La collaboration entre la LFP et DAZN, son diffuseur historique, vacille. Alors qu’un conseil d’administration extraordinaire se tient ce mercredi à 17h30, les tensions entre les deux parties ont atteint un niveau critique. Selon plusieurs sources concordantes, la plateforme britannique aurait franchi une ligne rouge, laissant planer le spectre d’une rupture définitive.
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AFPPaiement partiel, guerre ouverte
Derrière les apparences d’un divorce irréversible, la réalité est financière : DAZN n’a versé que 50 % de l’échéance de février, soit 35 millions d’euros bruts, selon L’Équipe. Les 35 millions restants ont été placés sous séquestre, une manœuvre inédite justifiée par des griefs contre la LFP. Le diffuseur reproche à l’instance un « manque d’efficacité » dans la lutte contre le piratage et une collaboration insuffisante des clubs dans ses contenus éditoriaux.
La LFP, elle, passe à l’offensive. Comme révélé par RMC Sport, une procédure en référé a été lancée devant le Tribunal de commerce de Paris pour exiger le paiement intégral. L’audience est fixée à ce vendredi, accentuant la pression sur DAZN, qui pourrait riposter via un recours pour « défaut de loyauté ».
AFPPiratage, abonnés en berne : la bombe à retardement
DAZN, qui diffuse 8 matchs sur 9 de Ligue 1, peine à séduire le public français. Avec seulement 500 000 abonnés (sur 1,5 million visés), la plateforme accuse la LFP de ne pas enrayer le piratage, malgré des annonces triomphantes. « En Angleterre, 50 personnes luttent contre les streams illégaux le week-end. En France, ils ne sont que trois », déplore une source proche du dossier.
Les clubs, eux, retiennent leur souffle. Les 57 millions d’euros attendus (dont 35 millions manquants) sont vitaux pour payer salaires et charges. « Comment survivre sans cet argent ? », s’alarme un président sous anonymat. D’autres, moins dépendants des droits TV, tentent de relativiser : « DAZN paiera, c’est du bluff », assure un dirigeant.
AFPMediapro, le traumatisme qui hante la LFP
Si la Ligue se veut rassurante – « les contrats sont blindés » –, l’ombre de Mediapro plane. En 2020, le désengagement du diffuseur avait plongé le foot français dans le chaos. Mais cette fois, la LFP dispose de leviers juridiques solides : pénalités de retard, saisies, ou même résiliation du contrat en cas de défaut prolongé.
Getty Images SportEt maintenant ?
Le bras de fer se joue sur deux fronts : juridique et médiatique. DAZN tente de sauver sa crédibilité, évoquant un « partenariat déséquilibré ». La LFP, elle, brandit la menace d’un nouveau partenaire, prête à enclencher une procédure de remplacement si nécessaire.

