لويس سواريز

Barcelone-Liverpool (3-0) - Messi et le Barça refroidissent les Reds

À des altitudes pareilles, la première manche ne règle rien. Dans ce choc très attendu entre Barcelone et Liverpool, tout se jouera à Anfield dans une semaine. Ce qui est sûr, c'est que le club catalan et le dernier finaliste ont offert un rapport de force qui a démontré à quel point ces deux équipes étaient beaucoup plus proches que le score ne le laisse entendre. Une opposition de styles âpre, intense et passionnante jusqu'au bout.

Un Barça plus calculateur que jamais

Il faut voir que Liverpool ne s'était jamais incliné sur cette pelouse dans sa riche histoire européenne. Les Reds étaient néanmoins privés de Roberto Firmino au coup d'envoi de cette rencontre, ce qui n'a pas empêché Sadio Mané et Mohamed Salah de causer des misères à la défense barcelonaise. Chacune dans leur registre, les deux flèches de Liverpool n'ont cessé de faire passer des frissons dans les travées d'un Camp Nou magnifié par un tito des grands soirs. Mané a notamment manqué un face-à-face devant Ter Stegen sur une attaque rapide où sa demi-volée n'a pas été prise au bon moment (34e). Salah, lui, a souvent accéléré, montrant des sensations qu'on ne lui soupçonnait plus depuis quelques temps. Bref, Liverpool a donné le ton dans ce match.

Curieusement, c'est le Barça qui s'est retrouvé dans une position attentiste, laissant le ballon à son adversaire dans des proportions assez inhabituelles pour se contenter de piquer par à-coups. Sur le premier, Lionel Messi a failli obtenir un penalty dans un mouchoir de poche mais la main involontaire de Matip n'a pas été sanctionnée (14e). Un peu plus de dix minutes plus tard, Luis Suarez a débloqué la situation en reprenant un centre précis de Jordi Alba d'un tacle rageur (1-0, 26e). Auteur de son premier but dans sa campagne européenne - le 500ème de l'histoire du Barça - Suarez n'a pas cherché à contenir sa joie face à son ancien club. On n'en attendait pas tant.

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لويس سواريز

Barcelone a mieux fini cette première période, avec une montée en puissance progressive due, aussi, aux problèmes des Reds, qui ont perdu Naby Keita sur blessure très tôt dans le match et ont vu Wijnaldum souffrir dans sa position hybride. Reste que Liverpool est reparti au combat avec un pressing très haut dès le retour des vestiaires. Trouvé par Van Dijk sur une transversale de 50 mètres, Salah, encore très juste, a fixé et déclenché un centre en retrait sur lequel Mané s'est effacé d'une feinte de corps pour laisser le ballon à Milner, qui a ensuite buté sur Ter Stegen (58e). Juste avant, l'Allemand s'était déjà illustré sur un tir rasant de Salah (53e).

Messi, le réalisme et la grâce

Dans la dernière demi-heure, cette configuration d'attaque-défense s'est encore accentuée, comme pour illustrer le style plus calculateur que jamais de ce Barça version Valverde. Le problème, pour Liverpool, c'est que le bloc catalan ne s'est pas fissuré. Et les phases de possession des Reds sont devenus stériles, au fil des minutes. C'est là que Messi est sorti de sa tanière pour porter l'estocade. Sur l'une de ces accélérations qui lui appartiennent, le meilleur joueur du monde a trouvé Sergi Roberto, avant que le ballon ne revienne sur Suarez, dont la frappe dans le but vide s'est écrasée sur la barre. Messi était là pour reprendre et libérer le Camp Nou (2-0, 75e). Un coup de couteau avant le coup de grâce. Quelques minutes plus tard, l'Argentin a fait basculer le Camp Nou dans l'extase en trouvant la lucarne sur une merveille de coup-franc plein axe (3-0, 82e).

Cruel scénario, tout de même, pour une équipe de Liverpool vaillante jusqu'au bout, et pas vernie lorsque Salah a trouvé le poteau face au but grand ouvert (84e). L'affaire aurait même pu tourner au vinaigre si Dembélé n'avait pas manqué l'immanquable sur un dernier caviar de Messi au bout de la nuit (90e+5). Cynique, réaliste, ce Barça-là ne ressemble pas à ses devanciers. Mais Messi, lui, reste Messi. Face au génie, il faut savoir s'incliner.

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