Lancée officiellement en juillet dernier, la chaîne Ligue 1+ est le nouveau diffuseur du Championnat de France après une année chaotique avec DAZN. Si la chaîne a atteint un nombre important pour ses débuts, le patron de LFP Media est très ambitieux.
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AFPUn projet qui prend de l’ampleur
Lors d’une masterclass organisée ce mardi à l’événement « Demain Le Sport », Nicolas de Tavernost, directeur général de LFP Media, a exposé les ambitions de la plateforme Ligue 1+. Le patron du média de la Ligue n’a pas cherché à en faire trop, mais son objectif reste colossal : atteindre 2,25 millions d’abonnés d’ici la saison 2028-2029. Une perspective qui, si elle se concrétise, représenterait un doublement du nombre actuel d’abonnements.
Le dirigeant, connu pour son expérience et sa prudence, a d’ailleurs tempéré son enthousiasme. Il « préfère être prudent » sur ces projections, rappelant que le chemin reste long et que la construction d’une base solide d’abonnés ne se fait pas du jour au lendemain.
AFPUne montée en puissance progressive
Pour sa première année complète d’exploitation, Ligue 1+ table sur un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros. Nicolas de Tavernost prévoit toutefois « une montée en puissance progressive ». Il a souligné que les deux premières saisons seraient délicates pour les clubs, en raison d’une baisse notable des revenus issus des droits télévisuels.
« Nous avons toujours dit qu'il y aura deux années difficiles pour les clubs, cette saison et la prochaine, en termes de reversement de droits TV puisqu'il sera très inférieur à celui qu'il y avait précédemment », a-t-il averti, tout en rappelant que « sauf qu'avant, ils (les diffuseurs, Ndlr) ne payaient pas. C'est quand même une différence ».
Cette mise au point vise à rappeler que la Ligue a dû repartir sur de nouvelles bases après plusieurs années de turbulences médiatiques et financières. La stabilité recherchée passe donc par une vision à long terme, appuyée sur une stratégie numérique solide.
AFPDes débuts encourageants malgré les contraintes
Selon le plan d’affaires de LFP Media, la chaîne ambitionne de clôturer cette première saison avec 1,15 million d’abonnés. « Nous avons fait 1,026 million d'abonnés à la fin de la quatrième journée. Nous reverrons au fur et à mesure avec les clubs si cet objectif est dépassé. Je préfère être prudent pour la première saison », a confié Nicolas de Tavernost.
Le lancement de Ligue 1+ s’est appuyé sur une politique tarifaire attractive. Les fans pouvaient s’abonner pour 14,99 euros par mois, ou même 9,99 euros pendant les trois premiers mois. Un pari gagnant puisque 72 % des abonnés actuels ont choisi de s’engager pour la saison entière, selon LFP Media.
Le cap du million d’abonnés a d’ailleurs été franchi bien avant Noël, signe que le public répond présent.
AFPTensions avec beIN Sports
Mais tout n’est pas parfait dans le paysage audiovisuel du football français. Cette saison 2025-2026, BeIN Sports conserve l’affiche du samedi à 17h pour un montant de 78,5 millions d’euros. Toutefois, la relation entre la chaîne qatarie et LFP Media s’est tendue. Selon L’Équipe, BeIN n’a pas réglé l’intégralité de la somme due début octobre, retenant quatre millions d’euros sur les 18 prévus.
Mécontente du traitement réservé, la chaîne a décidé de porter l’affaire devant le tribunal des activités économiques de Paris. De leur côté, les dirigeants de la LFP ont également saisi la justice. Une bataille juridique qui illustre les tensions persistantes autour des droits TV.
AFPUn objectif clair : fidéliser pour durer
Pour Nicolas de Tavernost, la clé réside désormais dans la fidélisation. Le dirigeant veut bâtir une relation durable entre les clubs, les supporters et la plateforme. En s’appuyant sur des prix accessibles et un contenu complet, Ligue 1+ espère consolider sa position face aux géants du streaming sportif.
La prudence affichée du patron de LFP Media n’enlève rien à l’ambition du projet. Si la progression annoncée se confirme, Ligue 1+ pourrait s’imposer, à moyen terme, comme un modèle de réussite pour le sport français. Mais le chemin reste semé d’embûches : concurrence féroce, équilibre économique fragile et attentes élevées du public.