Classement des forces en Ligue des champions : Arsenal frappe un grand coup, le Real au bord du gouffre

Le Borussia Dortmund va mieux depuis le remplacement de Nuri Sahin par Niko Kovac sur le banc. Il faut dire que la marge de progression était immense tant la situation semblait désespérée. Ce léger regain de forme avait même suscité un brin d’optimisme avant le quart de finale aller contre le FC Barcelone.

Mais tous les espoirs d’un exploit se sont envolés après une lourde défaite 4-0 en Catalogne. Dortmund aurait pu, et sans doute dû, marquer au moins un but au vu des occasions créées. Un petit éclair aurait pu laisser entrevoir un mince espoir avant le retour au Signal Iduna Park.

Désormais, la manche retour ne servira qu’à sauver l’honneur. Et encore, ce ne sera pas chose aisée face à un Robert Lewandowski qui semble prendre un malin plaisir à punir son ancien club dès qu’il en a l’occasion.

Le Real Madrid reste le Real Madrid. Ce club a l’habitude de renverser des situations impossibles. C’est pourquoi personne n’ose vraiment les enterrer. Mais soyons lucides : il paraît hautement improbable de voir les Merengue remonter un déficit de trois buts contre Arsenal au Santiago Bernabeu — surtout après la claque reçue mardi soir à Londres, qui n’avait rien d’un accident.

Le Barça avait déjà mis en lumière les failles structurelles des Madrilènes à deux reprises cette saison, et rappelons au passage que les hommes d’Ancelotti n’auraient même pas franchi la phase de groupes sans les largesses du nouveau format, aussi généreux que confus.

Avec cinq défaites en onze matchs européens cette saison, et un effectif miné par les blessures, imaginer une remontée relève du fantasme — même dans un Bernabeu habitué aux soirs de miracle. Ce quart de finale a des allures de chant du cygne pour Carlo Ancelotti au Real.

Pendant quelques minutes, mercredi soir, Aston Villa a vraiment cru tenir l’un des plus grands exploits de son histoire européenne. Avec un but d’avance et une prestation solide, les hommes d’Unai Emery semblaient parfaitement dans leur match. Et s’ils avaient atteint la mi-temps en menant 1-0, qui sait ce qui aurait pu se passer…

Mais Paris a frappé de part et d’autre du repos, avant d’enfoncer le clou en toute fin de match. Résultat : les Villans rentrent en Angleterre avec un lourd handicap et une mission quasi impossible à accomplir au retour.

Certes, le vainqueur de la Coupe d’Europe 1982 a déjà dominé le Bayern Munich à Villa Park cette saison. Mais contenir le trident offensif ultra-mobile du PSG relève d’un tout autre défi. Et pour une équipe qui a déjà dépassé les attentes en atteignant ce stade de la compétition, ce quart de finale pourrait bien marquer la fin du rêve.

La panne sèche de Harry Kane est tombée au pire moment possible pour le Bayern Munich. L’attaquant anglais, si souvent clinique cette saison, a manqué une occasion en or alors que le score était encore vierge face à l’Inter, mardi soir, lors d’un match où les Bavarois ont pourtant eu plusieurs opportunités.

La situation reste loin d’être désespérée pour le Rekordmeister. Vincent Kompany veut croire à un renversement de situation, notamment parce que son équipe a largement dominé les 30 premières minutes de la rencontre. Mais voilà : faire sauter le verrou défensif parfaitement huilé de l’Inter à San Siro ne sera pas plus simple qu’à l’Allianz Arena.

Autre souci majeur : le Bayern devra de nouveau se passer de son maître à jouer Jamal Musiala pour le match retour. En face, les Nerazzurri pourraient enregistrer le retour de Federico Dimarco, resté sur le banc à l’aller, mais désormais apte à reprendre son rôle décisif sur le flanc gauche.

Au fil de la saison, Arsenal semblait sombrer lentement mais sûrement. Les blessures se sont enchaînées, les éliminations en coupes nationales aussi, tandis que Liverpool prenait irrémédiablement le large en Premier League. Et pourtant, les hommes de Mikel Arteta ont tenu bon.

Mardi soir, face au Real Madrid, ils ont livré une démonstration de force renversante. Non contents de s’offrir un avantage de trois buts parfaitement mérité, les Gunners ont poursuivi leur domination jusqu’au coup de sifflet final, étouffant littéralement Kylian Mbappé et ses partenaires dans un match à sens unique.

Le retour de Bukayo Saka a évidemment pesé, tout comme l’inspiration de Declan Rice, auteur de deux coups francs rappelant les plus belles heures de David Beckham. Mais c’est surtout l’intensité collective, visible à chaque ligne, qui alimente désormais un réel espoir : celui de voir Arsenal rallier Munich et soulever enfin la Ligue des champions.

Après l’élimination maîtrisée de Feyenoord en huitièmes de finale, Simone Inzaghi avait réclamé plus de respect pour son équipe. Et l’entraîneur de l’Inter avait raison. Finalistes malheureux en 2023 face à Manchester City, les Nerazzurri continuaient pourtant d’être snobés parmi les prétendants au sacre cette saison.

Le succès de mardi sur la pelouse du Bayern a peut-être changé la donne. Les Bavarois n’avaient plus perdu à l’Allianz Arena en Ligue des champions depuis quatre ans, mais l’Inter a su briser cette invincibilité avec un mélange de discipline défensive et d’efficacité en contre, s’offrant un précieux avantage 2-1 avant le retour.

Bien sûr, même en validant leur ticket pour les demi-finales à San Siro, les leaders de Serie A devront très probablement croiser la route du Barça. Mais comme l’a souligné Alessandro Bastoni, patron de la défense intériste : "Nous n’avons peut-être pas l’effectif le plus fort du tournoi, mais on peut poser de gros problèmes à n’importe qui."

Et si c’était enfin l’année du Paris Saint-Germain en Ligue des champions ? L’idée fait de plus en plus son chemin. Débarrassé de son obsession pour les recrues tape-à-l’œil, le club de la capitale a retrouvé du sens et de la cohérence sous la houlette de Luis Enrique, avec un projet centré sur le potentiel et la progression.

Mais surtout, ce PSG version 2025 est aussi solide mentalement que brillant techniquement — un vrai bouleversement pour un club longtemps moqué pour ses effondrements dans les grands rendez-vous. Après avoir résisté à Liverpool à Anfield, Paris a montré ses nerfs et son caractère pour renverser Aston Villa (3-1) mercredi au Parc des Princes.

Le quart de finale est encore loin d’être plié, évidemment, mais avec Khvicha Kvaratskhelia et consorts en feu sur le front de l’attaque, difficile d’imaginer les champions de France ne pas trouver le chemin des filets au match retour à Birmingham.

Le Barça est loin d’être parfait. Même pour un spectateur neutre, sa ligne défensive haute reste une source constante d’angoisse. On a toujours l’impression qu’une simple course bien synchronisée peut suffire à la briser. Mais pour Hansi Flick, le jeu en vaut largement la chandelle, et difficile de contester ses choix tant les résultats parlent pour lui : Barcelone gagne et joue un football enthousiasmant.

Le leader de la Liga, également qualifié pour la finale de la Coupe du Roi, a pratiquement validé son billet pour le dernier carré de la Ligue des champions après avoir démoli un Dortmund catastrophique, mercredi soir au stade olympique. Une démonstration signée du trio offensif Lewandowski – Raphinha – Lamine Yamal, une nouvelle fois irrésistible.

Une demi-finale face à l’Inter s’annonce comme un affrontement de styles aussi passionnant que piégeux pour les Blaugrana. Mais avec une invincibilité qui dure depuis le début de l’année civile, le Barça reste, à ce stade de la compétition, l’équipe à battre.