Le week-end a laissé des traces profondes sur la Côte d’Azur. La défaite encaissée à Lorient n’a pas seulement plongé l’OGC Nice dans une spirale sportive compliquée. Elle a surtout réveillé les colères les plus sombres d’une frange de supporters, jusqu’à provoquer une scène lunaire à l’aéroport. Entre insultes, humiliations et coups portés aux joueurs, les événements ont secoué le club, la Ligue, et même tout le paysage du football français. Et face à la gravité du moment, la LFP a sorti la voix forte.
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AFPUn retour cauchemardesque pour Moffi et Boga
Lorsque l’avion ramenant les joueurs de Lorient s’est posé, rien ne laissait présager ce qui allait suivre. Terem Moffi et Jérémie Boga, déjà meurtris par la défaite et les critiques répétées, se sont retrouvés confrontés à une poignée de supporters hors de contrôle. Cris, insultes, crachats, gestes humiliants… Certains sont allés jusqu’à frapper les deux attaquants, provoquant une scène ahurissante pour un club de ce niveau.
Ces dérives, d’une violence sidérante, ont immédiatement sidéré l’entourage du Gym. Le club a soutenu publiquement ses joueurs, conscient que l’épisode dépasse de loin la simple colère liée aux résultats. Ce qui s’est passé dimanche soir n’a rien du folklore habituel : c’est un véritable basculement dans l’inacceptable.
AFPLa LFP tape du poing sur la table
Face à ce climat toxique et aux images remontées des couloirs de l’aéroport, la Ligue de Football Professionnel a réagi ce mardi. Pas un mot à demi-voix, pas une phrase ambiguë : l’instance a condamné sans réserve les agissements du groupe responsable de l’agression.
« La LFP condamne avec la plus grande fermeté les actes de violence commis à l’encontre des joueurs et du staff de l’OGC Nice. Ces agressions, totalement inacceptables, portent atteinte à l’intégrité des acteurs du jeu et aux valeurs du football. La LFP annonce qu’elle se constituera partie civile dans les plaintes déposées par les joueurs, afin de soutenir pleinement leur démarche et de contribuer à ce que toute la lumière soit faite sur ces faits graves. La LFP exprime tout son soutien aux joueurs concernés et à l’OGC Nice, et réaffirme sa détermination à garantir la sécurité de tous les acteurs du football », a écrit la LFP.
La Ligue n’a donc pas simplement commenté : elle s’implique directement dans les démarches juridiques, une décision rare et lourde de sens.
AFPUn club en plein chaos, un avenir incertain
Le choc de dimanche dépasse les deux victimes principales. Les conséquences se répercutent sur tout l’organigramme niçois. Franck Haise, déjà sous pression en raison des mauvais résultats, réfléchit sérieusement à partir. Le technicien n’accepte plus de travailler dans un environnement où ses joueurs se font agresser au retour d’un déplacement. Il s’interroge. Il prend du recul. Et personne, en interne, ne se montre capable d’affirmer qu’il restera.
De leur côté, Moffi et Boga, secoués et profondément atteints par les violences, ne veulent plus enfiler le maillot niçois. Leur relation avec le club aurait tenu si l’affaire n’avait été qu’un épisode sportif. Mais des coups, des humiliations, des attaques physiques… la limite a été pulvérisée.
Les dirigeants, eux, tentent de contenir une crise aussi soudaine que brutale. Entre dépôts de plainte, gestion du vestiaire, communication d’urgence et incertitudes sportives, l’OGC Nice plonge dans l’une des périodes les plus délicates de son histoire récente.

