Hermoso, Renard, Bright... Ces stars du foot féminin qui manqueront l'Euro 2025

Meilleure gardienne de l’Euro 2022 et de la Coupe du monde 2023, Mary Earps ne sera pas présente en Suisse cet été. À quelques semaines du coup d’envoi, la portière emblématique des Lionesses a annoncé sa retraite internationale, après avoir été informée par Sarina Wiegman qu’elle ne serait que la doublure d’Hannah Hampton.

"J’ai longuement réfléchi à cette décision et ce n’est pas un choix que j’ai pris à la légère", a-t-elle expliqué dans un communiqué. "Mais je pense que le moment est venu de me retirer et de laisser la nouvelle génération s’épanouir."

Même si Earps, 32 ans, n’était pas censée débuter le tournoi, son absence reste un vrai coup dur pour l’Angleterre. Hampton est désormais la seule gardienne capée du groupe, et elle n’a encore jamais disputé de grande compétition internationale.

Le sélectionneur des Bleues, Laurent Bonadei, n’a pas hésité à prendre des décisions fortes au moment de dévoiler sa liste pour l’Euro. Si les absences d’Eugénie Le Sommer (200 sélections en avril) et de Kenza Dali (plutôt en forme avec San Diego cette saison) ont surpris, celle de Wendie Renard a tout simplement choqué.

Capitaine emblématique de l’équipe de France depuis 2013, malgré une parenthèse tendue sous Corinne Diacre, Renard est devenue en dix ans l’une des meilleures défenseures centrales au monde. Figure de proue de l’OL avec huit Ligues des champions à son actif, elle s’est imposée par sa sérénité balle au pied, son sens de l’anticipation et sa domination dans les airs, aussi bien en défense qu’en attaque.

Mais tout cela restera sur la touche cet été. Bonadei a tout simplement écarté la joueuse de 34 ansBonadei a tout simplement écarté la joueuse de 34 ans. "Comme le disait Einstein : 'La folie, c’est de faire toujours la même chose et d’attendre un résultat différent.' Je veux des résultats différents pour cette équipe, donc j’ai fait des choix différents", a-t-il expliqué. Difficile néanmoins de ne pas y voir une erreur, tant Renard reste, à son poste, une référence mondiale.

C’est à quelques jours seulement des Jeux olympiques l’été dernier que Lena Oberdorf a appris la terrible nouvelle : une rupture des ligaments croisés allait la priver du tournoi. Un coup dur immense, à la fois pour la joueuse et pour l’Allemagne, tant elle est essentielle dans l’entrejeu. À seulement 22 ans, elle est déjà considérée comme l’une des meilleures milieux défensives de la planète.

Le plus cruel, c’est que la joueuse n’a toujours pas réussi à revenir à 100 % depuis cette blessure. Et à cause de ce délai de récupération, elle ne sera pas non plus présente à l’Euro 2025. Une absence d’autant plus amère qu’Oberdorf s’était révélée aux yeux du continent lors de l’édition 2022. Elle avait non seulement guidé la Mannschaft jusqu’en finale, mais aussi été élue meilleure jeune joueuse du tournoi.

Malgré tous ses efforts pour revenir à temps, elle ne foulera donc pas les pelouses suisses cet été. Un manque immense pour l’Allemagne, tant son impact physique, son intelligence tactique et sa rage de vaincre faisaient d’elle un pilier déjà incontournable de la sélection.

Pilier de la Roja lors de son sacre historique à la Coupe du monde 2023, puis actrice majeure du parcours jusqu’en demi-finales des Jeux olympiques l’année suivante, Jenni Hermoso ne portera pourtant pas le maillot espagnol lors de l’Euro 2025. Une absence qui fait grand bruit, tant l’attaquante des Tigres continue d’afficher un niveau élevé et reste, aux yeux de beaucoup, l’une des grandes figures du football espagnol.

Officiellement, la sélectionneuse Montse Tomé a évoqué des « raisons sportives » pour justifier cette mise à l’écart. Mais cette décision intervient dans un contexte particulier, quelques mois après que Hermoso a témoigné dans le cadre de son affaire d’agression sexuelle contre l’ex-président de la fédération, Luis Rubiales. Depuis octobre dernier, elle n’a plus été convoquée en sélection, et les tensions semblent palpables.

« Ma conscience est tranquille. Encore plus quand je retire de ma vie les environnements chargés d’énergies toxiques », a-t-elle écrit sur X après l’annonce du groupe. « Gérer un groupe ? Certains devraient apprendre ce que cela signifie. Ce rôle est trop grand pour eux. Je tweete parce que c’est la seule façon qu’il me reste d’avoir une “conversation”. » Une sortie amère, qui en dit long sur la fracture entre la joueuse et l’encadrement actuel.

Le Portugal a bien failli perdre ses deux atouts offensifs majeurs avant l’Euro. Longtemps incertaine en raison d’une blessure à l’œil, Jessica Silva a finalement pu retrouver les terrains à temps. Mais la Seleção devra tout de même se passer de l’étoile montante du pays : Kika Nazareth.

À seulement 22 ans, la meneuse de jeu incarne déjà l’avenir du football portugais féminin. Son transfert très attendu au FC Barcelone l’été dernier a marqué un tournant. Et la jeune prodige n’a pas tardé à s’illustrer sous les couleurs blaugrana, enchaînant les éclairs de génie et les promesses d’un avenir radieux, au point de faire naître un véritable engouement en Catalogne.

Mais en mars dernier, le rêve s’est brisé temporairement. Victime d’une blessure à la cheville nécessitant une opération, Kika est depuis tenue éloignée des terrains. Une convalescence de plusieurs mois qui compromet logiquement sa participation à l’Euro 2025. Pour le Portugal, c’est une perte immense. Pour le tournoi, un talent en moins.

Lors du sacre de l’Angleterre à l’Euro 2022, la solidité défensive reposait en grande partie sur le duo Leah Williamson – Millie Bright, impérial tout au long de la compétition. Trois ans plus tard, seule la première sera présente en Suisse. Bright, capitaine de Chelsea, a en effet décidé de se retirer de la sélection avant même que Sarina Wiegman n’annonce sa liste finale.

L’annonce n’a pas été une surprise totale. Déjà absente lors du dernier rassemblement en mai, ainsi que lors des deux derniers matchs de Ligue des Nations, la défenseure avait évoqué une fatigue mentale et physique. Et au terme de ce camp, elle a confirmé qu’elle prolongeait sa pause pour tout l’été, préférant faire l’impasse sur l’Euro 2025.

C’est une perte non négligeable pour les Lionesses. Non seulement Bright reste, de l’avis général, la meilleure défenseure centrale anglaise de la saison écoulée, mais elle incarne aussi une figure de leadership incontournable, ayant souvent porté le brassard national. L’Angleterre peut toutefois se rassurer : la relève est là, et le poste de défenseure centrale reste l’un des mieux pourvus dans l’effectif des tenantes du titre.

Révélation du dernier Mondial, Zecira Musovic ne défendra pas les cages de la Suède lors de l’Euro 2025. La gardienne avait brillé de mille feux lors du huitième de finale épique face aux États-Unis, signant 11 arrêts – un record – et repoussant les assauts américaines pendant 120 minutes avant de voir son équipe s’imposer aux tirs au but. Un match qui avait définitivement fait basculer sa carrière dans une autre dimension.

Mais cette fois, la Suède comptera sur Jennifer Falk pour garder les buts. En février dernier, Musovic a annoncé qu’elle attendait son premier enfant. Sur Instagram, elle a partagé la nouvelle avec émotion aux côtés de son compagnon, le joueur de hockey Alen Bibic : « Nous avons franchi une grande étape vers l’un de nos plus grands rêves. Si tout se passe bien, un autre sportif est en route ! Les amis… je suis enceinte ! »

Un heureux événement qui l’éloignera temporairement des terrains, mais laisse espérer un retour inspirant pour les prochaines échéances internationales.

Pilière de l’équipe d’Angleterre sacrée championne d’Europe en 2022, Fran Kirby ne sera pourtant pas de la partie cet été. Titulaire lors des six matchs de la campagne victorieuse et auteure de deux buts, la milieu offensive incarnait la créativité des Lionesses. Mais malgré sa volonté d’aider à défendre le titre en Suisse, son nom ne figure pas sur la liste finale de Sarina Wiegman.

Dans son esprit, l’Euro 2025 devait être son dernier tournoi international. Kirby avait prévu de raccrocher les crampons avec l’Angleterre une fois la compétition terminée. Mais cette décision lui a été en quelque sorte imposée plus tôt que prévu. « C’était comme un coup de poignard au cœur, mais aussi un soulagement en même temps », a-t-elle confié à la BBC.

Elle a donc annoncé sa retraite internationale avant même le coup d’envoi de la compétition. « Le lendemain matin, en me réveillant après avoir informé Sarina, je n’ai ressenti aucun regret. C’est à ce moment-là que j’ai su que j’avais pris la bonne décision », a-t-elle poursuivi. Membre emblématique de la sélection anglaise, Kirby laisse sa place à une nouvelle génération qu’elle estime prête à prendre le relais.

Lorsque les Lionnes d'Angleterre ont remporté leur premier titre majeur à l'Euro 2022, Fran Kirby était au cœur des choses. Ayant débuté les six matchs et marqué deux fois, la milieu de terrain créative a été une joueuse clé pour la meilleure équipe d'Europe. Cependant, alors qu'elle espérait partir en Suisse pour aider son pays à défendre ce titre, elle n'a pas été sélectionnée dans l'équipe finale de Wiegman.

Dans l'esprit de Kirby, l'Euro 2025 allait être son dernier tournoi pour l'Angleterre. La milieu de terrain créative prévoyait de raccrocher ses crampons sur le plan international une fois l'été terminé, jusqu'à ce qu'elle découvre qu'elle n'était pas dans l'équipe. "C'était comme un poignard dans mon cœur mais aussi un poids en moins sur mes épaules en même temps," a-t-elle confié à BBC Sport.

Ainsi, ce plan de retraite a été avancé, avec Kirby annonçant la fin de ses jours en Angleterre avant le tournoi à la place. "Lorsque je me suis réveillée le matin après avoir parlé à Sarina, je n'ai ressenti aucun regret," a ajouté Kirby. "C'est alors que j'ai su que j'avais pris la bonne décision. J'ai été dans cette équipe pendant longtemps, ce ne sera pas un choc que cela arrive à sa fin. On atteint un certain âge et il y a de très bons jeunes qui arrivent."

Disputer un grand tournoi international à domicile est un rêve que partagent la plupart des footballeurs, et cela prend une saveur toute particulière lorsqu’il s’agit d’une joueuse en fin de carrière. Ramona Bachmann, légende du football suisse, devait vivre ce moment unique devant son public. À 34 ans, l’attaquante aux 19 trophées glanés dans quatre pays différents (notamment avec Chelsea, Wolfsburg et le PSG) espérait clore en beauté un parcours exceptionnel. Mais une rupture des ligaments croisés survenue en juin est venue brutalement mettre fin à ce rêve.

Ce coup dur prive Bachmann de ce qui aurait été un moment rare et inoubliable, une opportunité sans doute unique dans sa carrière. Et la suite demeure incertaine : la prochaine Coupe du monde n’aura lieu que dans deux ans, et la Suisse ne s’est qualifiée pour ce tournoi qu’à deux reprises dans toute son histoire. La blessure arrive donc au pire moment, posant la question douloureuse d’un possible dernier chapitre qui ne s’écrira jamais.

Même si tout le monde espère encore un retournement de situation, Fridolina Rolfö pourrait bien manquer l’Euro 2025. Touchée à la cheville lors du large succès de la Suède face au Danemark (6-1) en Ligue des Nations le 3 juin, la star du FC Barcelone ne passera pas par la case opération, mais sa convalescence est estimée entre quatre et six semaines. Un délai extrêmement serré, sachant que la compétition débute dès le 2 juillet.

Conscient du risque, le sélectionneur Peter Gerhardsson a pris les devants. Il a convoqué Matilda Vinberg comme joueuse réserviste, précisant qu’elle accompagnerait l’équipe en Suisse au cas où Rolfö ne serait pas remise à temps. « Elle pourra contribuer aux entraînements et être prête à intégrer pleinement le groupe si Fridolina ne parvient pas à revenir », a-t-il expliqué.

L’attaquante de 31 ans, cadre incontournable de la sélection suédoise, engage donc une véritable course contre la montre. Si elle venait à la perdre, ce serait une perte considérable pour une équipe qui nourrit de vraies ambitions cet été.