Spalletti D'Ambrosio Inter GenoaGetty Images

Derby de Milan : Inter, un début de saison en trompe-l'oeil ?

S'ils effectuent un départ canon, les Nerazzurri peinent encore à convaincre. En Italie, des voix s'élèvent et leur prédisent le même destin qu’en 2015-2016, où ils s’étaient mêlés à la lutte pour le titre avant de s’effondrer et d’échouer au pied du podium. Alors, que vaut l’Inter 2017-2018 ?

AC Milan - Leonardo Bonucci, en quête de confiance​

Deuxième de Serie A derrière Naples et encore invaincu, le début de saison de l'Inter est bien loin des prédictions de certains observateurs pessimistes cet été, surtout après un recrutement, certes ciblé, mais dépourvu de vedettes (Vecino, Skiriniar, Valero, Dalbert, Cancelo, Karamoh), la faute à un fair-play financier flottant comme une épée de Damoclès au-dessus du siège Corso Vittorio Emanuele II. Tout le contraire de son prochain adversaire et cousin de l’AC Milan, dont les propriétaires, chinois eux-aussi, ont fait tourner la planche à billets à plein régime - plus de 200 millions d’euros - pour remettre le plus vieux club de la ville au premier plan en Serie A. Et pourtant, c’est bien l’Inter qui endossera le costume de favori à l’aube de ce 167e derby della Madonnina.

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Le spectre de 2015-2016

Les succès contre la Fiorentina et la Roma lors des 2 premières journées y ont contribué, même si ce bon début a été suivi d’une première frayeur à Bologne, d’une victoire à l’arraché face au Genoa et de 2 sans convaincre face aux promus SPAL et Benevento. Ce court succès contre la plus faible équipe des 5 grands championnats (0 point avec Crystal Palace) a même réveillé le spectre d’un Inter aux deux visages, comme celui de 2015-2016. D’abord séduisant, avec 16 points pris lors des 7 premières journées - dont une victoire lors du derby milanais - et une lutte acharnée pour le titre avec la Juventus, Naples et la Roma, jusqu’au début de la phase retour. Puis décevant, glissant du podium au fil de l’hiver et des contre-performances pour finir 4e, à 24 points du champion & 13 points de la place de barragiste de Ligue des Champions.

Il faut dire que l’Inter s’était fait le spécialiste européen de la victoire 1-0 (11, total le plus élevé), Un service minium qualifié à l’époque de "football antique" par l’ancien technicien Arrigo Sacchi. Cette saison, une seule victoire intériste s’est soldée sur ce score, laissant penser que les Nerazzurri sont mieux armés, même s’ils sont encore loin des machines à buts de Naples et de la Juve. Mais c’est surtout derrière que l’Inter est mieux charpenté.

L'Inter après ses 7 premiers matches de Serie A

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Plus de garanties chez Spalletti que chez Mancini

Meilleure défense de Serie A (3 buts encaissés), l’Inter affiche une solidité que ses détracteurs voient davantage comme de la réussite, rappelant que ses montants l’ont sauvé plus souvent que ses défenseurs (6 fois, un record). "Personne ne nous a fait de cadeaux et, si nous sommes ici, c'est parce que nous le méritons", s’est défendu Luciano Spalletti sur Mediaset Premium après la victoire chez le promu. Conscient de l’ampleur du chantier dans lequel il s’est engagé cet été, l’ex-entraîneur de la Roma a imposé son 4-2-3-1 sur le tableau noir. Et il s’y tient, se basant sur un noyau de 18 joueurs (plus petit de Serie A), avec l’ex-paire de la Fiorentina Matias Vecino-Borja Valero à la création. Tout le contraire de Roberto Mancini, qui oscillait entre 4-3-1-2, 3-5-2 ou 4-3-2-1 et peinait à dégager un onze-type.

L'Inter "spallettiste" apparait plus organisé, discipliné, garde le ballon, joue court et multiplie les centres dans le jeu. Et ça marche, avec déjà 6 buts consécutifs à un centre au compteur. L’ancien technicien du Zénit Saint-Pétersbourg semble aussi avoir insufflé un mental à des Nerazzurri souvent accusés d’en manquer. Plus de la moitié de leurs buts a été marquée dans le dernier quart d’heure (8/14), leur offrant ainsi quatre points précieux qui leur permettent de figurer sur le podium. Suffisant pour voir l’Inter se mêler à la course au Scudetto ou, à défaut, de retrouver une place qualificative pour la C1, six ans après sa dernière participation ? Oui, selon son entraîneur, qui prévient : "Cet Inter est prêt à aborder tous les matches, pas seulement le derby."

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