Rien n’a tourné comme prévu pour l’Olympique de Marseille mercredi soir à Lisbonne. En infériorité numérique pendant plus d’une mi-temps, le club phocéen a fini par s’incliner face au Sporting (2-1) lors de la troisième journée de Ligue des champions. Emerson expulsé juste avant la pause, les plans de Roberto De Zerbi ont volé en éclats. Et si le technicien italien a défendu bec et ongles ses décisions après la rencontre, ses propos ont étonné plus d’un observateur. Entre frustration, colère et explications déroutantes, le coach marseillais n’a pas échappé à la polémique.
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AFPMarseille puni en fin de match malgré un bon départ
L’OM a cru tenir l’exploit pendant une bonne partie de la rencontre. Dès la 14e minute, Igor Paixão avait trouvé la faille d’une frappe précise, permettant aux Marseillais de prendre l’avantage. Solides et concentrés, ils ont tenu bon jusqu’à la fin du premier acte. Mais tout a basculé juste avant la pause quand Emerson Palmieri a vu rouge, laissant ses coéquipiers à dix contre onze pour toute la seconde période.
En infériorité numérique, Marseille a plié sous la pression. Geny Catamo a relancé les Portugais à la 69e minute avant qu’Alisson Santos ne profite d’une déviation malheureuse de Benjamin Pavard pour offrir la victoire au Sporting à quatre minutes du terme. Une issue cruelle pour une équipe courageuse, mais qui a fini par craquer face à la fatigue et aux vagues offensives adverses.
AFPUn arbitre visé et un discours déroutant
En conférence de presse, Roberto De Zerbi n’a pas mâché ses mots. L’entraîneur italien, visiblement agacé, a tenu à pointer du doigt les décisions de l’arbitre slovène Rade Obrenovic. Pour lui, ce dernier n’a pas été à la hauteur de la rencontre à lui confiée.
« L'arbitrage ne m'a pas du tout plu, il n'était pas fait pour ce match et avec le rouge, le match a changé (...) Il y a défaite et défaite. Celles contre Rennes ou Lyon sont un certain type de défaite. Aujourd'hui, c'est autre chose. Celle-ci doit nous donner encore plus de fierté et de confiance en nous », a pesté De Zerbi, furieux.
Ces déclarations ont surpris par leur ton presque détaché, alors que le scénario du match aurait pu inspirer davantage d’autocritique. De Zerbi a choisi de défendre sa vision, affirmant que cette défaite devait renforcer le mental du groupe plutôt que le fragiliser.
AFPDes changements qui interrogent, De Zerbi s’explique
Au retour des vestiaires, le coach phocéen a effectué deux remplacements qui ont laissé perplexes. Arthur Vermeeren et Mason Greenwood ont cédé leur place à Amir Murillo et Matt O’Riley, deux profils bien plus défensifs. Ce choix a naturellement orienté la seconde période vers un bloc bas, ce qui a limité les transitions offensives.
Interrogé sur cette stratégie, De Zerbi a justifié son approche sans détour. « C'est parce qu'ils ont expulsé Emerson ! On devait défendre à cinq et entre Greenwood et Paixão, à ce moment-là, celui qui avait les caractéristiques pour défendre et attaquer, c’était Paixão. L’année dernière, Greenwood, contre Lyon à 10, on l’avait mis avant-centre et il avait eu beaucoup de mal. Même Vermeeren, qui avait bien joué, je l’ai remplacé (par O’Riley, ndlr) pour mettre un peu plus de poids », a fait savoir le coach italien.
Une explication qui en dit long sur son raisonnement tactique, mais qui n’a pas totalement convaincu. Certains observateurs regrettent un manque d’audace et une absence de prise de risque dans un match où l’OM semblait pouvoir espérer mieux, même à dix.
AFPUne défaite frustrante, mais pas rédhibitoire
Marseille repart de Lisbonne avec des regrets, mais aussi la certitude d’avoir rivalisé avec une grande équipe européenne. Si la gestion du match et certains choix restent discutés, la performance globale du groupe laisse entrevoir une marge de progression réelle. De Zerbi, malgré ses justifications jugées étranges, garde la confiance de son vestiaire.
Pour l’OM, la priorité sera désormais de rebondir rapidement. Le prochain rendez-vous européen s’annonce crucial pour continuer à croire à une qualification, même si le chemin reste semé d’embûches.



