Le champion se devait de réagir. Après le coup de massue du Clásico et les défaites face au PSG et à Séville, un FC Barcelone blessé et décimé par les absences n'avait pas le droit à l'erreur face à Elche. La réaction fut immédiate, clinique et brutale (3-1). Porté par un Fermín López omnipotent et un Lamine Yamal retrouvé, le Barça a profité de la témérité presque suicidaire d'un adversaire venu à Montjuïc pour jouer un football ouvert. Une aubaine pour les Blaugranas, qui ont fait le plein de confiance avant la trêve.
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AFPDouze minutes pour un K.O. tactique
Il y a des entraîneurs courageux, et puis il y a ceux qui sont téméraires. Eder Sarabia, le coach d'Elche, fait partie de la seconde catégorie. En décidant de venir presser très haut, de jouer de manière trop ambitieuse face à un géant blessé, il a signé l'arrêt de mort de son équipe. Le Barça de Flick n'attendait que ça. Douze minutes. C'est le temps qu'il a fallu aux Catalans pour plier le match. D'abord par Lamine Yamal, servi par Balde, qui concluait d'un plat du pied soyeux (9e). Puis par Ferran Torres, sur une offrande de Fermín López, qui crucifiait Iñaki Peña (12e). 2-0. Le match était déjà terminé.
AFPUn sursaut d'orgueil, et puis plus rien
Ce Barça, pourtant privé de Pedri, Lewandowski ou Olmo au coup d'envoi, retrouvait des couleurs et semblait parti pour un festival offensif. Mais le football est ainsi fait qu'un relâchement est vite arrivé. Sur une longue ouverture anodine, Rafa Mir, profitant d'un mauvais alignement de la défense, faussait compagnie à un Araújo trop passif et réduisait le score juste avant la pause (42e). Un but venu de nulle part, qui aurait pu relancer le suspense si Elche avait eu les armes pour bousculer ce Barça, même diminué.
Getty Images SportFermín López, le nouveau patron
Mais en l'absence de Pedri, c'est bien Fermín López qui a pris les clés du jeu. Dans un rôle de milieu offensif libre, l'Andalou a été le véritable moteur de l'équipe. Passeur décisif sur le deuxième but, il a été omniprésent, multipliant les courses, les appels et les passes justes. Et c'est encore lui qui, après l'heure de jeu, a servi Marcus Rashford pour le but du 3-1, d'une frappe puissante sans angle qui libérait définitivement le stade. Une performance de patron qui confirme son importance capitale dans le système de Flick.
AFPRashford se rassure, Lamine se réveille
Si Fermín a brillé, les autres attaquants avaient aussi des choses à prouver. Marcus Rashford, positionné en pointe en l'absence de "Lewy", a beaucoup tenté, parfois avec imprécision, avant de trouver enfin la faille et de se rassurer. Quant à Lamine Yamal, après un Clásico fantomatique, il avait besoin de retrouver des sensations. Son but rapide l'a libéré, et il a semblé retrouver le plaisir de jouer, même s'il n'a pas tout réussi.
Getty Images SportUne victoire pour respirer
Au final, le Barça s'impose 3-1, aurait pu en marquer bien plus, mais s'est aussi fait quelques frayeurs sur les rares incursions de Rafa Mir, qui a touché la barre en seconde période. L'essentiel est ailleurs. Cette victoire, acquise sans trembler et avec une certaine maîtrise offensive, permet au Barça de chasser les fantômes d'un octobre cauchemardesque et de repartir de l'avant. Les cadres ont pu souffler, les jeunes ont répondu présent. Le Real Madrid est encore loin devant, mais le Barça a prouvé qu'il était toujours en vie.



