Après s’être imposés 2-0 à l’aller à Manchester, les joueurs parisiens pourraient pénétrer sur la pelouse du Parc des Princes en toute confiance, ce mercredi soir, pour leur huitième de finale retour de Ligue des champions face à United.
Mais l’ombre de la désormais tristement célèbre remontada de Barcelone (4-0 à l’aller, 1-6 au retour) plane toujours au-dessus des acteurs présents au Camp Nou le 8 mars 2017, et même des supporters du PSG.
Un avantage au score et un plein de confiance qu'ils ne maitrisaient pas à l'époque, contre une gestion solide de la pression et de la peur aujourd’hui. Le club de la capitale n’a plus rien à voir avec ce qu’il était en 2017. C’était il y a deux ans seulement mais tout semble avoir changé depuis. À commencer par l’état d’esprit des joueurs du Paris Saint-Germain.
Marco Verratti, l’un des acteurs de cette nuit catalane cauchemardesque, s’est encore livré à ce sujet à nos confrères du Parisien ce mardi : “La remontada, c’est quelque chose qu’on garde en nous, mais qui peut nous servir. Malgré ce 2-0, on n’a encore rien fait, on n’a rien gagné. C’est ce que nous rappelle le passé. Maintenant il faut jouer sans pression, sans peur, car la peur dicte les mauvais choix.". Jouer sans peur est le leitmotiv de cette équipe parisienne, qui s’est transformée de l’intérieur, sous l’impulsion de son nouvel entraineur Thomas Tuchel.
(C)Getty ImagesAvec Tuchel, les joueurs du Paris Saint-Germain n'ont plus peur de rien
À l’issue du tirage au sort des groupes de la C1 2018-2019, Paris et Liverpool étaient donnés favoris. Mais le plan ne s’est pas déroulé comme prévu et à plusieurs reprises le PSG s’est retrouvé au pied du mur, risquant une élimination prématurée. En danger, à Naples et face aux Reds, les hommes de Tuchel ont répondu présent et démontré une force de caractère jusque-là insoupçonnée.
Neymar et Cavani blessés côté PSG, 11 matches sans défaite dont 10 victoires pour Manchester et son nouvel entraîneur Ole Gunnar Solskjær…la tendance donnait un avantage aux Red Devils, juste avant le huitième de finale aller, le 12 février dernier. C’était sans compter sur la détermination sans faille de Mbappé et des siens, qui ont enterré au "Théâtre des Rêves" ceux de leurs adversaires.
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En effet, selon les statistiques d’Opta, aucune équipe ayant perdu par au moins deux buts d’écart à domicile, lors d’un match aller en phase à élimination directe de Ligue des Champions, n’a réussi à se qualifier pour le tour suivant (sur 34 cas précédents). La réception de United ressemble donc à une qualification pour les quarts de finale servie sur un plateau.
À condition, comme Thomas Tuchel l'a martelé en conférence de presse d'avant-match ce mardi, d'aborder le match retour comme l'aller : “Il est nécessaire d’oublier le résultat du match aller. La performance était bonne à l’aller, c’est ce qu’il faut reproduire : ce qu’on a fait de bien, la structure avec laquelle nous avons joué, les espaces que nous avons réussi à trouver. On ne peut pas laisser notre résultat influencer notre mentalité. Si tu joues un 8è de finale, tu joues deux fois à 100% et deux fois ton meilleur match."
L'infirmerie de Manchester United est pleine à craquer
Pour les Mancuniens, le scénario de ce huitième de finale retour prend des allures de mission impossible. L’espoir d'une remontada en terre parisienne s’est amenuisé à mesure que leur infirmerie se remplissait, au fil des trois dernières semaines. Alors qu’à l’aller seuls Valencia, Jones ou encore Darmian étaient absents, Man Utd se rend aujourd’hui au Parc des Princes avec une équipe presque complète de titulaires indisponibles.
GoalAux blessures des trois défenseurs s’ajoutent désormais celles des milieux de terrain Matic et Herrera : la suspension de Paul Pogba vient compléter la décimation de l’entrejeu de United…Le secteur offensif ne se porte pas mieux : les ailiers Juan Mata et Jesse Lingard sont sur le flanc, tout comme les attaquants Anthony Martial et Alexis Sanchez…
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Les Red Devils afficheront par conséquent plusieurs visages juvéniles au coup d’envoi de leur huitième de finale retour : les jeunes internationaux écossais Scott McTominay (22 ans) et brésilien Andreas Pereira (23 ans) épauleront le plus expérimenté Fred (26 ans) dans l’entrejeu, alors que l’international espoir portugais Diogo Dalot (19 ans), défenseur gauche de métier, pourrait accompagner Rashford et Lukaku sur le front de l’attaque.
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Manchester United se présente donc à Paris plus affaibli que le 12 février dernier, quand les Parisiens étaient parvenus à battre 2-0 les Red Devils titulaires…Thomas Tuchel a semé la graine de la détermination au sein de son effectif, et celle-ci a germé au fil de la campagne de Ligue des champions, pour éclore pleinement à Old Trafford : le résultat final ce mercredi soir au Parc des Princes devra confirmer la floraison du lys parisien.




