A trente-deux ans, et bien qu'ayant 70 capes à son actif, Radamel Falcao vient peut-être de vivre son plus beau moment avec la sélection colombienne. À Kazan, dimanche soir, le Tigre a participé à la très belle victoire des Cafeteros contre la Pologne (3-0), celle qui lance le Mondial des Sud-Américains. Et ce match-là ne pouvait être anodin dans le parcours de l'avant-centre de Monaco. Au contraire, c'est le genre de soirées qu'il a longtemps attendu depuis ses débuts sur la scène internationale il y a de cela onze ans.
"C'était comme dans un rêve", a lâché le capitaine colombien sur BeIn Sports à peine le coup de sifflet final donné. Une phrase qui en disait long sur la joie qui l'animait, mais aussi le soulagement qu'il ressentait. Le soulagement de ne pas avoir bataillé pour rien et d'avoir fait tant d'efforts durant les périodes compliquées qu'il a connues pour revenir à son meilleur niveau. Et les coups durs, il en a connu effectivement quelques-uns ces dernières années, dont cette rupture des ligaments croisés en 2014 qui le prive de la Coupe du Monde au Brésil.
Il revient de tellement loin
À l'époque, Falcao s'est efforcé de cacher sa tristesse. Mais, il est évident que cette blessure lui a presque autant fait mal physiquement que mentalement. Il a même mis deux années pour s'en remettre, errant notamment pendant de longs mois comme un joueur totalement perdu sur les pelouses de la Premier League. Des périodes délicates et de tristes souvenirs, mais qu'il vient de balayer d'un revers de la main.
En réalité, Falcao tablait sur le match de mardi dernier contre le Japon pour chasser pour de bon les fantômes du passé. Mais, les circonstances ont été défavorables aux siens avec cette entame de match ratée qui a vu les Colombiens se tirer une balle dans le pied avec un carton rouge et un pénalty concédé. Le faux-pas était inéluctable et il aurait pu plomber le moral des Colombiens. Finalement, il s'agissait d'un simple retard à l'allumage et le "Tigre" a juste eu à attendre un peu plus longtemps avant d'être lâché dans l'arène.
L'heure de gloire de Falcao avec sa sélection c'était donc ce samedi dans la Kazan Arena. Tout était réuni pour que l'ancien Rojiblanco vive sa plus belle soirée sous le maillot jaune sur le dos. La présence d'abord de plusieurs milliers de ses compatriotes dans les tribunes, dont les deux légendes nationales René Higuita et Carlos Valderamma. Mais aussi une équipe et un groupe déterminé à rebondir dans ce tournoi. Placé à la pointe d'un système 4-2-3-1, Falcao a été entrainé par cette belle dynamique. Et, comme tous ses coéquipiers, il ne pouvait que briller lors de cette partie.
Son 30e but en sélection
Ce n'est pas de lui qu'est venue l'ouverture du score mais du jeune Yerry Mina. Néanmoins, ce n'était que partie remise avant que Falcao ne fasse lui-même trembler les filets adverses. Le moment qu'il attendait tant est survenu à la 70e lorsque, servi à la limite du hors-jeu par Juan Quintero, il s'en est allé défier Wojciech Szczesny. L'occasion était trop belle pour être loupée et le natif de Santa Marta l'a finalement convertie avec beaucoup d'efficacité et de sang-froid. Un tir croisé et à ras de terre qui ne pouvait que faire mouche.
C'était la 30e réalisation de Falcao avec la Colombie. Un chiffre symbolique et pour lequel il fallait choisir un rendez-vous spécial. Force est de reconnaitre qu'il n'y avait pas un moment plus idoine pour atteindre cette barre. Bien sûr, aujourd'hui, il ne s'agit pas de s'arrêter en si bon chemin. Maintenant que ce premier but en Coupe du Monde est inscrit, l'attaquant de l'AS Monaco peut se sentir libéré et se concentrer sur ses autres tâches. Comme celle qui consiste à guider son pays vers le deuxième tour de cette compétition. Un objectif qui n'est pas encore atteint, mais au vu de tous les signes positifs entrevus lors de Colombie-Pologne, on ne peut qu'être confiant pour lui et sa sélection.
