Bellingham Haaland GFXGetty/GOAL

Jude Bellingham est de retour dans la bataille pour le Ballon d'Or, mais Erling Haaland est déjà hors course

Jude Bellingham semble être un joueur du Real Madrid depuis des années. Qu'il s'agisse de sa façon de se comporter sur le terrain, d'embrasser l'écusson ou de crier en espagnol aux supporters, la recrue de l'été s'est imposée parmi les Madrilènes en un temps record. Mercredi, cependant, il passait un vrai examen, car Bellingham a été chargé de jouer un rôle crucial dans une performance exceptionnelle en Ligue des champions pour l'équipe quatorze fois championnes d'Europe.

Comme on pouvait s'y attendre, il a réussi le test avec brio, se montrant infatigable pendant deux heures de jeu avant de transformer son penalty dans la séance de tirs au but. Ce qui lui a permis de hurler avec les supporters madrilènes lorsque les Merengue ont battu Manchester City aux tirs au but pour se qualifier pour une nouvelle demi-finale de la Ligue des champions.

Rodrygo avait donné l'avantage aux visiteurs en début de match, à la suite d'une contre-attaque rapide qui avait contourné la ligne haute de Man City. Bellingham amorçait le mouvement d'une belle touche sur la ligne médiane, et quatre passes plus tard, le ballon était dans les filets. L'Etihad était abasourdi.

City réagissait, Erling Haaland frappant la barre transversale, tandis que Kevin De Bruyne et Jack Grealish voyaient leurs tentatives repoussées par Andriy Lunin au cours de la première mi-temps. Après la pause, Haaland a failli forcer Nacho à détourner le ballon dans ses propres filets, tandis que Phil Foden a raté une occasion en or devant Lunin.

De Bruyne a fini par assurer l'égalisation, le Belge envoyant le ballon sous la barre après un dégagement raté d'Antonio Rudiger, et il aurait dû tuer le match peu de temps après, mais il a envoyé le cuir au-dessus alors qu'il avait beaucoup d'espace dans la surface de réparation.

Le remplacement de Haaland par Pep Guardiola avant la prolongation a changé la donne, et City a eu du mal à briser une défense madrilène tenace par la suite, ce qui a conduit à la séance de tirs au but. Luka Modric manquait le premier tir au but madrilène, mais tous les autres joueurs des Blancos marquaient, tandis que Lunin réalisait deux arrêts décisifs pour permettre à son équipe de se qualifier.

Pour Bellingham, la gloire européenne et les récompenses individuelles qui pourraient suivre un tel parcours n'ont jamais semblé aussi proches.

GOAL vous présente les gagnants et les perdants de l'Etihad Stadium...

  • Andriy Lunin Real Madrid 2023-24Getty Images

    GAGNANT : Andriy Lunin

    Il y a deux ans, en finale de la Ligue des champions, les Madrilènes se sont appuyés sur une performance mémorable de leur gardien pour remporter leur 14e titre européen. Ce soir-là, c'est Thibaut Courtois qui avait réalisé les arrêts décisifs qui ont permis aux Madrilènes de battre Liverpool et de remporter le trophée. Mercredi soir, ils avaient besoin d'une autre grande performance dans la cage, mais Courtois étant blessé, c'est à son remplaçant que revenait la responsabilité d'endosser le costume du héros.

    Lunin s'est avéré être une doublure plus que fiable pendant de longues périodes cette saison, mais c'est vraiment mercredi soir qu'il s'est le plus illustré. Il a réalisé quelques arrêts importants en première mi-temps et s'est montré impeccable face au déluge de centres qui tombaient dans ses six mètres.

    Mais c'est lors de la séance de tirs au but qu'il s'est véritablement mis en avant. Il a arrêté deux tirs au but, repoussant la tentative de Panenka de Bernardo Silva, puis plongeant à droite pour repousser celle de Mateo Kovacic. Il n'est peut-être pas le premier choix - et il ne rivalisera certainement pas avec Courtois lorsque ce dernier reviendra en pleine forme l'année prochaine - mais Lunin est définitivement entré dans le coeur des Madrilènes grâce à une excellente prestation.

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  • Erling Haaland Manchester City 2023-24Getty Images

    PERDANT : Erling Haaland

    Un autre grand match, un autre match où Haaland ne s'est pas montré à la hauteur et n'a pas marqué les esprits. Le Norvégien s'est légèrement amélioré par rapport à sa prestation anonyme du match aller à Santiago Bernabéu, et a au moins créé le danger, notamment en frappant la barre de la tête en première mi-temps. Mais il n'a pas répondu aux attentes, et en quatre matches contre Madrid - qu'il semble destiné à rejoindre un jour - il n'a pas marqué le moindre but.

    Il a de nouveau été muselé par Antonio Rudiger, tandis que Nacho a également pris le dessus sur lui. Incapable de jouer au-delà des 90 minutes, il a demandé à Guardiola de le faire sortir, ce qui signifie qu'il n'a pu participer ni à la prolongation ni à la séance de tirs au but. Il n'a manqué à City qu'au moment des tirs au but, même si son remplaçant, Julian Alvarez, s'est acquitté convenablement de sa tâche.

    Haaland aime la Ligue des champions et en a été le meilleur buteur la saison dernière, mais il n'a pas réussi à élever son niveau de jeu lors de l'étape cruciale et doit être déçu de sa performance cette saison. Il quitte la compétition avec six buts, soit deux fois moins qu'en 2022-23, dont un seul en huitièmes de finale.

  • Carlo Ancelotti Pep Guardiola Real Madrid Manchester City 2023-24Getty Images

    GAGNANT : Carlo Ancelotti

    Le match s'est déroulé en grande partie autour d'un duel entre deux styles d'entraîneurs opposés. Le City de Guardiola est axé sur la précision et les détails, un système méticuleux mis en place pour créer des occasions de la plus haute qualité possible. Le Madrid de Carlo Ancelotti, quant à lui, joue avec plus de légèreté et de liberté. Ils tirent de loin, exploitent des demi-occasions et n'hésitent pas à changer le rythme de leur jeu pour se créer des opportunités.

    Et là, c'est le style d'Ancelotti qui l'a emporté. Les Madrilènes se sont montrés disciplinés en défense et suffisamment ambitieux en attaque pour profiter des moments clés. Les penalties peuvent être une lotterie, mais c'est le pragmatisme d'Ancelotti qui a permis aux Madrilènes d'atteindre leur but.

    En fin de compte, c'est la méthode de l'Italien qui s'en trouve confortée. Il n'est pas un coach sans tactique, mais il laisse de la liberté et de l'expression à son équipe. Et face au plus grand technicien du football, c'est Ancelotti, sourcils levés et tout le reste, qui est sorti vainqueur.

  • Bernardo Silva Manchester City 2023-24Getty Images

    PERDANTS : Bernardo Silva et Mateo Kovacic

    Les tirs au but sont sans cruels et les malheureux qui les ratent resteront à jamais les symboles de l'échec. Bernardo et Kovacic devront désormais porter ce fardeau pour le reste de leur carrière, car ils n'ont pas réussi à remplir leur part du contrat à 12 mètres.

    Bernardo a commis le péché capital d'envoyer son penalty directement sur Lunin sans chercher à le tromper. Il s'agit à peine d'une "Panenka", mais plutôt d'une tentative irréfléchie et faible qui ne repose que sur le fait que le gardien bouge en premier. Le Portugais a peut-être été découragé par les fans derrière le but qui ont retenu le ballon pendant si longtemps, ce qui a augmenté le temps d'attente pour le tirer et lui a donné trop de matière à réflexion.

    Kovacic a au moins essayé d'étirer Lunin, mais son penalty était trop près de l'Ukrainien. City espère que les deux joueurs pourront se racheter contre Chelsea en demi-finale de la FA Cup samedi, ou en jouant un rôle dans la course au titre en Premier League. Ils resteront dans les mémoires comme les hommes qui ont fait échouer le double triomphe, il serait donc cruel qu'ils ne remportent pas au moins un autre trophée cette saison.

  • Jude Bellingham Real Madrid 2023-24Getty Images

    GAGNANT : Bellingham et ses chances pour la conquête du Ballon d'Or

    Bellingham fait partie des candidats au Ballon d'Or 2024 depuis l'entame de la saison en cours, mais son emprise sur le Ballon d'Or s'est quelque peu relâchée ces derniers temps, après que les buts se sont taris et qu'il est resté sur la touche en raison de blessures et de suspensions.

    Mais c'est dans ce genre de soirée que l'on met à l'épreuve ses qualités, et Bellingham a certainement joué son rôle. C'est sa touche sur le but de Rordygo qui a donné le rythme au match, et il a toujours été une source d'inspiration lorsque Madrid avait le ballon, trouvant des espaces et des passes ciselées pour ses coéquipiers. Il a également apporté son aide sans le ballon, en fermant la porte à ses adversaires et en étant irréprochable dans l'engagement. Et puis, il y a eu son tir au but, merveilleusement converti.

    Il n'était pas prévu que les Madrilènes donnent une leçon de football offensif, et encore moins qu'ils prennent l'avantage. Le numéro 5 de l'équipe de Madrid se devait donc d'offrir une partition pleine, et c'est ce qu'il a fait. Le Ballon d'Or a maintenant de bonnes chances de lui revenir.

  • Pep Guardiola Manchester City 2023-24Getty Images

    PERDANT : Un deuxième triplé consécutif

    A dire vrai, Guardiola avait déjà écarté l'idée d'un deuxième triplé consécutif pour City dès le mois de février. "Nous avons 99,99 % de chances de ne pas gagner le triplé parce que cela n'a jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais été fait", avait-il déclaré à l'époque. "Si c'était facile, une autre équipe - United à l'époque - l'aurait fait à nouveau."

    C'est tout à l'honneur du coach catalan et de son équipe d'être passés si près du but. City a tout donné à Madrid et n'a quitté la Ligue des champions que par la plus petite des marges face aux aristocrates du football européen. Ils peuvent tirer leur révérence la tête haute.

    La veille du match, Guardiola avait de nouveau écarté l'idée d'un tel exploit, mais Bernardo s'était laissé aller à ce rêve et avait déclaré que lui et ses coéquipiers voulaient "créer un héritage" et faire quelque chose qu'aucune équipe en Europe n'avait jamais fait auparavant. Au final, il y a une forme d'ironie dans le fait que Bernardo a fini par s'assurer que City ne pourra pas créer cet héritage cette fois-ci.

    C'est peut-être pour le bien du jeu qu'ils ne le feront pas, pour rétablir un semblant de compétition. Mais le fait qu'ils aient raté cette occasion historique après avoir pratiqué le meilleur football les hantera pendant des années.

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