Guardiola n’a plus besoin de recruter : voici les 8 pépites prêtes à exploser à Manchester City

Les supporters de Manchester City ne sont pas vraiment friands de démons… sauf peut-être quand ils viennent du centre de l’attaque. Surtout si ce "petit diable" répond au surnom d’El Diablito en Argentine et que tout un pays le compare – à tort ou à raison – à Lionel Messi. Une étiquette lourde à porter, souvent synonyme de carrière plombée. Mais Claudio Echeverri, lui, semble bien parti pour échapper à la malédiction.

Transféré de River Plate à City pour 12,5 millions de livres l’an passé, il suit les traces de Julian Alvarez, autre pépite formée au Monumental. Retenu pour le championnat sud-américain U20 où il a brillé – capitaine, meilleur buteur avec 6 réalisations, et finaliste avec l’Albiceleste – Echeverri n’a rejoint le groupe mancunien que récemment.

S’il est peu probable qu’il ait un rôle majeur d’ici la fin de la saison, un prêt en Europe est envisagé pour 2025-2026, afin de le roder au football du Vieux Continent. Mais avec De Bruyne sur le départ, Bernardo Silva incertain, et Gündogan déjà envolé, tout laisse penser qu’Echeverri deviendra un pilier de la nouvelle attaque de Guardiola. Un meneur créatif, insaisissable, audacieux… un profil que City n’a pas formé depuis Foden, et qui pourrait bien électriser l’Etihad dans un avenir proche.

Quand un jeune de 14 ans commence à briller chez les U18 de Leeds United, les recruteurs ne mettent pas longtemps à se manifester. Manchester City l’a bien compris, et n’a pas traîné pour mettre la main sur Finlay Gorman, considéré comme l’un des plus grands talents précoces du football anglais.

En 2023, les Skyblues ont déboursé jusqu’à 5 millions de livres – un record pour un joueur de 15 ans – pour l’arracher à Leeds. Depuis son arrivée à l’académie de City, Gorman ne cesse de justifier les espoirs placés en lui : 8 buts et 5 passes décisives en 20 matchs toutes compétitions confondues cette saison.

Né en septembre 2007, il a fêté ses 16 ans il y a quelques mois, mais joue déjà avec une assurance déconcertante. En février, il s’est offert un triplé de grande classe en FA Youth Cup contre West Brom, avant de déclarer, avec un aplomb rare : « C’était attendu depuis longtemps. » Le ton est donné.

Doté d’une vision du jeu remarquable, capable de se projeter et de finir les actions, Gorman a tout du milieu offensif moderne. Et si sa progression se poursuit à ce rythme, il pourrait bien être le prochain "Phil Foden made in City", celui qui fera le pont entre la génération actuelle et la future ère du club.

Chez les Heskey, le football est une affaire de famille. Après Jaden, déjà bien installé dans l’académie de City, c’est désormais Reigan, le cadet, qui fait parler de lui. À 15 ans seulement, il faisait déjà ses débuts en UEFA Youth League avec les U19, aux côtés de son frère. Résultat ? Un penalty obtenu et transformé dès la 8e minute. Une première apparition éclatante… et loin d’être la dernière.

Quelques mois plus tard, alors âgé de 16 ans, il est lancé avec les U21 face à Norwich. Et là encore, il stupéfie : triplé en 22 minutes. Difficile de faire plus marquant.

Fils d’Emile Heskey, ancienne icône de Premier League et international anglais, Reigan ne se contente pas d’un nom. Plus rapide que son père et que son frère, il est un ailier moderne, explosif, qui aime démarrer à gauche pour repiquer dans l’axe. Mais attention : il est tout aussi efficace des deux pieds.

Son entraîneur, Ben Wilkinson, ne tarit pas d’éloges : « Il a toutes les qualités qu’on attend d’un ailier de très haut niveau. Il a une chance incroyable d’y arriver. »

Avec des joueurs comme Doku, Grealish ou Savinho déjà en place, la concurrence sera rude. Mais Heskey semble destiné à s’y faire une place, poursuivant une dynastie familiale qui pourrait bien connaître un second souffle… en bleu ciel.

Avec Pep Guardiola, les jeunes ne reçoivent aucun passe-droit. Il faut mériter chaque opportunité. C’est pourquoi la présence de Stephen Mfuni, alors âgé de seulement 16 ans, lors de la tournée estivale aux États-Unis en dit long sur la confiance du coach catalan. Mieux encore, Mfuni a même eu droit à quelques minutes de jeu face à Chelsea à Columbus, dans une rencontre amicale.

Guardiola l’a d’ailleurs cité comme l’une des rares satisfactions de cette tournée peu brillante sur le plan des résultats. Et il n’a pas changé de discours depuis : Mfuni a été convié à plusieurs séances avec le groupe professionnel cette saison.

Le jeune défenseur central ne se contente pas de ses qualités physiques. Il veut plus. Dans un entretien au Manchester Evening News, il confiait que travailler avec Guardiola avait "ouvert son esprit" : désormais, son ambition est de devenir un mélange de Virgil van Dijk, Josko Gvardiol et John Stones. Rien que ça. Autrement dit, un défenseur complet, aussi solide dans les duels qu’à l’aise à la relance, avec une touche de créativité offensive.

Il a déjà inscrit un but en finale de la FA Youth Cup, preuve de sa volonté de peser plus haut sur le terrain. Des ambitions élevées, mais une progression linéaire, et un sérieux à toute épreuve. Mfuni avance dans l’ombre, mais il est déjà dans les radars du boss. Et à City, c’est souvent le premier pas vers le très haut niveau.

Son parcours illustre parfaitement l’ambition globale du City Football Group. Né dans l’Essex, Christian McFarlane part vivre aux États-Unis à l’âge de trois ans. C’est à New York City FC, club satellite de Manchester City, qu’il est repéré à 11 ans. Trois ans plus tard à peine, il signe son premier contrat professionnel, devenant le troisième plus jeune joueur de l’histoire de la MLS à obtenir ce statut.

À seulement 14 ans, il se retrouve confronté à des professionnels aguerris. Pour exister à ce niveau, il a dû développer une puissance athlétique et une maturité tactique hors du commun pour son âge.

Formé au départ comme ailier gauche, il a ensuite été repositionné en défenseur central, avant de s’épanouir au poste de latéral gauche, où ses qualités de percussion font merveille. Avant de rejoindre Manchester City en janvier dernier, il avait déjà disputé huit matchs en MLS.

Depuis, il a intégré l’équipe U21 et la Youth League, dans laquelle il a enchaîné les prestations solides. S’il parvient à franchir le cap du groupe pro, il deviendra le premier vrai symbole de la réussite du modèle multi-clubs du CFG. Et au vu de sa trajectoire déjà si singulière, parier sur lui n’a rien d’insensé.

Quand les éducateurs d’un grand club emploient des mots comme « brillant », « incroyable » ou « exceptionnel », c’est souvent à manier avec précaution. Mais dans le cas de Divine Mukasa, ces superlatifs ne semblent pas usurpés. Oliver Reiss, coach des U18 de Manchester City, n’a pas hésité à les multiplier après une nouvelle démonstration du milieu offensif en FA Youth Cup : « Ce qu’il fait avec le ballon est parfois irréel. Il voit ce que les autres ne voient pas. Et tout semble facile pour lui. »

Arrivé de West Ham en 2023, Mukasa fait depuis sensation dans toutes les catégories. 14 buts et 14 passes décisives en championnat U18, et 39 contributions décisives en 34 matchs toutes compétitions confondues, un ratio digne d’un certain Mohamed Salah. Gaucher à la base, mais tout aussi à l’aise du pied droit, il est capable de frapper dans les deux coins, de distiller des passes tranchantes et de garder la maîtrise technique sous pression.

Inspiré par Zinedine Zidane et Kevin De Bruyne, Mukasa possède déjà une vision du jeu rare, une capacité à éclairer les attaques, et cette intuition des grands créateurs. Il reste à voir s’il pourra transposer ce talent chez les pros. Mais à City, tout le monde sent qu’un diamant est en train d’émerger.

Pendant que l’attention se portait sur les signatures médiatisées d’Abdukodir Khusanov et Vitor Reis – deux défenseurs recrutés pour près de 70 millions de livres – Manchester City bouclait dans l’ombre un autre renfort défensif plus discret mais tout aussi prometteur : Abdulai Juma Bah.

Son arrivée n’est pas passée inaperçue en Espagne. Prêté à Valladolid, où il avait impressionné, le colosse sierra-léonais de 18 ans devait y signer définitivement… avant que City ne vienne rafler la mise, au grand dam du club espagnol qui a même menacé de saisir la justice.

Bah n’a pas encore mis les pieds à l’Etihad. Il a été immédiatement envoyé en prêt à Lens, club d’où City a justement recruté Khusanov. Mais cette phase d’apprentissage sur le Vieux Continent semble faire partie d’un plan bien réfléchi. Car les qualités de Bah intriguent fortement.

Du haut de ses 1m96, il impose une présence à la Virgil van Dijk, mais son jeu ne se résume pas à sa stature. Techniquement très à l’aise, capable de relancer proprement et de porter le ballon, il a parfois été comparé à Paul Pogba, dans sa capacité à casser les lignes balle au pied.

Encore brut, encore en phase d’observation, Bah semble toutefois cocher toutes les cases pour intégrer un jour la défense de Guardiola : puissance, assurance, qualité technique. Il ne fait peut-être pas encore parler de lui à Manchester… mais ça ne saurait tarder.

Derrière le calme et la maturité de Lakyle Samuel, il y a une histoire personnelle bouleversante. Fils de l’ancien international Jlloyd Samuel, passé notamment par Aston Villa et Bolton avec plus de 200 matchs de Premier League au compteur, le jeune défenseur a vu son père disparaître tragiquement en 2018. Il n’avait alors que 11 ans. Depuis, c’est la mémoire de son père qui guide son parcours, et chaque pas dans sa jeune carrière est une manière de rendre fier sa mère, son frère et sa sœur.

À 18 ans, Lakyle est aujourd’hui l’un des piliers de la génération montante à Manchester City. Défenseur polyvalent, capable d’évoluer aussi bien dans l’axe que sur le flanc droit, il a été un acteur régulier du sacré des U18 en Premier League 2022-23, avant d’être promu en EDS, où il a enchaîné les matchs en Youth League et en FA Youth Cup.

Sa progression n’a pas échappé à Pep Guardiola, qui lui a offert ses premières minutes avec les pros lors d’un match amical contre Chelsea à Columbus (victoire 4-2) en 2024. International U18 anglais, Samuel est de plus en plus proche du grand saut : il pourrait même être intégré au groupe pour le Mondial des clubs l’été prochain.

Sans bruit, sans buzz, Lakyle avance. Déterminé, humble, et porté par une force intérieure rare, il incarne une génération qui veut tout conquérir sans jamais oublier d’où elle vient.