Il y a des matches où l’histoire semble s’écrire d’elle-même. Dimanche soir, à l’Allianz Stadium, le derby d’Italie a été une fresque de tension, de regrets et de coups d’éclat. Et au milieu de ce tumulte, Randal Kolo Muani, habituellement buteur, a choisi d’endosser un costume de créateur pour offrir aux Bianconeri une victoire précieuse.
AFP
AFPUne Juventus patiente et un Kolo Muani inspiré
Face à une Inter pressante, incarnée par les assauts incessants de Barella, Martinez et Dumfries, la Juventus a plié sans rompre. Yann Sommer, infranchissable pendant plus de 75 minutes, a vu son invincibilité s’effondrer sur une action d’école. Kolo Muani, encerclé dans la surface, a éclaboussé la rencontre d’un geste de grande classe. Une roulette parfaite, comme un souffle de liberté au milieu de la densité milanaise, puis une offrande lumineuse pour Francisco Conceição. Le Portugais, clinique, a envoyé une frappe rasante que Sommer n’a pu qu’effleurer.
L’Allianz Stadium, jusque-là sous tension, a laissé éclater sa joie. Un but qui récompensait la patience turinoise et l’audace d’un attaquant français en pleine ascension.
AFPUne Inter malheureuse et des regrets persistants
L’Inter, pourtant, n’a pas manqué de frapper à la porte. Barella dès la 2e minute, Taremi avec un ciseau acrobatique à la 19e, puis Lautaro Martinez et surtout Dumfries, deux fois malheureux avec les montants. Ces instants, où la réussite fuit, nourrissent l’amertume. Car oui, l’Inter a tenté, insisté, mais la précision leur a manqué.
La Juventus, elle, aurait pu alourdir l’addition. Nico González et Kolo Muani se sont heurtés à Sommer, et Koopmeiners a vu son tir sauvé sur la ligne par Dumfries après l’ouverture du score. Mais ce derby d’Italie a une fois de plus confirmé une évidence : à Turin, l’Inter trébuche souvent. Trois victoires en vingt ans, une statistique qui pèse et se prolonge encore.
AFPUn tournant pour Thiago Motta et des doutes pour l’Inter
Cette victoire propulse la Juventus à la 4e place, offrant à Thiago Motta, critiqué ces dernières semaines, un précieux répit. Avec ce succès de prestige, l’entraîneur italo-brésilien peut envisager la suite avec sérénité, notamment avant le choc retour contre le PSV en Ligue des champions.
Pour l’Inter, cette défaite, bien que non alarmante, freine leur élan. Ils manquent une occasion en or de s’emparer de la tête du classement et confirment leur malédiction turinoise. Dans les tribunes, Lilian Thuram, spectateur attentif, a vu ses deux fils, Khephren et Marcus, s'affronter. Mais si Marcus, entré tardivement, a frôlé l’exploit, c’est bien Khephren, titulaire, qui a quitté le terrain avec le sourire du vainqueur.



