Un faux suspense. Lundi, les Bleus avaient rendez-vous à Clairefontaine pour démarrer une nouvelle ère et lancer au mieux les qualifications pour l’Euro 2024 qui se déroulera en Allemagne. Avec les retraites internationales de Hugo Lloris et Raphaël, le feuilleton de ce début de rassemblement tourne donc autour de l’annonce du capitaine.
Kylian Mbappé ou Antoine Griezmann ? Dès la première conférence de presse de la semaine, Didier Deschamps est lancé puis relancé à cinq ou six reprises sur le sujet. « Ça va devenir une torture », ironisait le sélectionneur à une question sur la discussion sensée nourrir sa « réflexion. Je prendrai la décision dans les jours qui viennent ».
La réalité est tout autre. DD, qui avait botté en touche sur le timing, a convié « Grizou » et « Kyks » lundi après le dîner, comme il le fait à chaque fois qu’il souhaite s’entretenir avec un joueur en début de rassemblement. Mais contrairement à ce qu’il présentait un peu plus tôt dans la journée face aux médias, l’idée n’était pas de discuter, d’alimenter sa réflexion mais évidemment d’annoncer un choix qu'il a déjà fait depuis plusieurs jours. Avant même l’annonce de la liste des 23 pour affronter les Pays-Bas (le 24 mars) et l’Irlande (le 27).
Lundi peu après 21 heures, une grande partie du groupe France se trouve dans la salle commune de Clairefontaine quand le reste est en soins. Discussions, jeux, parties de poker, la soirée suit son cours lorsque Mbappé et Griezmann sont conviés par Didier Deschamps. C’est le Parisien qui est d’abord reçu pour entendre une décision qu’il connaît déjà depuis plusieurs jours puis le Madrilène qui reçoit la (mauvaise) nouvelle.
Déçu, Griezmann a conscience du poids et de l'influence de Mbappé
Peu après 22 heures, les deux protagonistes font leur retour auprès de leurs partenaires qui apprennent la nouvelle non pas de manière officielle mais via de petites discussions avec les joueurs dont ils sont proches, avant que l’alerte du journal L'Équipe ne vienne entériner la chose. Dans l’assemblée, personne ne semble vraiment étonné par ce choix tant le poids pris ces derniers mois par la star du PSG est chaque jour plus important.
Déçu, touché, les qualificatifs reviennent pour relater la déception de Grizi, qui de par son vécu et sa relation avec Didier Deschamps espérait avoir ce brassard. Si plusieurs sources affirment que la pilule avait du mal à être digérée encore ce mardi, on affirme chez les Bleus, que Griezmann « avait la banane dès ce matin », histoire de dédramatiser l'affaire. Et qu’il a même joué avec le numéro 10 des Bleus à la PlayStation. Face aux caméras, il affichait d'ailleurs un large sourire lorsqu'il foulait la pelouse du terrain d'entraînement Michel Platini aux côtés de Jules Koundé. Une manière d'aller de l'avant, de faire bonne figure et de ne pas gâcher l'ambiance. Ce qui est loin de ses habitudes
L’ex-attaquant de la Real Sociedad a lui aussi conscience qu’il a face à lui le futur de l’équipe de France, dont la stature s’est très largement épaissie au cours des derniers mois tout comme son influence sur le groupe. Il y a bien évidemment ses trois buts en finale de la Coupe du monde et la qualité de ses prestations à Doha mais aussi les à-côtés. Un traitement de faveur qui lui a permis de se soustraire aux conférences de presse auxquelles il devait réglementairement se présenter au Qatar. Ou encore son poids prépondérant dans la renégociation de la convention de droit à l’image des joueurs lors de laquelle il s’était permis de sécher un « workshop » avec les sponsors des Bleus.
Mardi après-midi, le service communication des Bleus a fini par officialiser la nouvelle, en désignant Mbappé comme nouveau capitaine et Antoine Griezmann comme son vice-capitaine. En ce 21 mars, jour de ses 32 ans, ce dernier avait certainement imaginé un autre cadeau d’anniversaire.