José Mourinho est de retour ! Son travail à la Roma a prouvé qu'il restait dans l'élite

Lorsque Mourinho est arrivé en fanfare dans la capitale italienne à l'été 2021, les Giallorossi n'avaient remporté qu'un seul titre européen majeur, la Coupe des foires interurbaines de 1960-61. Aujourd'hui, ils visent deux titres consécutifs, après la victoire en finale de l'Europa Conference League contre Feyenoord la saison dernière.

Quel que soit le résultat à Budapest, il s'agira d'une performance impressionnante, compte tenu des ressources dont il dispose au Stadio Olimpico. Comme Mourinho l'a fait remarquer lors de sa conférence de presse d'avant-match, il a dû expliquer à ses joueurs le fonctionnement d'une journée des médias de l'UEFA l'année dernière à la même époque.

"Pour participer à deux finales européennes consécutives, normalement seuls les grands clubs avec une grande histoire peuvent le faire", a déclaré le natif de Setubal à Sky Sport Italia. "Et même là, ce n'est pas facile. C'est pourquoi cela signifie beaucoup pour nous de le faire maintenant".

La Roma a certes dépensé une somme importante pour une équipe de Serie A immédiatement après son arrivée - un peu moins de 100 millions d'euros (87 millions de livres sterling / 107 millions de dollars), dont 40 millions d'euros (35 millions de livres sterling / 43 millions de dollars) pour Tammy Abraham - mais elle n'a déboursé que 7 millions d'euros (6 millions de livres sterling / 7,5 millions de dollars) l'été dernier, son recours à des transferts gratuits tels que Paulo Dybala, Nemanja Matic et Andrea Belotti illustrant parfaitement la nature restrictive de son budget.

Par conséquent, il n'est pas surprenant de voir une équipe à nouveau compétitive sur au moins deux fronts tout au long de la saison commencer à s'effriter vers la fin d'une autre campagne exténuante.

Il y a un peu plus d'un mois, une place dans les quatre premiers était à la portée de l'AS Roma, mais l'équipe blessée n'a gagné aucun de ses sept derniers matches de Serie A, ce qui signifie qu'une deuxième sixième place consécutive semble désormais inévitable.

De nombreux experts attendaient beaucoup plus des Giallorossi cette année et certains ont affirmé que le parcours européen avait détourné l'attention des résultats décevants en championnat. Mais Mourinho ne voit pas les choses de la même façon.

"J'essaie toujours d'être honnête", a-t-il insisté la semaine dernière. "Je n'aime pas vendre de la poudre aux yeux. Je n'ai jamais dit que la Roma était un candidat à la qualification pour la Ligue des champions. Quand vous êtes en compétition avec le type d'équipes que nous avons devant nous, ce serait irresponsable de le faire.

"Se qualifier pour la Ligue des champions après avoir dépensé seulement 7 millions d'euros sur le marché des transferts n'aurait pas été historique, ni même un miracle. Cela aurait été comme si Jésus-Christ était venu à Rome et s'était promené au Vatican !

Et pourtant, la qualification pour la finale de l'Europa League signifie que le rêve impossible est désormais une possibilité, grâce à une succession de leçons défensives caractéristiques de Mourinho, et à un effort herculéen de la part d'un groupe surchargé.

Mourinho a répété à maintes reprises qu'il était fier de ses joueurs, saluant sans cesse leur force de caractère qui leur a permis de traverser les périodes difficiles. Cependant, ses commentaires négatifs sur la qualité de l'effectif n'ont visiblement pas été appréciés par les responsables de la construction de l'équipe.

En effet, des rumeurs circulent depuis des mois selon lesquelles le président du club, Dan Friedkin, et le directeur sportif, Tiago Pinto, se sont lassés des plaintes incessantes de Mourinho, ainsi que de son terrible bilan disciplinaire, qui s'est traduit par des exclusions sur le banc de touche qui ont nui à l'équipe.

Selon la Gazzetta dello Sport, quoi qu'il arrive en Hongrie, les trois parties se rencontreront après la fin de la saison pour évaluer la situation - Mourinho chercherait logiquement un groupe de joueurs plus important si la qualification pour la Ligue des champions était assurée - tout en réfléchissant à la manière de poursuivre ensemble, ou même à la question de savoir s'il y a encore un désir de le faire.

Fait révélateur, alors que Mourinho a encore un an de contrat, il a été associé à plusieurs clubs ces derniers mois, dont ses anciens clubs de Chelsea et du Real Madrid, le Paris Saint-Germain et même Al-Nassr, l'équipe de Cristiano Ronaldo.

Les joueurs sont donc nerveux - Lorenzo Pellegrini et Gianluca Mancini ont déjà demandé en privé des garanties à leur patron concernant son avenir - mais l'espoir est que les discussions à venir conduiront à un accord à l'amiable qui permettra au double vainqueur de la Ligue des champions de rester à l'Olimpico.

Les supporters souhaitent évidemment qu'il reste, tout comme la légende du club Francesco Totti, qui a laissé entendre qu'il serait "plus facile" de convaincre Mourinho de rester au moins une saison de plus s'il était à la tête de l'équipe. Mais il n'y a aucune garantie à ce stade, et les supporters craignent de plus en plus que "The Special One" ne fasse ses adieux en larmes - mais espérons-le triomphants - mercredi soir.

En effet, Mourinho est suspendu pour le dernier match de Serie A de la saison, contre Spezia au Stadio Olimpico dimanche. La finale de l'Europa League pourrait donc être son dernier match sur le banc de la Roma, et il ne serait pas surprenant de le voir partir précipitamment s'il décidait de se séparer du club.

Souvenez-vous, lorsqu'il a remporté le triplé avec l'Inter en 2010, il n'est même pas retourné à Milan après la victoire en finale de la Ligue des champions contre le Bayern Munich à Santiago Bernabéu, car il craignait que les célébrations ne l'incitent à revenir sur sa décision de partir pour le Real Madrid. "J'ai choisi de fuir les émotions", a-t-il expliqué plus tard. Il y a peu de chances qu'il échappe à ses émotions en cas de victoire de la Roma mercredi soir.

Il a tissé des liens profonds avec ses joueurs et les supporters. Lorsqu'on l'a interrogé sur son avenir avant la finale, il a insisté sur le fait qu'il "ne pensait qu'à la manière de la gagner". Ensuite, quelle que soit la manière dont cela se terminera, la Roma et moi serons liés pour toujours".

Cette affirmation est tout simplement incontestable. Comme il l'a lui-même souligné récemment, le seul club avec lequel il n'entretient pas de liens étroits est celui des Spurs.

Dans ce contexte, son passage au Stadio Olimpico ne peut être considéré que comme une réussite, même s'il part cet été. Depuis le début, c'est du Mourinho classique. Il a su enthousiasmer les supporters et leur a offert un trophée.

Certains continuent, à juste titre, à remettre en question la qualité du football. La Roma est souvent une équipe difficile à regarder. Elle n'est pas aussi "merdique" que l'affirme l'ancien attaquant Antonio Cassano, mais la négativité de son jeu a dérangé plusieurs adversaires.

Le milieu de terrain du Bayer Leverkusen, Kerem Demirbay, a jugé "honteux" que des tactiques aussi "laides" puissent être récompensées par des victoires, tandis que l'entraîneur du Feyenoord, Arne Slot, a reconnu que si le style de jeu de la Roma "permet d'obtenir des résultats", il préfère regarder un football plus expansif, ce qui a suscité des allégations d'irrespect de la part de Mourinho, qui aurait crié "Va voir Naples" au Néerlandais après leur match d'Europa League à l'Olimpico.

En fin de compte, Mourinho est une fois de plus sur le point d'entrer dans l'histoire et, comme il l'a lui-même souligné, "l'histoire ne peut pas être effacée". Sa mentalité de gagneur à tout prix lui a valu cinq trophées européens et s'il en remporte un sixième mercredi soir, il pourra se prévaloir de sa dernière médaille de vainqueur - ou même de l'intérêt renouvelé pour ses services - comme preuve que sa réputation en tant que l'un des trois meilleurs entraîneurs du monde a été rétablie.

Bien entendu, nous ne savons pas encore où il sera la saison prochaine. Il est impossible de le dire à ce stade. Mais ce qui est sûr, c'est que Mourinho est loin d'être fini au plus haut niveau. Ses méthodes ne sont manifestement pas dépassées et ce qu'il appelle son approche "humaine" de la gestion des hommes porte toujours ses fruits. Plus important encore, il brûle toujours d'envie de prouver que tout le monde a tort.

"Je continue à tout donner", a-t-il déclaré à Sky. "Peut-être que les gens pensent que je suis plus vieux que je ne le suis. Peut-être qu'ils regardent mes cheveux blancs et qu'ils pensent que je suis vraiment vieux, mais je ne suis pas si vieux que je veuille penser à fermer le cercle. Non, non, vous m'aurez encore pendant de nombreuses années".