Il y a des soirs où le football est une fête, et d'autres où il ressemble à une longue et pénible messe basse. Ce mercredi, dans une cathédrale de San Mamés pourtant propice aux grandes épopées, l'Athletic Bilbao et le Paris Saint-Germain ont offert une parodie de spectacle, se quittant sur un match nul (0-0) d'un ennui mortel. Une purge absolue, soporifique et insipide, qui fera regretter à n'importe quel amoureux du ballon rond de ne pas avoir zappé sur le choc Real-City.
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AFPUn pacte de non-agression
Dès les premières minutes, le ton – ou plutôt le silence – était donné. Comme si les deux équipes avaient signé un pacte de non-agression dans les vestiaires, la rencontre s'est enlisée dans un faux rythme désespérant. Bilbao, conscient de ses limites actuelles, s'est contenté de garer le bus pour ne pas perdre. En face, un PSG suffisant, calculateur et déjà rassasié par son bon parcours, n'a jamais jugé bon de forcer son talent. Le résultat ? Une bouillie de football indigne du prestige de la Ligue des Champions.
AFPMayulu, l'éclair dans la grisaille
Dans ce néant absolu, il faut une loupe pour trouver des motifs de satisfaction. On retiendra tout de même l'audace du jeune Senny Mayulu. Préféré à Gonçalo Ramos, le "Titi" a été le seul à tenter de secouer le cocotier, s'offrant la seule véritable occasion du premier acte, détournée par Unai Simón (45e). Pour le reste, c'était le désert, symbolisé en seconde période par l'égoïsme de Bradley Barcola, oubliant un partenaire idéalement placé, ou par ce réveil bien trop tardif de Fabián Ruiz, dont la frappe à la 88e minute a trouvé les gants du portier basque.
AFPZabarnyi-Safonov, une première symbolique
L'histoire retiendra peut-être davantage ce match pour une curiosité statistique et symbolique que pour son jeu : la première association sous le maillot parisien de l'Ukrainien Illia Zabarnyi et du Russe Matvei Safonov. Une image forte dans le contexte actuel. L'autre bonne nouvelle réside dans le retour à la compétition de Désiré Doué. Entré pour les dernières minutes, l'ancien Rennais a montré des jambes et de l'envie, une aubaine pour Luis Enrique alors que l'absence de Dembélé se prolonge.
Getty Images SportUn point comptable, zéro pointé pour le spectacle
Au final, Paris repart du Pays basque avec ce qu'il était venu chercher : un point qui le rapproche un peu plus du Top 8 et d'une qualification directe pour les huitièmes. L'opération comptable est validée, la gestion est réussie. Mais pour le frisson, l'émotion et la gloire, il faudra repasser. Ce Bilbao-PSG ne restera pas dans les mémoires, ou alors seulement comme un puissant somnifère avant de retrouver l'Atalanta en janvier.



