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ENTRETIEN - Savo Milosevic : "La sélection serbe a les armes pour franchir le premier tour"

Pour le compte du Groupe E du Mondial, la Serbie défie le Costa-Rica ce dimanche (14h). La sélection des Balkans renoue avec un grand tournoi international au bout de huit ans d'absence. Un retour que Malden Krstajic et ses hommes espèrent gagnant. Quelles sont les chances de cette sélection au sein d'un groupe qui comporte aussi le Brésil et la Suisse ? Pour y répondre, nous avons sollicité Savo Milosevic, le meilleur buteur de l'histoire de cette sélection et qui occupe aujourd'hui la fonctiion du vice-président de la fédération. Le meilleur réalisateur de l'Euro 2000 revient également sur sa propre carrière et les expériences qu'il a vécues avec sa sélection. 

Pour commencer, comment allez-vous ? Que devenez-vous ?

Je vais bien. Ces derniers temps, j'étais un peu occupé en Serbie. Je travaillais avec la fédération locale de football en tant que directeur des sélections nationales. Cela fait quatre ans que j'occupe cette fonction. Je travaille aussi comme observateur pour le compte de l'UEFA. Au sein d'un groupe d'analystes du football européen. Et, dernièrement, j'ai aussi terminé mon cursus pour attaquer ma carrière d'entraineur. J'espère pouvoir commencer la saison prochaine.

Vous êtes aujourd'hui vice-président de la fédération serbe. Vous continuez donc à servir le football de votre pays. C'est quelque chose d'important pour vous ?

Oui. Quand j'ai arrêté le football, j'ai pris la décision d'y rester. J'ai pris bien sûr quelques temps de repos et puis j'ai commencé donc ma mission au sein de la fédération serbe de football. Je suis donc très actif avec tous ces rôles et cela m'a aussi permis d'emmagasiner beaucoup d'expérience pour être coach. 

Parlons de votre carrière du joueur, vous avez été international pendant 14 ans. Et vous a joué plus de 100 matches avec votre pays. C'est quelque chose dont vous êtes fier sûrement.

Bien sûr. J'ai été professionnel 17 ans, et j'ai passé 14 ans en sélection. C'était un privilège de représenter mon pays aussi longtemps. Et j'ai pu jouer beaucoup de compétitions importantes, dont deux Coupes du Monde. Et j'en garde évidemment beaucoup de très bons souvenirs. Et je n'oublie pas ma carrière en club, qui a été très riche et qui m'a permis de faire beaucoup de découvertes.

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Votre record de buts en sélection (37 buts), il sera difficile à aller chercher...

Oui, ça sera difficile mais si quelqu'un le fait alors c'est tant mieux. Les records sont faits pour être battus. Il y a de nouveaux joueurs qui viennent, et je n'ai aucun doute sur le fait que quelqu'un y arrivera. D'un autre côté, c'est aussi une bonne chose de savoir qu'il va encore tenir pendant quelques années (rires). En tous cas, c'est quelque chose dont je suis très fier. 

Durant votre longue carrière internationale, quand est-ce que la Serbie a eu l'équipe la plus forte ?

Je dirais très probablement lors de la Coupe du Monde 1998 en France. On avait beaucoup de très grands joueurs à cette époque-là. 

Justement, cette Coupe du Monde 1998. Il y a ce sentiment que vous auriez pu aller encore plus loin que les 8es de finale ?

Oui, je me souviens encore de ce match contre les Pays-Bas en huitièmes de finale où Pedja Mijatovic rate un pénalty. Puis, on concède le but qui nous élimine à la 93e minute. Si on avait réussi à gagner ce match, qui sait où serions-nous allés. Malheureusement, on perd. Mais, c'est sûr qu'on aurait pu faire beaucoup plus. 

La Coupe du Monde 2006 a été moins réussie (3 défaites en 3 matches). Pourquoi d'après vous ça a été un tel échec, malgré une équipe qui avait aussi quelques bons talents ?

Juste avant cette Coupe du Monde en Allemagne, on a pratiquement tout notre quatuor défensif qui se blesse avec les Krstajic, Gavrancic, Dragutinovic et Vidic. Certains jouent blessés et d'autres ne jouent pas du tout. On avait une très bonne défense et avec tous ces pépins c'était compliqué. C'était le principal problème qu'on a rencontré, et qui nous a assurément empêchés de montrer un meilleur visage durant le tournoi. On a joué sans bouclier en quelque sorte (rires).

Vous êtes le seul joueur à avoir joué pour trois pays différents (Yougoslavie, Serbie et Monténégro, Serbie). C'est plutôt curieux et inhabituel. Pour vous, était-ce toujours le même honneur quel que soit le maillot ?

Oui, pour moi, ça a toujours été le même honneur. Parce que quand vous jouez pour une sélection nationale, vous représentez avant tout un peuple, avant de représenter le nom d'un pays. Donc, je jouais pour les miens. C'est que vrai notre pays a malheureusement rencontré tous ces problèmes d'instabilité, avec des changements d'appellations récurrents. Mais, moi je venais toujours avec la même fierté. J'étais un simple sportif, un joueur de football et c'était immense honneur de représenter mon peuple.

Vous avez connu une longue carrière en club, en jouant dans de nombreux championnats majeurs. Mais en dépit de votre talent et de vos records de buts, vous n'avez pas joué dans un très grand club européen. N'est-ce pas un regret ?

Non, pas du tout. J'étais très proche de signer pour le Real Madrid. J'ai aussi failli signer à la Juventus. Mais, malheureusement ce n'est pas arrivé. Je n'ai pas de regrets cela dit. J'ai évolué dans de grands championnats et au sein de très bonnes équipes. C'est comme ça. Et de manière générale, je n'ai eu aucun regret par rapport à la carrière que j'ai eue.

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La Serbie rejoue une grande compétition cette année. C'est la fin d'une longue traversée de désert pour cette sélection…

La qualification pour le Mondial qu'on vient d'obtenir était très importante. Parce que, comme vous les dites, cela fait six ans qu'on n'a pas disputé un tournoi majeur. Maintenant, on va se présenter dans un groupe compliqué et ça ne sera pas facile. On a le Brésil avec nous, et vous savez tout ce que le Brésil représente. Et les deux autres seront aussi difficiles à battre. La Suisse est une sélection expérimentée. Elle participe constamment à ces tournois. Quant au Costa-Rica, c'est comme toutes les sélections d'Amérique du Sud ou d'Amérique centrale. Il y a beaucoup de ferveur chez eux et ils seront difficiles à manœuvrer. Ça ne sera pas facile, mais je crois qu'on a suffisamment de qualités pour obtenir de bons résultats. Du moins contre les Suisses et les Costaricains. 

Etes-vous optimiste pour la Coupe du Monde. Vous voyez cette équipe sortir de son groupe ? Ou peut-être même réaliser le meilleur résultat de l'histoire de la Serbie ?

Je crois et je sais qu'on a un groupe avec beaucoup de qualités. Je ne sais pas si ça sera suffisant pour passer, mais je sais qu'on est bien armés. Après, on ne sait jamais dans le football. Il n'existe aucune garantie.

Le nouveau coach de la Serbie c'est Mladen Krstajic. C'est un jeune coach. Il a joué avec vous. Mais est-ce que ce n'est pas un peu inquiétant de jouer une Coupe du Monde avec un entraineur qui n'a pas beaucoup d'expérience.

Ça pourrait être un problème. Mais il faudra combler ce manque. Il a du vécu en tant que joueur. Il a joué des Coupes du Monde. Comme coach, il n'a démarré que récemment. Ce n'est pas l'idéal, oui. Car il n'a pas beaucoup d'expérience comme entraineur. Cependant, il faut lui faire confiance. Car, il a aussi beaucoup de qualités. Il connait le pays et tous nos joueurs. Et les joueurs ont du respect pour lui. Et ça, ça peut aussi être positif. Je pense que ça devrait aller pour lui.

Propos recueillis par Naïm Beneddra

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