Mis à l’écart de la présidence de l’Olympique Lyonnais pour faciliter le passage devant la DNCG, John Textor est toujours très bavard. Présent au Brésil ce week-end à l’occasion du match entre Botafogo et Corinthians (1-1), le propriétaire du groupe Eagle Football a vidé son sac face à la presse locale. L’OL, la DNCG, Ares, ses ambitions avec Botafogo : il a abordé tous les sujets sans filtre, et ses déclarations risquent de faire du bruit dans la sphère lyonnaise.
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AFPJohn Textor dément les magouilles entre Botafogo et l’OL
Interrogé sur les relations financières entre Lyon et Botafogo, John Textor a tenu à corriger ce qu’il considère comme une fausse vérité : « Je vais être clair avec tout le monde ici. Botafogo génère des revenus importants et finance plusieurs opérations déficitaires de Lyon. Plusieurs articles que vous lisez en France affirmant que Lyon a financé les titres de Botafogo sont faux. Nous gagnons de l’argent grâce aux titres, aux ventes de joueurs et à notre expertise. Botafogo finance l’Europe, et non l’inverse. » Un message limpide de la part du dirigeant américain, qui affirme vouloir dissocier les deux entités, même s’il laisse cette décision entre les mains du conseil d’administration d’Eagle Football.
Désireux de repositionner ses intérêts, John Textor a aussi évoqué la possibilité de racheter Botafogo pour l’extraire du giron d’Eagle, tout en conservant sa main sur le groupe. « Je veux racheter Botafogo et le retirer à Eagle. Je continuerai à détenir Eagle, mais je pense qu’il serait préférable que Botafogo soit séparé. » Un vœu qui s’inscrit dans un long processus de réflexion stratégique, mais qui en dit long sur ses priorités actuelles.
John Textor un système arbitraire à la DNCG
Revenant sur son passage houleux à la tête de l’OL, John Textor a également réglé ses comptes avec la DNCG : « Il n’y a qu’un seul homme à la tête de la DNCG, et il a beaucoup de pouvoir. Il n’y a pas de règles tranchées ; tout est très arbitraire. »Il confie avoir été volontairement écarté afin de permettre à Lyon de passer les examens financiers : « Je suis parti volontairement parce que j’ai compris que c’était moi le problème. […] Le 20 mai, la DNCG m’a regardé en face et m’a dit qu’une relégation était hors de question. Qu’est-ce qui a changé jusqu’en juin ? C’était clairement moi. »
John Textor insiste sur la solidité financière d’Eagle Football : « Nous avons toujours été financièrement sains ; l’UEFA nous a approuvés. » Ce retrait de la présidence n’aurait donc pas été une sanction économique, mais politique, motivée par ses positions tranchées.
AFPAres dans le viseur de John Textor
Dans la foulée, John Textor a aussi attaqué le fonds Ares, désormais aux commandes opérationnelles à Lyon. « Je suis l’actionnaire majoritaire d’Eagle, et Ares est l’un des investisseurs. […] Arès n’a pas le droit de me retirer », a-t-il martelé, en dénonçant une tentative d’éviction orchestrée selon lui dans son dos. Il regrette amèrement l’incompréhension avec les instances françaises : « La France voulait un lifting ; ils en avaient assez de m’entendre parler de changement. »
Tout en saluant la stabilité actuelle de Botafogo, John Textor conclut son intervention par une ouverture au dialogue. « Je discute avec les dirigeants d’Eagle, et j’en suis le propriétaire. Le débat porte sur la question de savoir si nous gérons notre club conjointement avec Lyon ou séparément. C’est une discussion familiale », conclut l’homme d’affaires américain dans des propos transcrits par Foot Mercato.



