Jurgen Klopp Pep Guardiola 10072018Getty

"Jürgen, c'est Pep!" - Klopp révèle les détails de l'appel de Guardiola en finale de la Ligue des champions

"C’est pour vous, patron."

Jürgen Klopp était toujours dans un état second, errant dans le stade Wanda Metropolitano avec une médaille autour du cou et une bouteille de bière à la main. "Épuisé!" dit-il à Goal avec un sourire.

Sur le terrain, ses joueurs de Liverpool fêtaient toujours leur victoire en Ligue des champions. émotifs, joyeux, drainés. Les célébrations se poursuivraient jusque dans la nuit de Madrid et au-delà.

Avant cela, cependant, le coach avait du travail à faire. Il avait des gens à voir, des choses à dire, ses tâches médiatiques d'après-match à accomplir.

Et avant toute chose, il avait un coup de téléphone surprise à prendre.

En arrivant au vestiaire, il a été approché par Lee Nobes, le physio en chef que Liverpool avait recruté à Manchester City en novembre dernier.

"Il m'a tendu son téléphone", a déclaré Klopp à Goal lors d'une interview exclusive et individuelle. "J'ai regardé l'écran et il était écrit 'Pep'

“A 100%, je pensais que c'était mon Pep, Pep Lijnders! (adjoint de Klopp, ndlr) Je me suis dit 'ça, c’est bizarre'. C'est seulement quand j'ai commencé à parler que j'ai compris que c'était l'autre Pep!

L’autre 'Pep', bien sûr, est Pep Guardiola, entraîneur des plus grands rivaux de Liverpool et peut-être la dernière personne à qui vous vous attendez lors d'une telle soirée. Guardiola aurait facilement pu être l’homme dans la position de Klopp à Madrid - sans le VAR, cela aurait pu bien être City et pas les Spurs face à Liverpool en finale - mais s’il y avait une jalousie de la part du catalan, cela ne se verrait pas.

'Il y avait juste beaucoup de respect", explique Klopp. "Je ne sais pas qui a appelé qui, mais Lee a évidemment travaillé avec lui à City. C'était sympa, un bon moment.

"Nous avons parlé de la belle saison, nous avons fait quelques blagues. Nous étions évidemment tous les deux de bonne humeur!"

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Pas étonnant. Klopp et Guardiola peuvent tous deux réfléchir avec satisfaction aux progrès réalisés dans leurs clubs respectifs. À eux deux, ils ont raflé quatre trophées en 2019 et ce week-end, ils s'affronteront pour un autre. Le Community Shield de dimanche à Wembley est le rassemblement des deux meilleures équipes du football anglais et de ses deux meilleurs entraîneurs.

La saison dernière, un seul point séparait City et Liverpool. La victoire des hommes de Guardiola à l’Etihad en janvier s’avèra décisive dans la plus infatigable course au titre de la Premier League. Manchester City est devenue la première équipe à conserver le titre depuis dix ans, tandis que Liverpool a établi un nouveau record de points pour une deuxième place. La norme établie par les deux équipes a été remarquable. À eux deux, ils n’ont perdu que 33 points sur 228 possibles.

Ce n'est pas une relation comme celle entre Sir Alex Ferguson et Arsène Wenger, ni celle entre Wenger et José Mourinho. Guardiola s'est déjà heurté à Mourinho, il n'est donc pas opposé à un peu de contact, mais avec Klopp, il n'y en a pas. Même en Allemagne, où ils ont concouru en tant que coaches du Bayern Munich et du Borussia Dortmund, il n'y avait  pas de ressentiment, pas d'animosité. Pas de "jeux d'esprit" dans les médias, pas de messages codés. Leur rivalité a lieu sur le terrain, nulle part ailleurs.

"Je n’ai pas besoin de ce genre de 'bataille', dit Klopp. "Je n’ai pas besoin de ce genre d’émotion très négative lorsque je vois mon collègue à quelques mètres. Je peux toujours vouloir gagner le match avec tout ce que j'ai sans avoir tout cela.

Pour moi, le reste ne fait pas partie du jeu et il le voit évidemment de la même manière.

Bien sûr, c’est différent dans les matches, car nous sommes tous les deux très compétitifs. À ce stade, je ne suis pas trop préoccupé par la façon dont notre relation peut s’améliorer! Pendant 90 minutes, mon objectif est ailleurs.

Mais c’est une relation très respectueuse. Nous n’avons pas de contact tout le temps, sauf lorsque nous nous affrontons - ou s’il appelle notre physio dans le vestiaire et que je peux avoir le téléphone! À part ça, tout va bien."
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