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Ligue 1 - Julio Tavares, le roi des airs, se confie : "Sur le terrain, j’ai toujours tout donné"

Acteur majeur du premier succès de la saison en Ligue 1 de Dijon à Reims (un but, une passe décisive), Julio Tavares est devenu au fil des années le symbole de cette équipe bourguignonne. À 30 ans, celui qui est le meilleur buteur de l’histoire du DFCO en Ligue 1 revient sur son parcours hors des traditionnels centres de formation, son apprentissage mais aussi ses ambitions pour l’avenir.

Goal : On imagine que cette victoire à Reims vous a fait un bien fou mentalement ?

Bien sûr, c’est un gros soulagement avant tout. Ça faisait un bon moment que tout le monde attendait ce premier succès. Jusque-là on proposait de bonnes choses dans notre jeu et on se procurait des situations. On a un peu douté mais on savait que ça allait venir.

Comment expliquez-vous ce départ difficile en Ligue 1 ? Le changement d’entraîneur principalement ?

Le fait d’avoir un nouveau coach a sans doute compté. Il y a eu aussi le départ de nombreux joueurs. Des recrues sont arrivées tardivement. Il a fallu du temps pour qu’on s’habitue à tout ça, aux nouveaux visages.

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"Avec ce brassard, il faut toujours montrer l’exemple"

Vous assumez votre statut de capitaine depuis le début de la saison. Vous aimé montrer la voie à vos coéquipiers ?

Avec ce brassard, il faut toujours montrer l’exemple. J’essaye de tout donner sur le terrain. Si je ne fais pas les efforts, mes partenaires vont vite le voir et peuvent se poser des questions. Sur le terrain, j’ai toujours tout donné. Pour que je sois heureux, il faut que je cours et que je me sacrifie.

Julio Tavares Dijon Troyes

La saison dernière vous n’avez pas été en réussite devant le but. En 2019-2020, vous démarrez très bien. Comment l’expliquez-vous ?

L’année dernière, il y a eu pas mal de choses qui se sont passées. Dans la tête ça n’était pas évident. J’ai eu une très grosse offre en provenance d’un club chinois. On ne s’est pas entendu avec les dirigeants et ça ne s’est pas fait à la fin. Ça m’a énormément trotté dans la tête mais c’est derrière moi désormais. J’ai encore quelques années devant moi. Je me sens frais et ça, c’est essentiel.

Vous êtes d’ailleurs le joueur qui a gagné le plus de duels aériens la saison dernière en Europe…

On me l’a appris il n’y a pas longtemps oui ! Ça fait plaisir mais je ne fais rien de spécial pour. Avec mon gabarit, je suis plus à l’aise dans ces situations. Je n’hésite jamais à aller au duel dans les airs. Mon équipe s’appuie sur moi. Je sais que ça peut créer de bonnes situations pour mes coéquipiers derrière.

Vous avez joué au basketball pour obtenir une telle détente ?

C’est un grand mot, j’ai fait un seul entraînement et on m’a viré (rires). Je me suis mal entendu avec le coach, il ne m’a pas gardé. J’étais très ami avec lui à la base mais je n’ai pas eu le recul nécessaire pour cette relation différente.

Pour enchaîner sur vos années de jeunesse, vous avez dû jouer gardien avant de profiter d’une absence pour jouer en attaque…

À l’époque en moins de 15 ans, à Nantua (près de Bourg-en-Bresse, ndlr.), il n’y avait pas de catégorie supérieure et j’étais censé arrêter le foot mais il manquait un gardien chez les seniors. J’ai dû passer une visite médicale spéciale pour pouvoir jouer avec eux, j’ai joué gardien six mois mais un jour, l’entraîneur manque de monde devant et décide de me mettre en pointe. J’ai mis un triplé et je n’ai plus jamais mis les gants.

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Vous n’êtes pas passé par le parcours classique et un centre de formation pour évoluer en Ligue 1. Est-ce une force selon vous ?

Je le pense oui. Plusieurs de mes collègues sont à fond dans des clubs depuis l’âge de 13, 14 ans. Je ne l’ai été qu’à l’âge de 22 ans, au moment de signer à Dijon. À l’époque quand j’étais à Bourg, je travaillais à l’usine, j’ai fait de la maçonnerie avec mon frère. Ce n’étaient que des petites missions. Avec le fait d’avoir vécu ça, on se prend moins la tête. On sait d’où on vient. On prend conscience que d’autres personnes galèrent plus que vous et ça compte.

"il me reste deux ans de contrat. S’il faut finir ma carrière ici, pourquoi pas."

Que représente le DFCO pour vous ? Vous avez entamé votre huitième saison ici…

Dijon c’est mon club de cœur, qui m’a permis d’être professionnel. Je sais qu’il me reste deux ans de contrat. S’il faut finir ma carrière ici, pourquoi pas. Je vais tout faire pour continuer dans la durée, on verra ce que les dirigeants me proposent à la fin de la saison. L’Angleterre peut m’intéresser comme nouveau challenge. Il faudra voir sous quelques conditions mais bien sûr, ça peut me tenter.

Vous jouez en Ligue 1 depuis plusieurs saisons mais on a le sentiment de vous connaître assez peu hors des terrains…

J’aime bien être discret, dans mon coin. Si on ne parle pas de moi, ça ne me dérange pas. Le brassard m’oblige un peu plus à m’exprimer, mais j’en fais le minimum on va dire.

Par rapport au Cap-Vert et la sélection, quelles sont vos ambitions pour les prochains mois ? La qualification à la CAN 2021 ?

Les dernières Coupes d'Afrique, c’étaient sans nous. C’était assez frustrant, on avait les qualités pour se qualifier. On a envie d’y aller pour la prochaine. En 2013, quand on s’était qualifiés pour les quarts de finale, on avait été accueillis en héros au retour, comme si on avait gagné le tournoi. Ça reste l’un des meilleurs souvenirs de ma carrière.

Propos recueillis par Adrien Mathieu (avec BQ).

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