Paris FC-OL, Coupe de France, violence, supporters, 17122021Getty Images

IMAGES - Incidents Paris FC-OL : récit de la soirée de la honte

Rien ou presque ne prédisposait d’une telle issue pour un match de Coupe France entre Lyon et le Paris FC : pas de rivalité notable entre les deux clubs, des familles dans les tribunes et des supporters aussi bien lyonnais que parisiens partageant amicalement les gradins du stade Charléty. Oui, “presque”. Parce que Lyon a un passé récent et une sanction tout juste consommée après l’incident de OL-OM en Ligue 1. “Presque” aussi, parce que cette saison de football en France aura été émaillée de violences dans les gradins.

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Ceintures et cagoules

Il est 21h50 quand les premières échauffourées éclatent entre la tribune Visiteurs et la tribune Est. Les deux équipes sont aux vestiaires depuis 5 minutes après une agréable première mi-temps qui a vu Moussa Dembélé répondre à Gaëtan Laura (1-1). Chauffés à blanc, encagoulé pour certains, des membres du parcage lyonnais - venus en nombre - amorcent jets de projectiles et fumigènes vers la tribune Est pourtant occupée aussi bien par des supporters parisiens que lyonnais, dont certains venus avec enfants. Très vite un cordon de stadiers se déploie, côté Visiteurs, entre cette foule déchaînée et le très fin mur de plexiglas qui les séparent de leurs adversaires désignés du soir.

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Une dizaine de têtes brûlées, côté Est, montent au mur invectiver des ultras lyonnais survoltés. La tension monte d’un cran et l’ambitieux barrage des stadiers, tout comme un pan de la paroi en plexiglas, cède rapidement face à la pression du parcage lyonnais. Dans cette brèche, quelques hommes encagoulés pénètrent la tribune Est pour en découdre, ceintures à la main. “Elles sont où maintenant, ces s****** de Parisiennes”, hurlent l’un d’entre eux en se ruant vers les spectateurs de la tribune Est.

Bombes agricoles et envahissement de terrain

Un premier pétard, si ce n’est une bombe agricole, explose à la frontière entre les deux tribunes. Un mouvement de la foule confus s’amorce alors pour s’éloigner du bourbier. Certains spectateurs se réfugient dans l’espace presse occupé, notamment, les équipes - bienveillantes - d’Eurosport pendant que d’autres tentent de quitter les gradins. Plusieurs spectateurs finissent même sur la piste d’athlétisme et le terrain du stade Charléty pour éviter d’être piétinés ou agressés et ce au moment-même où les joueurs reviennent sur la pelouse pour la deuxième mi-temps. Les protagonistes de ce 32e de finale de Coupe de France ne resteront d’ailleurs pas très longtemps sur le pré devant le spectacle aberrant proposé en tribunes et filent illico aux vestiaires.

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Dans le no mans land qui sépare désormais les deux tribunes, quelques casse-cous s’affrontent encore à coups de pieds, poings et ceintures, les stadiers tentant désespérément de les séparer. Le speaker du Paris FC a beau appeler tout ce petit monde au calme, ses prises de paroles restent inaudibles ce soir. C’est finalement le déploiement des forces de l’ordre au pied de la tribune Visiteurs qui calmera tout ce petit monde. S’en suivent alors 45 minutes, plus ou moins calmes, marquées par les chants, invectives et lancers de fumigènes dans le parcage visiteur encadré par les CRS. Au bout de l’attente, le speaker reprend la parole annonçant l’arrêt définitif de la rencontre. Le stade Charléty se vide peu à peu de ses spectateurs globalement déçus et frustrés, la rencontre sur le terrain ayant de surcroît offert un spectacle plutôt agréable, terni comme souvent cette saison par la bêtise de quelques-uns.

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