À la veille du duel face au Mozambique, finalement perdu par le Gabon (2-3), un bras de fer inattendu a éclaté entre l’Olympique de Marseille et la sélection gabonaise. Au centre de la discorde : Pierre-Emerick Aubameyang, son état physique et surtout son utilisation en Coupe d’Afrique des Nations. Avant même le coup d’envoi, le climat s’était déjà alourdi. Les choix du sélectionneur Thierry Mouyouma, combinés aux inquiétudes marseillaises, ont rapidement transformé un simple débat médical en véritable clash institutionnel.
AFP
AFPL’OM inquiet, le Gabon inflexible
Tout part d’un souci musculaire. Touché à la cuisse juste avant son départ pour la CAN, Pierre-Emerick Aubameyang avait quitté Marseille avec précaution. Selon le club phocéen, relayé par RMC Sport récemment, l’attaquant de 36 ans devait encore suivre un protocole de réathlétisation et n’était pas censé disputer le premier match du Gabon dans la compétition.
Pourtant, face au Cameroun, Thierry Mouyouma a fait entrer son capitaine dès la 33e minute, malgré une défaite finale (1-0). Une décision qui a fait grincer des dents à Marseille. Le staff olympien craignait un risque de rechute, estimant que le joueur n’avait pas totalement récupéré.
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AFPMouyouma assume et titularise Aubameyang
Face aux critiques, le sélectionneur gabonais ne recule pas. Il affirme que Pierre-Emerick Aubameyang se porte bien et assume pleinement ses choix. Contre le Mozambique, l’ancien buteur d’Arsenal et du Barça débute la rencontre comme titulaire, malgré la situation délicate des Panthères, alors lanterne rouge du groupe F.
Pour Thierry Mouyouma, le contexte sportif prime. Le Gabon traverse une phase compliquée dans cette CAN et a besoin de ses leaders. L’attaquant, absent lors de la précédente édition en Côte d’Ivoire en raison de la non-qualification, arrive avec une forte motivation.
AFPDes mots très durs envers Marseille
La réponse du sélectionneur ne s’est pas limitée au terrain. En conférence de presse, Thierry Mouyouma a livré un discours ferme, sans détour, adressé directement à l’OM.
« Je m'insurge un peu de l'attitude de Marseille. Je dis juste à Marseille que nous sommes Gabonais, Pierre-Emerick est Gabonais. Ils payent, certes, le joueur, dans les périodes où ils l'utilisent, ils font ce qu'ils veulent. Les clubs européens ont des fois utilisé certains joueurs blessés à leurs fins », a-t-il lancé.
Puis, il a poursuivi, en précisant son rôle et sa position : « Les garçons défendent la Coupe d’Afrique des Nations tous les deux ans. Pierre-Emerick, on sait qu’il n’a pas joué la dernière CAN en Côte d’Ivoire, le Gabon n’était pas qualifié. Il est arrivé revanchard et motivé. Donc suite à l'amélioration physiologique et physique du joueur, le staff technique du Gabon a décidé de lancer le joueur, parce que la nation est en difficulté à ce jour. Je parle ici en représentant du Gabon, je ne représente pas Marseille ».
AFPLa CAN au cœur du débat
Le sélectionneur a élargi le sujet, dénonçant un manque de considération pour la compétition africaine.
« L’autre point que j’ajouterais, il faudrait quand même que ces clubs européens se souviennent qu’ils doivent contribuer à leur manière au football africain. La CAN est la 3e compétition au monde, qui doit être rehaussée par les footballeurs africains qui font du bien aux compétitions européennes. Ce mépris envers la CAN doit s'arrêter. Nous ne recevons des diktats de personne pour utiliser des joueurs qui sont nés dans le pays. Ça, c'est valable pour Marseille et tous les clubs qui peuvent le penser », a conclu Thierry Mouyouma, mécontent.
Un message clair. Et un conflit qui dépasse désormais le seul cas Aubameyang.



