Cinq internationaux, un champion du monde. Rare sont les centres de formations qui peuvent se targuer d'avoir vu passer des générations de joueurs avec une aussi belle réussite.
La promo 95/96 du PSG est de celles là : Mike Maignan, Ferland Mendy, Presnel Kimpembe, Adrien Rabiot ou encore Kingsley Coman. Sans oublier Moussa Dembélé. Lors de la première journée de L1, un autre membre de cette prolifique génération a fait parler de lui en connaissant sa première titularisation en championnat avec le FC Nantes à 24 ans : Roli Pereira de Sa. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi si tard ? Pour répondre à ces questions, il faut remonter quelques années en arrière à la sortie du centre de formation. En 2015, le garçon originaire de Mantes-la-Jolie signe son premier contrat pro avec le Paris Saint-Germain. Tout semble rouler. Peut-être trop bien. L'ex-Titi joue avec la B avant d'être prêté en 2016 au Paris FC.
Six mois de qualité durant lesquels il forme un duo intéressant avec Jonathan Bamba, surnommés « les jumeaux ». Puis s'en suit une année de prêt à Tours faite d'incompréhension.
« Au PFC, c’était une bonne expérience, ce sont mes premiers matches en pro. À Tours, je pensais trouver une continuité. On m'a promis de jouer au poste de milieu offensif et ça n’a pas été le cas. »
« C’était un peu le bazar autour de moi »
Roli Pereira de Sa y joue à droite, en faux pied. À trois reprises seulement. Joueur de côté ou milieu de terrain ? À l'époque, le staff n'avait pas réussi à déterminer sa position sur le terrain. Pourtant, Fabien Mercadal, son entraîneur de l'époque, se souvient d'un garçon qui malgré la frustration se montrait curieux : « Il allait voir mon adjoint pour poser des questions, comprendre ce qu’il pouvait faire de mieux avec l’idée de s’améliorer de manière individuelle et collective ».
Mais pour comprendre ce retard à l'allumage, il faut aussi regarder en dehors du terrain. L'entourage, l'entraînement invisible, rien ne tournait correctement et sur ce sujet le milieu de terrain nantais ne se cache pas. « C’était un peu le bazar autour de moi. Tu sors du PSG, tout le monde t’entoure, tu avances et tu te rends compte que ça ne se passe pas comme prévu.»
Depuis Nantes, où il a rejoint la réserve en août 2017, Roli Pereira de Sa voit ses amis avancer et constate le problème lors d'un match de National 3. « On me demandait beaucoup d’efforts sur le terrain et je n’y arrivais pas. Pierre Aristouy m’a parlé et c’est là que j’ai eu le déclic. Il m’a dit que si je voulais jouer au haut niveau le ballon seul ça suffisait plus, il fallait que je fasse plus sans ballon. »
« Partir de Paris, c’est la meilleure des choses »
L'ancien Parisien entreprend alors des changements dans son hygiène de vie, dans la gestion de son sommeil. Des petits détails qui comptent. « J’ai fait le ménage autour de moi aussi. Partir de Paris, c’est la meilleure des choses, il n’y a personne pour te divertir. Quand j’étais au PSG, j’habitais à 25 minutes de Mantes-la-Jolie donc je rentrais souvent au quartier. »
Durant sa troisième saison avec les Canaris, il rejoint les pros à l'entraînement avant de figurer sur le banc plus régulièrement lors de la quatrième saison. Et donc de démarrer la saison titulaire. Les changements paient petit à petit. Au cœur de l'été, Roli Pereira de Sa est parti se mettre au vert en Afrique et se préparer pour revenir affûté avec un poids parfait et convaincre Antoine Kombouaré, un entraîneur qu'il décrit comme « juste ».
« Lui, il te juge sur le terrain et dès que ça ne va pas, il te le dit. » La préparation s'enchaîne quelques titularisations aussi et un but. « Preuve d'une réelle progression », selon l'intéressé. Il reste maintenant à enchaîner.




