Depuis plusieurs jours, le bruit d’un départ de John Textor enflait au Brésil. Le propriétaire américain de Botafogo, critiqué pour sa gestion financière et sportive, voyait son nom circuler dans les discussions de couloir. Certains affirmaient même que le groupe Eagle, qu’il dirige, préparait une transition interne pouvant mener à son retrait. Mais le milliardaire a tenu à remettre les pendules à l’heure dans un entretien accordé à GloboEsporte. Fidèle à son franc-parler, l’homme d’affaires a balayé les rumeurs d’un revers, affirmant avec force son attachement au club carioca.
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AFPJohn Textor dément toute intention de départ
Le patron américain de Botafogo n’a pas tardé à réagir aux rumeurs de vente. Contacté par GloboEsporte, John Textor a affiché sa détermination à poursuivre son projet : « J'ai dit que je voulais mourir dans ce club et je mourrai à Botafogo », a-t-il affirmé sans détour.
À 58 ans, l’ancien actionnaire majoritaire de l’Olympique Lyonnais a tenu à rassurer les supporters du club brésilien, inquiets de la tournure des récents événements. « Les supporters n'ont pas à s'inquiéter », a-t-il insisté, coupant court à toute spéculation sur un éventuel retrait.
AFPDes rumeurs venues d’une rencontre suspecte
La rumeur serait née d’une prétendue réunion entre les représentants du groupe Eagle Football, la société Ares - qui a prêté de l’argent à Eagle pour le rachat de l’OL - et João Paulo Magalhães Lins, président de la branche sociale de Botafogo, détentrice de 10 % du club.
Face à cette version, John Textor s’est montré catégorique : « Cette information n'est fondée sur rien. Il est impossible qu'une réunion d'Eagle ait lieu sans que j'y participe (...) Il y aura bientôt des changements au sein de ce groupe, mais je resterai », a-t-il rectifié, tout en reconnaissant qu’une réorganisation interne se préparait.
L’homme d’affaires américain a par ailleurs précisé que les actionnaires du groupe continueraient de soutenir le projet Botafogo :
« Mais je resterai en son sein... Les actionnaires continueront de nous soutenir. J'ai dit que je voulais mourir dans ce club et je mourrai à Botafogo. Je ne sais pas si cela signifie que je serai le leader pour toujours, je ne sais pas combien d'années un être humain peut supporter une telle intensité (rires), mais Eagle Football continuera à soutenir ce grand club et les supporters n'ont pas à s'inquiéter. Nous avons du linge sale à laver, comme une famille, mais nous allons traverser cette épreuve quoi qu'il arrive ».
AFPUn contexte délicat pour l’Américain
Depuis quelques mois, le climat autour de Botafogo s’est alourdi. Après une saison historique marquée par la conquête de la Copa Libertadores et du championnat brésilien fin 2024, la situation a rapidement basculé. L’euphorie a laissé place aux tensions internes et aux difficultés financières.
John Textor, déjà affaibli par son éviction de l’Olympique Lyonnais en juin dernier - après une descente en Ligue 2 évitée de justesse -, fait désormais face à une série d’obstacles au Brésil. Le patron d’Eagle Football a aussi vendu ses parts à Crystal Palace pour concentrer ses efforts sur Botafogo, son dernier bastion sportif.
AFPLa justice brésilienne s’en mêle
En août, la justice brésilienne a ordonné le gel des actifs d’Eagle Football, estimant que le départ de Textor pourrait compromettre le remboursement d’une dette due à Botafogo. Le tribunal a donc maintenu le dirigeant américain à la tête du club, jugeant sa présence nécessaire pour garantir la stabilité financière.
La décision impose également le versement d’environ 23 millions d’euros (soit 152 millions de réaux brésiliens) par Eagle à Botafogo, représentant la moitié de la dette non remboursée. Cette somme concerne des prêts internes destinés à financer les opérations d’autres clubs du groupe, notamment l’Olympique Lyonnais. Une situation qui a accentué la méfiance des supporters et suscité une vague de critiques au Brésil.
AFPBotafogo, une passion avant tout
Malgré les attaques et les pressions, John Textor ne fléchit pas. Sa déclaration, empreinte d’émotion, réaffirme sa volonté de s’inscrire dans la durée à Botafogo. Depuis son arrivée en 2022, l’Américain a souvent répété son amour pour le club carioca, qu’il décrit comme un projet de cœur plus que d’affaires.
En promettant de « mourir à Botafogo », il se pose en garant d’une vision à long terme. Mais dans un environnement où les tensions économiques se mêlent à la passion populaire, le défi reste immense. Pour Textor, l’heure est à la reconstruction, et la confiance des fans sera la clé pour redresser la barre.

