Le Bernabéu a fini dans la stupeur, puis dans la colère. Quatre jours à peine après son éclatante résurrection à Bilbao, le Real Madrid a de nouveau plongé dans le doute, s'inclinant lourdement et logiquement face à un Celta Vigo courageux et réaliste (0-2). Une défaite cinglante qui relègue les Merengues à quatre points du Barça et qui, pire encore, laisse des traces physiques et mentales terribles avant le choc de Ligue des Champions face à Manchester City. La crise, que l'on croyait chassée, a frappé de nouveau à la porte.
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Getty Images SportUn Celta sans complexe, un Real sans idées
Dès les premières minutes, le ton était donné. Loin de venir en victime expiatoire, le Celta Vigo a pris le contrôle du jeu, profitant d'un Real Madrid apathique et désorganisé. Bryan Zaragoza et Pablo Durán ont fait passer des frissons dans le dos de la défense madrilène, obligeant Courtois à s'employer. Le Real, lui, se contentait d'un "manoseo" stérile du ballon, sans jamais trouver la profondeur ni le rythme. Seul un Bellingham remuant a tenté de secouer le cocotier, mais Radu veillait au grain.
Getty Images SportMilitão au tapis, le début de la fin
Et puis, le coup dur. Sur une course défensive pour sauver son camp, Eder Militão s'écroulait, touché à la cuisse. Sa sortie prématurée (22e) a jeté un froid glacial sur le stade. La défense madrilène, déjà bricolée avec Asencio et Carreras hors de position, perdait son patron. C'était le prélude à la catastrophe. Car si le Real tenait bon jusqu'à la pause, la reprise allait être fatale. Williot Swedberg, à peine entré en jeu, concluait une action collective sublime d'une "espuela" (talonnade) géniale pour ouvrir le score (53e). 0-1. Le Bernabéu, médusé, se mettait à siffler.
Getty Images SportLa faillite nerveuse : deux rouges et le chaos
Ce but a fait disjoncter le Real. En l'espace d'une minute, Fran García, symbole de l'impuissance madrilène, récoltait deux cartons jaunes et laissait ses partenaires à dix (64e). Réduit en infériorité numérique, le Real a alors tenté de réagir à l'orgueil, poussé par la rage du désespoir. Xabi Alonso a lancé toutes ses forces offensives, Rodrygo et Gonzalo en tête. Mbappé, trop seul, a eu deux occasions d'égaliser, mais la réussite l'a fui.
Getty Images SportSwedberg, le bourreau final
La fin de match ne fut qu'un long chaos. Le Real, désarticulé, se ruait à l'attaque sans discernement, réclamant des penalties imaginaires. Et c'est finalement le Celta qui a porté l'estocade. Après l'expulsion d'Álvaro Carreras dans le temps additionnel, laissant Madrid à neuf, Williot Swedberg s'offrait un doublé pour sceller le sort de la rencontre (93e). 0-2. La messe était dite.
Getty Images SportLa panique avant City
Le Real Madrid quitte donc sa pelouse sous les sifflets, avec une défaite, deux expulsés, un blessé majeur et un retard conséquent sur le Barça. À quelques jours de recevoir l'ogre Manchester City, le scénario ne pouvait pas être pire. Xabi Alonso va devoir trouver des mots très forts pour remobiliser une équipe qui semble, ce soir, au bord de la rupture.



