PSG Christophe GaltierGetty Images

PSG : Christophe Galtier, quatre premiers mois sur de bons rails

Christophe Galtier est un homme heureux. Fatigué mais heureux. Bien avant sa nomination officielle le 5 juillet, l'ex-entraîneur niçois est au travail. Et le calendrier surchargé ne lui a permis de s'accorder que peu de plages de repos. Après une saison, où beaucoup de joueurs n'avaient que peu goûté le fonctionnement du club où l'atmosphère n'était pas au beau fixe, l'entraîneur parisien, bien accompagné par son staff, a su redonner le sourire à de nombreux éléments du groupe qui ont été séduits par son ouverture d'esprits et sa franchise.

Cinq mois après sa signature dans la capitale française, Galtier a réussi ses débuts. Si son PSG n'a terminé que deuxième de son groupe de Ligue des champions, la première partie du championnat a globalement été menée avec sérieux. S'il a pu connaître quelques difficultés sur le plan extra-sportif, le Marseillais de naissance savoure tout de même.

« C'est passionnant, c'est excitant. Évidemment qu'il ne faut avoir aucun moment de relâchement. Mais je suis très heureux, chaque jour. J'ai un groupe vraiment très sérieux, avec qui il est très agréable de travailler », affirmait-il vendredi en conférence de presse précisant qu'il profitait de « chaque moment », « de chaque instant au PSG »

Un bilan statistique très favorable

Bien sûr, il faudra voir l'évolution des chiffres dans la durée mais les premières données de ces cinq premiers mois montrent que le bilan de Christophe Galtier n'a rien à envier à ses prédécesseurs. Et qu'il fait même mieux qu'eux dans certains domaines : sous sa direction, Paris marque 2,8 buts par match toutes compétitions confondues, mieux que sous l'ère Unaï Emery et Thomas Tuchel (2,7 buts par rencontre).

Mais la réussite de l'ex-technicien lillois se compte surtout sur le nombre de points récoltés. Avec 2,6 points récoltés par match, il fait mieux que les 2,4 points de Laurent Blanc et d'Unaï Emery. Si l'on a souvent souligné que son PSG encaissait peu de buts, avec 0,8 but pris par match son bilan est similaire à celui des autres entraîneurs de la période QSI (depuis 2011).

Dans le jeu de l'action puis la réaction

Un nouveau système, des joueurs qui adhèrent, une pluie de buts contre Nantes, Montpellier ou Lille et surtout un jeu pétillant… le mois d'août a été prometteur jusqu'au match face à Monaco, qui a montré comment contrecarrer les plans du PSG de Galtier. Quelques jours plus tard, Brest en a fait de même et l'enchaînement des matches n'a pas aidé les milieux à maintenir le rythme exigeant du 3-4-3.

Malgré quelques matches consistants mais des résultats étriqués (contre la Juventus Turin ou Lyon) dès septembre, le technicien parisien, épaulé par Thierry Oleksiak et João Sacramento, a amorcé sa réflexion sur un changement de système. Le constat était là : les adversaires ont parfaitement compris comment empêcher le PSG de contrôler et de récupérer le ballon haut. Les sorties de Mbappé sur son positionnement finiront de l'achever pour, dit-il, mettre ses trois attaquants dans les meilleures dispositions.

Un changement de schéma qui vient aussi en écho aux demandes de certains cadres du vestiaire qui ont fait part de la nécessité d'un changement pour être dans de meilleures conditions. Marquinhos en fait partie. Galtier a fini par trouver un compromis : il n'y aura pas un mais deux systèmes. Et bientôt trois…

Des échanges permanents avec les cadres

Parler, échanger, discuter, le natif de Marseille n'a pas attendu d'être à Paris pour le faire et notamment avec ses cadres. La méthode était déjà employée dans ses précédents clubs, même si sa relation avec certains joueurs s'est dégradée au fur et à mesure de la saison, l'an passé à Nice.

A Paris, c'est de cette manière que Galtier a établi une relation solide avec ses cadres. Pas besoin de réunions mais des discussions informelles suffisent, bien épaulé par Luis Campos dans certains moments chauds. Que ce soit lors des tensions nées du penaltygate entre Neymar et Mbappé ou après les informations sur les envies d'ailleurs de l'international français révélées dans la presse.

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La méthode plaît aux cadres du vestiaire qui se sentent écoutés et qui ont pu noter l'ouverture d'esprit de leur coach, notamment sur la question du changement de système. Plusieurs d'entre eux, et notamment Verratti et Marquinhos, ont d'ailleurs fait part de leur envie de revenir dans un système à deux centraux et trois milieux. Avec Neymar, par exemple, Galtier et son staff sont parvenus à tisser une relation fluide.

Idem avec une grande partie des éléments importants du vestiaire qui ont apprécié le dynamisme et le challenge imposé au cours des séances. Chez les nouveaux arrivants, certains ont parfois eu le sentiment que ce dialogue se faisait surtout avec les joueurs au statut important. Mais tout cela s'est finalement aplani.

Une communication qui a évolué

En quelques mois, les suiveurs et les supporters ont repris goût à écouter un entraîneur du PSG parler. Après les conférences de presse ennuyeuses de Mauricio Pochettino, qui avait choisi de se fermer entièrement pour ne pas contribuer publiquement aux désordres internes du club, Galtier explique, développe, détaille, donne même des informations (sur des forfaits, des titularisations ou des systèmes de jeu) et se lâche. Avec ses joueurs ou avec les journalistes, glissant par ci et par là une petite blague qui fait souvent rire l'auditoire. Mais il a aussi appris à ses dépens, la moindre erreur prend à Paris une ampleur bien différente de ce qu'il a pu connaître à Saint-Etienne, Lille ou Nice.

Début septembre, à la veille de la rencontre contre la Juventus Turin, sa boutade sur les déplacements du PSG en char à voile a créé une polémique et les affaires autour du club l'ont amené à revoir quelque peu sa manière de communiquer. D'ailleurs, début septembre, le technicien s'étonnait en privé d'être très peu questionné sur les matches et les adversaires des Parisiens.

PSG Char à voileGetty Images

Cet ensemble à amener Galtier à pousser ce fameux coup de gueule à la mi-octobre juste avant le Classique face à l'OM, affirmant devant les journalistes « vous ne me parlez jamais de football ». Un message passé à la presse mais aussi et certainement à sa direction, qui l'a laissé seul dans une tempête extra-sportive avec laquelle il n'avait rien à voir.

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