Cette page contient des liens d'affiliation. Lorsque vous effectuez un achat par le biais des liens fournis, nous pouvons percevoir une commission.
Olivier Giroud LAFC GFXGOAL

Pourquoi Olivier Giroud ne trouve pas sa place au pays du soccer ?

Lors de la 11e journée de la saison 2025 de MLS, le LAFC a remporté une victoire précieuse (2-0) face au Houston Dynamo. Mais Olivier Giroud est resté sur le banc, spectateur d'un succès auquel il n'a une nouvelle fois pas participé. Une scène symptomatique de son début de parcours américain : qu'il soit sur la pelouse ou non, l'ancien attaquant des Bleus ne pèse pas sur les résultats.

Et pourtant, les attentes étaient immenses lorsqu'il s'est engagé gratuitement avec la franchise californienne à l'été 2024, après une carrière exemplaire à Arsenal, Chelsea et au Milan AC. Meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France (57 réalisations), champion du monde 2018 et vainqueur de la Ligue des champions en 2021, Giroud affichait un palmarès éloquent.

Mais sur le terrain, l'impact tant attendu n'a jamais été au rendez-vous. En 10 apparitions en saison régulière et 4 matchs de play-offs, Giroud n'a pas inscrit le moindre but. Son unique réalisation toutes compétitions confondues a été signée en finale de la Lamar Hunt U.S. Open Cup 2024, un but certes crucial, mais bien isolé dans une période de cinq mois.

En 2025, le bilan ne s'améliore guère. Le Français a pris part à 11 matchs, toutes compétitions confondues, mais n'a trouvé le chemin des filets qu'à une seule reprise - sur coup franc. Une belle inspiration, mais loin de suffire à redresser une trajectoire en MLS déjà bancale.

Le constat est clair : Giroud ne répond pas aux attentes. Mais l'explication est peut-être plus complexe. Nouveau continent, système de jeu peu adapté, effectif en perpétuelle rotation, et un joueur au crépuscule de sa carrière... Les excuses sont-elles valables ? Le LAFC a-t-il échoué à l'accompagner ? Ou s'agit-il simplement de la fin naturelle d'une carrière brillante ?

GOAL fait le point ci-dessous.

  • Los Angeles Football Club v New York City FCGetty Images Sport

    Un mariage tactique manqué

    À Arsenal, Chelsea ou encore Milan, Olivier Giroud a toujours évolué dans des systèmes où son équipe dominait le ballon.

    Lors de ses deux dernières saisons en Serie A, l’AC Milan figurait systématiquement parmi les cinq équipes les plus dominantes en possession. En revanche, après 11 journées de la saison 2025, le LAFC n’a eu la possession que lors de six matchs sur onze en MLS. Pire encore, sur cette période, l’équipe n’a réussi que quatre passes clés menant à un but. Giroud, lui, n’a pris part qu’à sept de ces rencontres.

    Et pourtant, malgré 17 buts inscrits, le club californien n’a enregistré que sept passes décisives : le jeu repose en grande partie sur des exploits individuels – un registre qui n’a jamais mis en valeur les qualités de Giroud.

    Lors de sa signature, la direction du club avait pourtant mis en avant son impact physique et son jeu dos au but comme les principaux atouts de son intégration.

    « Ce qui distingue Olivier, c’est sa puissance, sa présence, sa taille », expliquait John Thorrington, directeur sportif et co-président du LAFC. « Ce qui est unique chez lui, c’est sa capacité non seulement à marquer mais aussi à combiner et à créer. C’est une combinaison rare de qualités. La plupart des buteurs n’ont que l’un des deux. Nous avons trouvé un profil rare qui, selon nous, s’intègrerait parfaitement à notre système. »

    Mais la réalité du terrain est toute autre. Le LAFC ne joue pas un football de transition fluide basé sur des transmissions vers l’avant, ce qui aurait permis au Français d’exploiter ses points forts. Résultat : il apparaît comme un poids mort dans les trente derniers mètres.

    Le constat est dur, mais désormais clair : Giroud n’entre pas dans le moule de ce LAFC-là. Et Steve Cherundolo ne semble pas disposé à revoir sa philosophie de jeu pour intégrer son prestigieux numéro 9.

  • Publicité
  • Steve CherundoloGetty

    Une instabilité permanente

    Steve Cherundolo, l’un des artisans de la venue d’Olivier Giroud à Los Angeles, a d’ores et déjà annoncé qu’il quitterait son poste à la fin de la saison 2025. Si ce départ est encore lointain, il illustre une chose : l’identité du LAFC est en perpétuelle mutation depuis l’arrivée du Français.

    Dès ses premiers pas en MLS, Giroud a dû composer avec une ligne offensive en pleine transformation. Initialement, l’attaque reposait sur Mateusz Bogusz en pointe, soutenu sur les ailes par le virevoltant Cristian Olivera. Deux joueurs qui, aujourd’hui, ne sont plus là. Bogusz devait porter l’attaque pendant que Giroud s’adaptait au championnat, tandis qu’Olivera incarnait le profil idéal pour combiner avec lui.

    Seul Denis Bouanga est toujours là, valeur sûre du club et star établie de la MLS avant même l’arrivée de l’ex-buteur de Chelsea. Giroud, lui, devait être la pièce qui sublime l’ensemble. Mais entre les départs, les arrivées et les essais incessants dans le dernier tiers, la cohésion n’a jamais eu le temps de naître. Et sans repères collectifs, difficile pour un attaquant de profondeur comme lui d’exister.

    En 2024, il a disputé 14 matchs toutes compétitions confondues – 10 en saison régulière, quatre en playoffs – sans inscrire le moindre but. Il a bien délivré trois passes décisives, mais son influence reste anecdotique. Pourtant, Cherundolo n’a jamais cessé de le défendre.

    « Je n’ai rien à lui expliquer. Il a tout connu dans sa carrière, les hauts comme les bas. L’effort collectif passe toujours avant les statistiques personnelles, surtout pour un attaquant », rappelait le coach avant l’élimination du LAFC en playoffs face à Seattle. « Bien sûr, selon le nombre de buts ou de moments clés, la perception évolue. Mais Olivier en est parfaitement conscient, et il travaille au quotidien. »

    Malgré tout, le constat est là : pour Giroud, les débuts aux États-Unis ont été décevants. Et pas seulement sur le plan statistique.

  • Los Angeles Recovers From Historically Devastating WildfiresGetty Images News

    Une adaptation hors du terrain semée d'embûches

    Le quotidien d’Olivier Giroud en Californie n’a pas été plus facile en dehors des terrains. En rejoignant Los Angeles à l’été 2024, le champion du monde a traversé l’Atlantique pour découvrir un nouveau championnat, une nouvelle culture… et une toute autre réalité de vie. Un choc total.

    Quelques mois à peine après son arrivée, alors qu’il peinait déjà à s’imposer sportivement, la ville a été frappée par une série d’incendies dévastateurs en janvier 2025. Les feux des Palisades et de l’Eaton ont ravagé plus de 37 000 acres, détruit plus de 16 000 structures, et coûté la vie à 29 personnes, selon les autorités locales. Un traumatisme que Giroud n’est pas près d’oublier.

    « On a eu un énorme tremblement de terre à l’entraînement, puis il y a eu les incendies… C’était vraiment une situation tragique. Des gens ont tout perdu », a-t-il confié au Mirror. « C’est la vie : parfois on vit de beaux jours, d’autres fois on traverse des épreuves. Je remercie les pompiers et secouristes pour leur travail incroyable. Cela m’a profondément attristé. J’ai eu peur. J’espère que tout sera fait pour empêcher que cela ne se reproduise. »

    Touché par la détresse des habitants, Giroud n’est pas resté les bras croisés : « J’ai essayé d’aider, en donnant des affaires à ceux qui ont tout perdu. Dans ces moments-là, il faut être solidaire. »

    Face à un tel bouleversement personnel et émotionnel, difficile de ne pas admettre que le contexte a joué un rôle dans ses débuts poussifs en MLS. Son acclimatation à un tout nouveau mode de vie n’a rien eu d’aisé.

    Mais la réalité sportive, elle, reste implacable. Alors que le LAFC est remonté à la cinquième place de la conférence Ouest, la question demeure : que faire d’un Designated Player qui passe plus de temps sur le banc qu’à contribuer aux ambitions du club ? Pour une franchise aussi ambitieuse, l’équation ne pourra pas durer éternellement.

  • giroud(C)Getty Images

    Dernier pari ou fin programmée ?

    Lorsqu’Olivier Giroud a rejoint la MLS l’été dernier, l’un des espoirs tacites du LAFC était qu’il devienne le levier capable d’attirer son ami de longue date, Antoine Griezmann. La perspective d’un duo 100 % tricolore sur la côte ouest faisait rêver. Sauf que le meneur de jeu de l’Atlético Madrid a finalement décidé de prolonger son aventure en Liga, au moins pour une saison supplémentaire.

    Dès lors, une question capitale se pose : que faire maintenant ? Faut-il encore croire à la greffe Giroud ? Sans la venue de Griezmann, le projet autour de l’ancien buteur d’Arsenal a-t-il encore du sens ?

    Les exemples récents de buteurs européens débarquant en MLS à l’automne de leur carrière sont nombreux. Certains, comme Didier Drogba à Montréal, Robbie Keane ou Zlatan Ibrahimovic au Galaxy, ont brillé. D’autres, comme Andrea Pirlo à New York City FC, Gonzalo Higuain à Miami ou Teemu Pukki à Minnesota, ont connu des fortunes plus mitigées. Giroud semble, pour l’instant, pencher du mauvais côté de cette balance.

    Pourtant, l’âge ne saurait être le seul facteur explicatif. LAFC avait encore trouvé satisfaction l’an dernier avec Kei Kamara, 39 ans, à la pointe de l’attaque. Si Giroud ne convainc pas, c’est sans doute en raison d’une accumulation de paramètres : mauvaise alchimie tactique, instabilité autour de lui, et adaptation personnelle délicate.

    Son contrat court jusqu’à fin 2025, avec une option pour 2026. Une rupture anticipée dès cet été serait une sortie simple, mais peu probable. À moins d’un réveil spectaculaire sur le terrain, le plus réaliste semble être de laisser le dossier suivre son cours jusqu’à l’échéance.

    Un pari ambitieux. Un nom prestigieux. Une intention louable. Mais à ce stade, force est de constater que le coup n’a pas porté.

0