La rencontre entre Elche et le Real Madrid aurait pu s’inscrire dans un simple scénario sportif : un promu qui résiste, un géant qui arrache un point dans les derniers instants. Pourtant, la soirée a basculé dans une controverse qui secoue depuis toute l’Espagne. L’égalisation madrilène, signée Jude Bellingham au bout du suspense, provoque toujours un torrent de réactions. La cause ? Une action où Vinicius Junior entre violemment en contact avec Iñaki Peña, le gardien d’Elche. Entre nez ensanglanté, arbitrage contesté et frustration sportive, le match a laissé bien plus que du regret : il a ravivé les tensions constantes autour de l’arbitrage de la Liga.
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Getty Images SportUne action litigieuse qui fait exploser les débats
Dans le temps additionnel, alors que Madrid pousse désespérément, la balle traîne dans la surface. Vinicius tente de la toucher. Peña surgit. Les deux se heurtent. Le portier reste au sol, le visage marqué, et les Madrilènes jouent derrière lui. Quelques secondes plus tard, Bellingham envoie le ballon au fond. Le Real jubile, mais Elche bondit.
Le coach Eder Sarabia, d’habitude plutôt mesuré, laisse éclater sa colère en conférence de presse : « C'est une faute flagrante ».
Son équipe pense avoir subi une double injustice : le choc non sanctionné, puis l’absence d’intervention de la VAR. Pour eux, Peña ne peut pas défendre sa zone puisque Vinicius lui touche le visage. Le sang qui coule du nez du gardien ne fait qu’alimenter l’argument.
AFPLe gardien calme le jeu… puis revoit son jugement
Au coup de sifflet final, Peña se montre plutôt relativiste. Il raconte l’action avec distance, presque avec fatalisme : « Il tire, j'arrête le ballon, et avec l'élan, il me frappe au nez. Pas de chance. Ça fait partie du jeu. Ce n'était qu'un coup, rien de plus ».
Une déclaration qui apaise un peu l’ambiance, le temps de quelques minutes. Mais Sarabia, lui, n’en démord pas : « Iñaki Peña n’a pas vu l’action, et quand il la verra, il constatera qu’il a dégagé le ballon et que Vinicius l’a touché au visage, ce qui explique l’état de son nez. C’est une faute flagrante ».
Peña finit par revoir les images et modifie sa position initiale. Il admet alors, avec honnêteté : « Tout est différent vu du terrain. Il tire, tente de reprendre le ballon, mais sur la deuxième action, il m'empêche de participer en me percutant. Pour moi, c'est une faute, mais si l'arbitre consulte la VAR et décide qu'il n'y a pas faute, on ne peut rien y faire ».
Ses mots résument parfaitement le sentiment d’impuissance que ressent Elche : une conviction mais aucune possibilité d’agir.
AFPLa VAR assume complètement sa décision
Dans la salle vidéo, l’arbitre Melero Lopez affirme avoir longuement analysé l’impact initié par Vinicius. Selon lui, l’action ne mérite pas une correction de la décision initiale. Il explique la logique appliquée au micro du Chiringuito : « C'était une action complexe. Nous avons analysé l'impact. Il s'agissait d'une collision accidentelle, un élément du jeu. Ce n'était pas un tacle dangereux. C'est une collision typique du football ».
Ces mots confirment une tendance : les arbitres semblent privilégier la continuité du jeu dans les actions rapides en surface. Mais cette interprétation n’apaise pas les Elcheños, qui estiment que leur gardien n’a jamais pu défendre sa zone.
AFPUn match nul qui pèse lourd dans la course au titre
Au-delà de la polémique, ce 2-2 redistribue les cartes en Liga. Le Real Madrid pensait tenir un avantage plus confortable. Avec 32 points, il ne dispose plus que d’une petite marge sur le Barça. Et les trois derniers matchs sans succès - toutes compétitions confondues - sèment le doute.
Xabi Alonso, face à la presse, choisit de rester lucide malgré la frustration madrilène : « Après une bonne dynamique, nous avons maintenant des résultats que nous ne voulions pas. Mais l'équipe ne s'est pas effondrée, elle continue de se battre, même si nous devons nous améliorer, tant au niveau du résultat que dans le jeu. C'est quand on fait face à l'adversité que nous devons répondre ».
Madrid devra donc répondre. Et vite. Le Barça souffle fort derrière, et Elche, malgré sa déception, a montré que même les cadors peuvent vaciller.



