C'est peut-être lui, le grand gagnant du changement d'entraîneur. Le 28 septembre dernier, Amiens (13e de Ligue 2) a décidé de mettre fin à sa collaboration avec Luka Elsner, offrant le poste de n°1 à son adjoint Oswald Tanchot. Une décision qui a eu quelques répercussions sur le onze titulaire, et notamment en défense où Sanasi Sy, peu utilisé sur les premiers matches, vient d'enchaîner quatre titularisations.
Cette bonne période vient récompenser le travail du latéral gauche de 21 ans, qui s'est confié à Goal avant d'affronter Auxerre ce samedi (19h), pour la 10e journée de championnat. "Le coach m'a donné ma chance et j'essaye de la saisir, dit-il. Je suis beaucoup plus impliqué, concentré, et on voit tout de suite le résultat."
« Pour moi, c'était clair. Soit je réussis... soit je réussis »
En concurrence avec l'Anglais Adam Lewis, prêté par Liverpool, Sanasi Sy reconnaît que pour lui le confinement a été un déclic. "J'ai retrouvé ma famille, chez moi dans le 18e arrondissement de Paris. J'ai pu me ressourcer, parler avec mes grands frères et ça m'a fait beaucoup de bien." Son conseiller Mohamed Lamine Guirassy ajoute : "On lui a tiré les oreilles un petit peu, mais ça fait du bien de se dire les choses. Il a pu voir que sa famille et ses proches étaient là autour de lui et en bonne santé. Il a pu se rendre compte qu'en tant que footballeur professionnel il était privilégié aussi. C'était important qu'il en ait conscience."
GettyDès lors, c'est gonflé à bloc que l'ancien du PSG et du Paris FC a repris avec Amiens, déterminé à s'imposer dans le club qui lui a fait signer son premier contrat professionnel. "Pour moi, c'était clair. C'était soit je réussis... soit je réussis ! Il fallait que je fasse ma place à Amiens, que je montre ma valeur." Et Oswald Tanchot en est pleinement satisfait. Le coach picard a récemment souligné son "très bon état d'esprit". La preuve, s'il en fallait une, qu'il est sur la bonne voie.
« Il a fallu se remettre au travail »
Car tout n'a pas forcément été linéaire pour Sanasi Sy jusqu'ici. Lancé dans le grand bain à 19 ans par Christophe Pélissier, le défenseur a surtout vu sa progression s'effriter au moment de son prêt à Tubize, en deuxième division belge : "Quand j'ai rejoint Tubize pour la deuxième partie de la saison 2018-2019, je ne m'attendais pas à ces conditions. Je suis arrivé dans un climat compliqué. L'équipe se battait pour le maintien. On est descendu et j'avais le sentiment d'avoir fait un pas en arrière alors que j'avais commencé à jouer en Ligue 1 et en coupes. J'ai eu du temps de jeu, mais c'était difficile, surtout qu'à mon retour Amiens voulait encore me prêter. Ce n'était pas mon souhait et c'est là qu'il y a eu des petits écarts. Rien de méchant, mais il a fallu se remettre au travail et aujourd'hui je peux dire que tout va mieux."
Latéral rapide et athlétique, ce beau bébé d'un mètre 85 doit maintenant continuer pour s'imposer sur la durée au sein de la meilleure défense de L2. Un défi qu'il compte bien relever avec l'espoir d'enchaîner les matches et enfin réaliser une saison pleine. Ce qui ne lui est encore jamais arrivé depuis ses débuts en pro.




