OL - PSG : John Textor attaque violemment la LFP, Pablo Longoria et Nasser Al-Khelaïfi

L’affrontement entre l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint-Germain avait déjà pris une dimension particulière en raison du conflit ouvert entre John Textor et Nasser Al-Khelaïfi. Un extrait d’une réunion privée en visioconférence avait fuité récemment, révélant une altercation verbale entre les deux hommes. Le président parisien, excédé par les prises de position de son homologue lyonnais, n’avait pas mâché ses mots.

« John, John, John, John, John, arrêtez de parler. Tu ne comprends rien. Tu viens de je ne sais où, cowboy. Et tu nous parles. Jean-Pierre, je sors de cet appel parce que lui vraiment va me fâcher, je te jure, je perds mon temps, je sors de la réunion, lui ne comprend rien, je te jure », pouvait-on entendre de Nasser Al-Khelaïfi, furieux.

John Textor n’avait pas tardé à répliquer, accusant Nasser Al-Khelaïfi de « tyranniser tout le monde ». Après le match, il a maintenu sa position sur DAZN, déclarant : « C’est une simple requête, que tout le monde soit au même niveau, notamment avec les règles. Je ne me bats pas que pour l’OL, mais pour le championnat français. On ne peut pas avoir le même vainqueur vingt ans d’affilée ».

John Textor n’a pas seulement répondu par des mots. En guise de pied de nez à Nasser Al-Khelaïfi, il est arrivé au Groupama Stadium coiffé d’un chapeau de cow-boy. Une mise en scène assumée qu’il a expliquée en zone mixte : « Je m’amusais à essayer de prendre cela à la légère. Vous savez, je ne suis pas vraiment un cow-boy. […] J’ai juste pensé que je m’amuserais avec ça. C’était, oui, c’était un message amusant pour Nasser. Ce n’était rien de plus que ça ».

Mais la plaisanterie n’était qu’un prélude à une attaque plus large contre le fonctionnement du football français.

Interrogé sur le coup de sang de Pablo Longoria après la rencontre entre l’OM et Auxerre (3-0), où le dirigeant marseillais avait dénoncé la corruption dans l’arbitrage, Textor a critiqué son comportement.

« Je pense qu’il est très décevant, alors que nous essayons réellement de projeter la force et la qualité du football français, qu’un membre du conseil d’administration puisse faire une déclaration aussi violente sur la ligue, mais sur un match difficile. Il est au milieu de tout ça », a indiqué le président de l’OL.

S’il concède que tout le monde peut s’emporter à chaud, il insiste sur la gravité du mot « corruption » : « C’est un mot vraiment fort. J’ai lutté contre la corruption dans différents domaines du football, la manipulation des matchs par contre-performance, ce genre de choses ».

Textor a ensuite élargi son attaque en visant directement la Ligue de Football Professionnel (LFP) et son conseil d’administration, dénonçant un fonctionnement biaisé : « Ce sont les mêmes, ce sont les directeurs triés sur le volet au conseil d’administration qui ont tous coordonné. Tout le monde se demande s’il s’agit de marionnettes. […] C’est juste de la pure politique, cela aurait dû concerner le football ».

Le propriétaire de l’OL estime que la composition du conseil d’administration est injuste, avec une majorité de membres choisis de manière opaque : « Les 20 clubs font partie du conseil d’administration en Premier League. Il est impossible de deviner ce que fait le conseil d’administration ici. […] Chaque club devrait avoir une représentation au conseil d’administration ».

D’après lui, le football français souffre d’une gouvernance opaque, où certains dirigeants dictent les règles au détriment des autres clubs.

Les tensions au sein du football français atteignent un point de rupture, et les propos de John Textor risquent d’aggraver la situation. Alors que la LFP traverse une crise sans précédent avec les Droits TV, la guerre d’égo entre ses dirigeants fragilise encore plus l’avenir du championnat.

Avec des attaques directes contre Al-Khelaïfi, Longoria et la LFP, John Textor s’impose comme un acteur incontournable du débat sur l’avenir du football français. Reste à voir si ses critiques aboutiront à un réel changement ou si elles ne feront qu’accentuer les tensions existantes.