OFFICIEL - Le Brésil se débarrasse de Dorival Junior

La lourde défaite contre l’Argentine mardi à Buenos Aires a été la goutte de trop pour la direction de la CBF. Malgré un bilan mitigé de sept victoires, sept matchs nuls et deux défaites en 16 rencontres, Dorival Junior, nommé en janvier 2024, n’a jamais su redonner à la Seleção son éclat d’antan.

La CBF n’a pas tardé à acter son départ. Dans un communiqué officiel publié, vendredi soir, après une réunion de crise avec le sélectionneur, elle a annoncé : « Dorival Junior n’est plus aux commandes de la sélection brésilienne. La direction le remercie et lui souhaite du succès pour la suite de sa carrière. À partir de maintenant, la CBF va se mettre à la recherche de son successeur ».

Cette décision survient alors que le Brésil traverse une période trouble. Déjà éliminée en quarts de finale de la Copa America après une séance de tirs au but contre l’Uruguay, la Seleção n’a jamais réussi à rassurer ses supporters. Pire encore, cette humiliation contre le rival historique argentin est perçue comme l’échec le plus cuisant depuis le traumatisme du 7-1 face à l’Allemagne en demi-finale du Mondial 2014.

Depuis le départ de Tite fin 2022, la sélection brésilienne peine à trouver de la stabilité, ayant déjà connu trois sélectionneurs en seulement trois ans. Avec six victoires, trois nuls et cinq défaites en 14 matchs de qualifications sud-américaines, le Brésil occupe une position inconfortable, bien loin du statut de favori auquel il nous avait habitués.

Malgré tout, la Seleção garde de bonnes chances de qualification pour la Coupe du monde 2026, qui se déroulera aux États-Unis, au Mexique et au Canada. L’Amérique du Sud dispose en effet de six places qualificatives directes, plus une de barragiste. Cependant, ce n’est pas tant la qualification qui inquiète, mais plutôt le niveau de jeu affiché, largement en deçà des attentes.

Avec des joueurs de classe mondiale comme Vinicius Junior, Rodrygo ou encore Raphinha, le potentiel est là. Pourtant, la machine brésilienne semble grippée.

Le Brésil se retrouve donc à la croisée des chemins et doit rapidement trouver un successeur à Dorival Junior. Parmi les noms qui circulent, celui de Carlo Ancelotti est revenu avec insistance ces derniers mois. Cependant, l’entraîneur italien a clarifié sa position vendredi en conférence de presse, soulignant qu’il compte aller jusqu’au bout de son contrat (jusqu’en juin 2026) avec le Real Madrid, malgré son « affection pour le Brésil, ses joueurs et ses supporters ».

D’autres pistes sont explorées, notamment celles du Portugais Jorge Jesus, actuel entraîneur d’Al Hilal, et d’Abel Ferreira, qui connaît bien le football brésilien après avoir remporté plusieurs titres avec Palmeiras. La CBF devra agir vite pour stabiliser une équipe en perte de repères.

Si le Brésil cherche encore un chef d’orchestre, il pourrait aussi bientôt retrouver son maître à jouer. Absent des terrains pendant plus d’un an à cause d’une grave blessure au genou, Neymar espérait faire son retour sous le maillot auriverde lors des derniers matchs contre la Colombie et l’Argentine. Malheureusement, un problème à la cuisse l’a contraint à repousser encore son come-back.

À 33 ans, l’attaquant, meilleur buteur de l’histoire de la Seleção, a quitté Al-Hilal pour revenir à Santos, son club formateur. Son état physique reste cependant une interrogation majeure à l’approche du Mondial.

Avec un effectif de grande qualité mais un collectif en panne de repères, la Seleção traverse une crise d’identité. Le départ de Dorival Junior symbolise une ère d’instabilité, alors que l’échéance de la Coupe du monde approche à grands pas.

Le Brésil saura-t-il retrouver sa grandeur sous une nouvelle direction ? La CBF devra faire le bon choix pour redonner aux supporters le rêve d’un sixième sacre mondial, attendu depuis 2002.