"Pas d’excuse", "le naufrage" : la presse espagnole tire à balle réelle sur le Barça après Séville

Tout va très vite en football, et Barcelone en a fait l’amère expérience. La semaine précédente, les Catalans occupaient encore la tête du championnat, profitant de la défaite du Real Madrid (5-2) contre l’Atlético. Mais la déroute andalouse a tout bouleversé. Dépassés dans tous les compartiments du jeu, incapables de contenir un Séville inspiré, les coéquipiers de Robert Lewandowski ont laissé filer une précieuse avance. Résultat : le Real Madrid a profité de la situation pour s’installer de nouveau sur le trône de la Liga.

Pour ce déplacement, le Barça était privé de Lamine Yamal. Une absence notable, certes, mais qui ne saurait justifier l’ampleur du naufrage. Sur la pelouse, les Catalans ont livré l’une de leurs copies les plus ternes depuis l’arrivée de Flick. Manque d’inspiration, d’envie et surtout de constance : la presse espagnole n’a pas manqué de relever les carences de cette équipe qui semblait pourtant avoir trouvé une certaine stabilité.

Le quotidien Sport ne prend pas de gants et titre en Une : « Pas d’excuse », accompagné d’une photo d’un Lewandowski dépité, tête baissée. De son côté, Mundo Deportivo frappe encore plus fort avec un mot sans équivoque : « Piétiné ». Dans ses colonnes, le média affirme sans détour que le FC Barcelone est désormais considéré comme le « pire Barça de l’ère Flick ». Une analyse sévère, mais partagée par El Pais et Super Deporte.

Santi Nalla, journaliste de Mundo Deportivo, a consacré un éditorial particulièrement virulent. « Le Barça aurait dû tirer les leçons de sa défaite face au PSG mais il ne l’a pas fait. L’équipe de Flick a à nouveau encaissé des buts dans les dernières minutes et l’entraîneur a laissé Lewandowski et Olmo sur le terrain jusqu’à la fin alors qu’aucun des deux n’étaient en forme », dénonce-t-il.

L’attaquant polonais, auteur d’un penalty manqué, est particulièrement ciblé : aucun de ses quatre tirs n’a trouvé le cadre. Olmo, lui aussi pointé du doigt, symbolise une formation en panne d’idées offensives et incapable de bousculer une défense sévillane pourtant friable en début de saison.

Le quotidien Sport identifie cinq causes principales à cette spirale négative. « Le manque d’intensité, le physique déficient de certains joueurs (De Jong et Olmo notamment), le manque de profondeur de banc, le manque d’efficacité offensive et fébrilité de la défense », peut-on lire. Des lacunes qui, mises bout à bout, dessinent une équipe loin des standards exigés par son histoire et par ses supporters.

Si les journaux catalans se montrent sévères, la presse madrilène, elle, savoure l’occasion. « Séville dévore le Barça », titre Marca, ironisant sur l’impuissance des Blaugrana. Du côté d’El Pais, le constat est implacable : Barcelone est devenu une « équipe vulnérable ». « Les Blaugrana ont perdu leurs repères et ils ont été méconnaissables, tant sur le plan collectif qu'individuel », écrit le média. L’analyse se conclut par un constat glaçant : le club catalan produit actuellement « un football sans charme et le doute semble hanter l’équipe barcelonaise, fatiguée et fragile ».

Ces critiques répétées mettent déjà Hansi Flick en position délicate. Arrivé pour redresser un Barça en quête d’identité, l’entraîneur allemand voit son projet remis en question après seulement quelques mois. Les failles structurelles de l’effectif, l’incapacité à gérer les moments clés et les choix tactiques contestés fragilisent sa légitimité. Dans un environnement aussi exigeant que Barcelone, les défaites ne pardonnent jamais, encore moins lorsqu’elles s’enchaînent face à deux adversaires majeurs comme Paris et Séville.

Il reste du temps pour réagir, mais le doute s’installe. Le Barça n’a plus le droit à l’erreur s’il veut rester dans la course au titre et retrouver de la sérénité avant les prochaines échéances européennes. La confiance de l’effectif, la patience des supporters et la pression des médias s’entremêlent désormais dans une atmosphère pesante. Flick devra trouver des solutions rapides pour éviter que ce "naufrage" ne devienne une habitude.