souhaiter un succès de l’OM dans une compétition européenne, il grimace : « Si je suis supporter de l’OM et que j’entends les propos de Boli, ça me fait ch… »
Et de conclure sur une note claire : ne pas soutenir un club adverse, ce n’est pas promouvoir la violence ou le rejet de l’autre. C’est une manière saine de vivre sa passion. « Ce n’est pas ma maison », dit-il. Une phrase qui résume, selon lui, ce que tout vrai supporter ressent. Ni haine, ni violence. Juste du foot.