Que serait le Ballon d'Or sans son traditionnel lot de débats et autres polémiques ? Chaque année, l'annonce de l'identité du vainqueur s'accompagne en effet de joutes verbales plus ou moins acerbes, chacun n'ayant pas la même vision de la performance. Il faut dire que les critères d'attribution, jugés peu clairs et incohérents, n'aident pas vraiment à trancher...
Sous le feu des critiques depuis le septième Ballon d'Or remporté par Lionel Messi, France Football s'est chargé de dévoiler des modifications pour les prochaines éditions de la plus prestigieuse récompense individuelle. L'objectif assumé : "gagner en cohérence, en lisibilité et en clarté", précise le média français. Voici les principaux changements opérés.
1 - Calendrier calqué sur la saison et non l'année civile
Le principal changement concerne le calendrier. À partir de la prochaine édition, le Ballon d'Or sera désormais attribué au terme de la saison. Jusque-là, le jugement portait sur l'année civile fraîchement écoulée. Les joueurs seront donc jugés pour leurs performances sur une seule et unique saison. Un changement censé apporter "une clarification des performances à comptabiliser et à évaluer", explique Pascal Ferré, rédacteur en chef de France Football.
"La prochaine édition prendra donc en compte l'intégralité de la saison 2021-22 qui se terminera avec l'Euro féminin (6-31 juillet 2022). La Coupe du monde au Qatar (21 novembre-18 décembre 2022) intègrera en revanche l'édition du Ballon d'Or 2023", précise-t-il.
2 - Les performances individuelles priment
C'est l'un des principaux sujets de la discorde : doit-on récompenser un joueur qui a peut-être moins gagné de titres mais qui est intrinsèquement meilleur, ou privilégier celui qui, profitant d'un meilleur collectif, a soulevé de nombreux trophées ? En d'autres mots, un joueur comme Robert Lewandowski, impressionnant avec le Bayern Munich tout a long de l'année 2021, méritait-il davantage que Jorginho, lequel a tout gagné avec Chelsea et l'Italie ?
France Football est on ne peut plus clair : avec les nouveaux critères, le milieu de terrain de Chelsea avait du souci à se faire... "Il nous est apparu opportun de rafraîchir la hiérarchie des éléments constitutifs au vote pour davantage de cohérence et de clarté. Et éviter les éventuelles ambiguïtés", glisse Pascal Ferré. Désormais, les éléments déterminants sont, dans l'ordre : les performances individuelles et le caractère décisif du joueur, les performances collectives et le palmarès accumulés au cours de la saison, la classe du joueur et son sens du fair-play. À noter que le critère "carrière du joueur" disparaît des radars.
3 - Liste mieux établies, des votants plus fiables
Chaque année, les listes de nommé(e)s mettent en compétition 30 joueurs chez les hommes, et 20 joueuses chez les femmes. La construction de ces listes en revenait jusqu'ici aux seuls journalistes de France Football et de L'Equipe. Ceux-ci pourront à partir de maintenant être aidés par l'ambassadeur du Ballon d'Or en la personne de Didier Drogba, ainsi que par le votant qui se sera montré le plus perspicace lors de l'édition précédente : en l'occurrence, il s'agira donc du Vietnamien Truong Anh Ngoc en ce qui concerne la prochaine édition.
Une fois les listes établies, qui pourra voter ? Car c'est bien là que tout se joue... Jusqu'ici composé de 170 journalistes, le jury chargé de trancher va être réduit à une centaine, tout pile. Les 100 journalistes seront tous issus des 100 premiers pays au classement FIFA. L'objectif est "de circonscrire le jury à "une élite, à de vrais connaisseurs", excluant ainsi les pays plus éloignés qui n'ont pas tous accès aux images de toutes les compétitions. "Un resserrement qui renforce le niveau d'expertise et limite les (rares) votes fantaisistes. Ce qui sera perdu en pittoresque sera gagné en légitimité et en fiabilité", estime France Football.
