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Palmer-Chelsea-immortal-HIC-16:9Getty/GOAL

Drogba, Lampard, Hazard : Cole Palmer est-il la fusion parfaite des légendes de Chelsea ?

« On a raconté beaucoup de bêtises sur nous toute la saison », a lancé un Cole Palmer désinvolte, fidèle à lui-même, après que Chelsea a été couronné champion du monde dimanche. « Mais j'ai le sentiment qu'on va dans la bonne direction. » Les Blues n'ont pas seulement battu le Paris Saint-Germain, considéré par beaucoup comme la meilleure équipe du monde ; ils l'ont littéralement écrasé 3-0 en finale de la nouvelle Coupe du Monde des Clubs.

Pourtant, avant ce choc au MetLife Stadium, peu de gens leur donnaient la moindre chance. Leur parcours jusqu'en finale, comparé à celui du PSG, a été tourné en dérision, jugé plus digne de la Conference League. Lorsque Levi Colwill et le capitaine Reece James ont affiché leur confiance avant le match, on les a accusés de manquer de lucidité.

Et pourtant, nous voilà dans une réalité où Chelsea savoure, une nouvelle fois, sa domination sur le football mondial. Le club est dans une position bien différente de celle de sa dernière victoire en 2022, mais il reste un vainqueur. Les critiques acerbes qui entouraient le projet BlueCo se sont tues. Et c'est en grande partie grâce à l'homme providentiel de ce projet.

En 43 minutes, Palmer a inscrit deux des trois buts de Chelsea et a offert le troisième à João Pedro. Il a été le casse-tête tactique que même le grand Luis Enrique n'a pas su résoudre. Sa patte était partout sur le match, tandis que le PSG était ballotté par les Londoniens. Maintenant qu'il a un trophée majeur dans son armoire et suffisamment de crédit en banque, on peut commencer à parler de lui avec les mots des légendes.

  • Cole Palmer Champions LeagueGetty Images

    Il était en mission

    La Conference League et la Coupe du Monde des Clubs ne sont pas, techniquement, les premiers trophées de la carrière de Cole Palmer. Mais il est arrivé à Chelsea avec la faim de quelqu'un qui n'avait jamais rien gagné. Il avait bien percé dans l'équipe de Manchester City lors de la saison 2021-2022, passant deux ans en périphérie de l'effectif de Pep Guardiola et glanant au passage quatre médailles d'or. Mais ce n'était pas assez.

    À l'aube de la saison 2023-2024, Palmer a été clair : il voulait une place de titulaire au plus haut niveau, que ce soit à City ou ailleurs. Le club comme le joueur ont écarté l'idée d'un prêt, cherchant une solution définitive. C'est Chelsea qui a raflé la mise pour un peu plus de 40 millions de livres, juste avant la fermeture du mercato. Pour le plus grand bonheur des Blues, ils ont recruté un joueur déterminé à écrire sa propre légende en tant que protagoniste, et non plus comme simple second rôle.

    « Je le dis toujours, pour être honnête, je ne me sens pas comme un vainqueur de la Ligue des Champions », confiait Palmer en début d'année. « Ça ne veut pas vraiment dire quelque chose pour moi. Les gens le disent, mais je n'étais pas impliqué. Bien sûr, j'ai joué en phase de groupes, mais ce n'est pas pareil, n'est-ce pas ? Je n'ai pas jeté la médaille ! Je l'ai toujours, mais je n'ai pas l'impression de l'avoir gagnée. »

    Avant de quitter City, Palmer n'avait pas marqué le moindre but en 19 apparitions en Premier League. Il en compte déjà 37 en deux saisons avec Chelsea. Sur sa trajectoire actuelle, il devrait entrer dans le prestigieux "Club des 100" à seulement 27 ans. Preuve de sa nouvelle dimension.

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  • FBL-EURO-2024-MATCH51-ESP-ENGAFP

    L'homme des finales

    Déjà, lors de ses derniers matchs avec Manchester City, Cole Palmer avait laissé entrevoir ce qu'il pouvait accomplir avec plus de responsabilités. Lors du Community Shield, malgré la défaite aux tirs au but contre Arsenal, il avait ouvert le score d'une merveille de frappe enroulée, qui allait devenir sa signature. Quelques jours plus tard, en Supercoupe de l'UEFA contre Séville, c'est sa tête piquée au second poteau qui avait permis aux siens d'égaliser et de s'offrir le trophée.

    Cette aptitude à briller dans les grands rendez-vous s'est confirmée à un niveau encore supérieur. Il est sorti du banc pour égaliser, en vain, lors de la finale de l'Euro 2024 avec l'Angleterre. Et cet été, il a été élu homme du match lors des finales de la Conference League et de la Coupe du Monde des Clubs avec Chelsea. Un palmarès qui commence à rappeler celui d'une autre légende des Blues : Didier Drogba. L'Ivoirien a remporté huit de ses dix finales avec Chelsea, inscrivant neuf buts. Et il n'avait même pas disputé de finale avant ses 26 ans.

    « J'aime les finales, c'est encore arrivé », a simplement commenté Palmer dimanche, avec sa décontraction habituelle. « Le coach a mis en place un excellent plan de jeu. Il savait où seraient les espaces. Il m'a libéré autant que possible, et je devais simplement le remercier en marquant des buts. » Une simplicité désarmante pour un joueur qui semble né pour ces moments.

  • Chelsea FC v Paris Saint-Germain: Final - FIFA Club World Cup 2025Getty Images Sport

    Une espèce en voie de disparition

    Lorsque Cole Palmer explique qu'Enzo Maresca voulait le « libérer » pour exploiter les failles du PSG, ses mots détonnent à une époque où les rôles des joueurs sont plus définis et structurés que jamais. Le coach italien avait lui-même été critiqué pour sa supposée rigidité tactique la saison passée. Et avant cette finale, il avait laissé entendre, non sans malice, qu'il voulait que ses joueurs dominent la possession comme à leur habitude. C'était un écran de fumée. Chelsea n'a eu que 34 % du ballon, mais leur énergie débordante et leurs ajustements tactiques ont donné l'impression qu'ils en avaient bien plus.

    Maresca n'a pas laissé Palmer en roue libre, il lui a plutôt donné un permis de tuer. « Ils avaient trois milieux, deux étaient sur Reece [James] et Moi [Caicedo], et Vitinha sur Enzo [Fernandez] », a expliqué le coach. « Nous avons pensé que c'était une bonne chance d'exploiter l'espace avec Cole et Malo [Gusto]. C'était le plan. » Le résultat de ces instructions a fait ressembler Palmer à un meneur de jeu d'une autre époque, insaisissable et menaçant. Il ne possède pas de qualités physiques hors normes et son style peut paraître nonchalant, mais il trouve toujours le moyen de faire des différences. Il a même réussi l'exploit de donner l'impression que Nuno Mendes, pourtant l'un des meilleurs à son poste, découvrait le football.

    Palmer a dominé la finale en termes de courses progressives et d'implication dans les séquences offensives, ouvrant le jeu depuis la droite et initiant des attaques depuis sa propre moitié de terrain. Il a distillé cette magie que Chelsea avait connue à l'ère pré-BlueCo, celle qui rappelle un certain Eden Hazard, dans un projet qui ressemblait pourtant davantage aux "Galactiques" du Real Madrid.

  • Chelsea FC v Leicester City FC - Premier LeagueGetty Images Sport

    Le mental d'un marathonien

    Il serait facile, au sommet de sa gloire, d'oublier les moments de doute. Avec une saison conclue par 18 buts, 14 passes décisives et deux trophées, on pourrait croire que tout a été un long fleuve tranquille pour Cole Palmer. Mais ce serait occulter une partie de l'histoire. Car après avoir déjà inscrit 14 buts au 14 janvier, il a connu une traversée du désert de 18 matchs de Premier League sans trouver le chemin des filets. Un passage à vide qui a nourri les critiques.

    Face à des équipes qui refusaient de presser haut, laissant peu d'espaces, Palmer et ses coéquipiers ont peiné. Une fois sa disette terminée, il a évacué toute sa frustration : « Des conneries, ça arrive... désolé pour mon langage. J'ai passé trois mois sans marquer, mais ça me donne encore plus de rage et de motivation. Les réseaux sociaux sont pleins d'idiots, je n'y prête pas attention. »

    Cette force de caractère, cette capacité à rester concentré sur l'essentiel malgré les critiques et les doutes, rappelle une autre légende de Stamford Bridge : Frank Lampard. Un joueur qui, comme Palmer, savait que la saison était un marathon et non un sprint. « Quand je ne marque pas, j'ai l'impression de laisser tomber l'équipe », ajoutait Palmer. « Mais je me sens fort mentalement. Ma fierté, c'est d'aider l'équipe. Si je ne le fais pas, je ne suis pas heureux. » Cette mentalité de leader, bien plus que ses statistiques, est ce qui le place dans la lignée des plus grands. Sa performance en finale du Mondial des Clubs, après des mois compliqués, en est la plus belle preuve.

  • "Scary good" : la naissance d'une icône

    Dans les jours qui ont précédé la finale, la machine marketing de la FIFA a propulsé Cole Palmer dans la stratosphère des superstars. On l'a vu aux côtés d'Ousmane Dembélé dans une photo promotionnelle recréant le célèbre "Déjeuner au sommet d'un gratte-ciel". Nike a également mis le paquet, affichant son visage sur les écrans géants de Times Square avec le slogan : "Scary good" ("Effrayant de talent"). Pendant ce temps, l'international anglais, imperturbable, se baladait en scooter et en sweat à capuche dans les rues de New York.

    Toute cette pression aurait pu en écraser plus d'un. Mais Palmer, lui, a répondu présent, et bien plus encore. Il a été à la hauteur de toutes les attentes, comme il l'a toujours été depuis son arrivée à Chelsea. En face, Dembélé, pourtant favori pour le Ballon d'Or 2025, a été totalement invisible. « Ce sont ces matchs où l'on attend que Cole se montre, dans les grands moments. Une fois de plus, il a montré à quel point il est fort », l'a salué Enzo Maresca.

    Cole Palmer n'a que 23 ans. La saison prochaine, il découvrira, selon ses propres termes, la "vraie" Ligue des Champions, celle où il aura un rôle majeur à jouer. Jusqu'à présent, il a brisé tous les plafonds de verre qui se sont présentés à lui. Et personne n'oserait parier contre lui pour la suite. La légende ne fait que commencer.

  • Chelsea FC v Paris Saint-Germain: Final - FIFA Club World Cup 2025Getty Images News

    L'ADN du vainqueur

    Depuis vingt ans, l'identité de Chelsea s'est construite sur une seule chose : la victoire, peu importe le coût. Le club trébuchait parfois jusqu'à soulever des trophées, comme en témoignent leurs deux victoires en Ligue des Champions, remportées avec des équipes qui n'étaient pas forcément les meilleures de leur histoire. Ils pouvaient gagner la Premier League, flirter avec la relégation, puis remporter à nouveau le titre la saison suivante. C'était ça, l'ADN de Chelsea.

    Les premières années chaotiques de l'ère BlueCo ont quelque peu terni cette image. Des remarques cinglantes comme celle de Gary Neville, les qualifiant de « tocards à un milliard de livres » après la finale de Carabao Cup perdue contre Liverpool, étaient devenues monnaie courante. Les Blues étaient devenus la risée du football anglais. Mais aujourd'hui, avec ce doublé inédit Conference League - Coupe du Monde des Clubs, Chelsea est de retour. Même s'ils ne semblent pas être la meilleure équipe, ils sont champions du monde.

    Pour Palmer, ce succès tangible lui permet d'entrer dans une nouvelle dimension. Sa première année fut exaltante, mais il restait une belle histoire. Maintenant, il est un leader qui gagne. Il est le visage de ce nouveau Chelsea, et pourrait le rester jusqu'au cœur des années 2030. Il combine la capacité de Drogba à briller dans les grands matchs, le rendement statistique de Frank Lampard, le meilleur buteur de l'histoire du club, et la grâce d'Eden Hazard. Il n'est pas insensé d'imaginer Palmer égaler un jour le palmarès de Drogba en finales, ou dépasser Lampard au classement des buteurs. Il n'a pas encore leur niveau, mais il a le temps et l'expérience de son côté pour entrer, un jour, au panthéon des plus grandes légendes du club.

  • Chelsea FC v Paris Saint-Germain: Final - FIFA Club World Cup 2025Getty Images Sport

    Le joyau qu'il faut protéger

    La saison prochaine ne sera pas un long fleuve tranquille pour Chelsea, c'est une certitude. Cela ne veut pas dire qu'ils échoueront, mais tout ne sera pas aussi facile. Le manque de repos estival finira par se faire sentir, et le calendrier sera encore plus infernal avec le retour en Ligue des Champions. Un ajustement que Palmer et Maresca devront gérer. De plus, la Coupe du Monde 2026 se profile, et Thomas Tuchel, le sélectionneur anglais, aura désespérément besoin d'un Cole Palmer frais et en pleine forme pour faire à nouveau les gros titres l'été prochain aux États-Unis.

    Chelsea a montré qu'ils avaient le potentiel pour se mêler à la lutte pour le titre en Premier League et en Ligue des Champions. Mais la marche est haute. Pour rivaliser tous les trois jours, il faudra un onze de départ aussi solide que possible. L'équipe de recrutement s'est donc activée pour alléger le fardeau qui pèse sur les épaules de Palmer. João Pedro et Liam Delap ont déjà montré de belles choses cet été, Jobe Bellingham (et non Jamie Gittens) est arrivé de Sunderland, et le prodige Estevão Willian rejoindra bientôt l'Angleterre. Cette jeune équipe a désormais goûté au succès. Le club doit maintenant tout faire pour protéger son joyau et entretenir cette dynamique. L'avenir de Chelsea en dépend.

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