Antoine Griezmann a-t-il des difficultés à bien se lancer lors des grandes compétitions internationales ? À force, on va finir par le croire. Transparent au début du dernier Euro, avant son entrée décisive face à l'Albanie, le Mâconnais n'a pas été beaucoup plus séduisant lors des premiers matches du Mondial 2018 et ce malgré son pénalty important transformé contre l'Australie. Attendu pour être le grand leader de la sélection tricolore durant le tournoi, l'attaquant de l'Atletico Madrid n'est pour l'instant que l'ombre de lui-même. Face au Danemark, mardi soir, il a l'occasion de prouver que ce n'est qu'un petit passage à vide et qu'il est d'attaque pour tenir son rang.
Lors de ce dernier match de poule, le seul de la compétition que les Bleus peuvent se permettre de ne pas gagner, le sélectionneur va procéder à plusieurs changements afin de faire reposer ses cadres et/ou prévenir les éventuelles suspensions. La logique aurait voulu que Griezmann, en tant qu'élément indiscutable du onze-type, soit également concerné par cette rotation. Or, la tendance serait à son maintien dans l'équipe de départ. Et l'on peut penser que ce choix découle plus du fait qu'il a besoin de se mettre en confiance que de l'absence d'un remplaçant crédible à son poste.
En privé, Deschamps ne l'a pas épargné
Car oui, Griezmann ne doit pas être au mieux sur le plan mental en ce moment. S'il est exagéré de parler d'une phase de doute, l'on peut penser qu'il se pose des questions après deux prestations très moyennes et durant lesquelles il n'a que très rarement tenu le rôle qui lui incombe en sélection. Celui d'un attaquant censé faire la différence aux avant-postes, mais aussi inspirer le reste de l'équipe à travers sa combativité, son attitude positive et ses gestes décisifs. De tout cela, jusqu'ici, il ne nous a pratiquement rien été donné à voir de sa part.
GettyEn entraineur protecteur qu'il est, Deschamps s'est bien gardé jusqu'ici de montrer du doigt son joueur vedette ou le critiquer en public. Au contraire, il lui a cherché des circonstances atténuantes pour justifier qu'il ne soit pas au top pour le moment. "Il sait qu'il peut faire mieux. Après, chercher le pourquoi du comment, c'est jamais évident d'avoir des explications, déclarait-il sur TF1 dimanche. Surtout qu'Antoine sort d'une saison très très remplie et chargée avec une apothéose avec cette victoire en Ligue Europa et la préparation au Mondial. Il y a eu des éléments, même s'il les a bien vécus, qui peuvent un petit peu perturber un petit peu. Mais je n'ai aucun doute sur ce qu'Antoine est capable de faire". Mais qu'en est-il du discours qu'il lui tient en privé ? À en croire certaines indiscrétions, il serait beaucoup moins lisse.
Après le match face à l'Australie, le patron des Bleus n'a pas manqué d'expliquer à Griezmann tout ce qu'il n'a pas aimé dans le match qu'il avait produit, à commencer par le déchet technique qu'il a affiché et le gout limité pour le pressing. L'intéressé a pu rectifier le tir lors du second match contre le Pérou. Néanmoins, il n'a pas rassuré dans tous les domaines. Sur le plan athlétique, il est encore apparu à la peine, notamment en seconde période où ses partenaires ont eu énormément de peines à le trouver.
Le Mondial de Griezmann n'est donc pas à la hauteur des attentes pour l'instant, et le fait qu'il ait été remplacé à chaque fois avant la fin est la preuve que son apport est limité et qu'avec ce rendement, il est tout sauf indispensable à cette équipe. Néanmoins, tout comme il convient de juger Griezmann de la même façon que le reste de ses coéquipiers, il serait important de faire preuve d'indulgence et de ne pas enterrer trop vite la star française. Surtout que le numéro 7 tricolore a déjà démontré par le passé sa capacité à bien rebondir après des périodes compliquées.
Il est déterminé à rebondir
Il y a deux ans, il s'était donc réveillé au meilleur moment pour donner la qualification aux siens. Et c'était le début d'une ascension qui l'a vu se hisser très haut. Au pied du sommet même avec le titre du meilleur buteur et du meilleur joueur de l'Euro. Il serait bien sûr compliqué de rééditer la même prouesse cette fois, surtout au vu du retard accusé sur les autres étoiles de cette compétition. Cela dit, l'idée qu'il connaisse un réveil progressif à partir de ce dernier match de poule n'est pas du tout incongru, d'autant plus que l'intéressé est parfaitement conscient de sa tâche.
"Je ne suis pas satisfait, je sais que je peux mieux faire, et je dois mieux faire. Mais je vais monter en puissance et je suis sûr que le niveau que tout le monde attend va venir très rapidement", a lâché Grizou dimanche lors de l'émission Téléfoot. Des paroles encourageantes et qui en disent long sur l'état d'esprit qui l'anime. Désormais, il convient simplement de les traduire en actes. Ça serait la meilleure façon pour balayer tous les doutes, faire taire les critiques mais aussi et surtout tenir enfin le rôle qu'on lui connait au sein de l'équipe.