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Caser Alexander-Arnold, relancer Vinicius Jr : les six chantiers urgents de Xabi Alonso pour ramener le Real au sommet

Alors, quel premier bilan tirer ? Xabi Alonso est le nouvel entraîneur du Real Madrid, et l'ambiance générale semble plutôt positive. Il connaît la maison, a prouvé ses qualités de tacticien et dispose de quelques-uns des meilleurs talents du monde. Personne n'attendait de lui un succès immédiat, on peut donc lui pardonner sans mal son match nul inaugural contre Al-Hilal.

Pourtant, il y a eu peu de choses auxquelles se raccrocher dans cette première performance. Si Dean Huijsen a brillé en défense, personne d'autre n'est vraiment sorti du lot. Trent Alexander-Arnold a montré d'inquiétantes lacunes défensives, Jude Bellingham a passé son temps à gesticuler et à haranguer ses coéquipiers, et on attend toujours de voir Vinícius Jr revenir « dix fois plus fort », comme il l'avait promis.

Tout cela indique que le chantier est immense. Bien sûr, le Real Madrid reste une équipe de premier plan, qui bénéficiera d'idées neuves, d'un nouveau coach et peut-être d'un ou deux renforts supplémentaires. Mais le club a été très clair avec son mercato : il est venu aux États-Unis pour remporter la Coupe du Monde des Clubs. Certaines améliorations doivent donc être immédiates. Et malgré tous les discours sur la "bonne ambiance" et l'importance du "processus", le Real n'est pas une maison où la patience est une vertu. Tour d'horizon des ajustements que Xabi Alonso va devoir opérer sans tarder.

  • FBL-WC-CLUB-2025-MATCH14-REAL MADRID-HILALAFP

    Le casse-tête du système

    C'est une rengaine bien connue. Xabi Alonso, c'est l'apôtre de la défense à trois, avec deux milieux offensifs en soutien d'un unique avant-centre. Ironiquement, il n'aurait pas pu hériter d'un effectif moins adapté au système qui a fait ses merveilles au Bayer Leverkusen. Depuis, il a d'ailleurs pris ses distances avec ce dogme, insistant sur le fait que son équipe se définira davantage par son état d'esprit, ses efforts et sa structure que par la position exacte des onze joueurs sur le terrain. C'est une analyse juste. Aujourd'hui, les principes tactiques importent souvent bien plus que les schémas. Si Alonso exige de l'intensité, du pressing et de la maîtrise, c'est bien plus pertinent que de savoir précisément d'où part Kylian Mbappé sur le terrain.

    Cependant, tout cela doit avoir un minimum de cohérence. La fluidité, c'est moderne et séduisant, mais tous les joueurs ne sont pas entièrement interchangeables. Alonso va donc devoir trouver comment articuler son projet. Face à Al-Hilal, le Real a débuté en 4-3-3 avant de basculer vers une sorte de 3-4-3 en seconde période. Aucune des deux formules n'a vraiment fonctionné, et l'équipe s'est fait transpercer avec une facilité déconcertante par un adversaire pourtant inférieur. Bien sûr, il y a des circonstances atténuantes, entre les blessures, le manque de rythme et la chaleur étouffante de Miami (près de 38°C). Mais il faudra impérativement qu'un schéma de jeu clair se dégage pour la suite de la compétition.

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  • Real Madrid CF v Al Hilal: Group H - FIFA Club World Cup 2025Getty Images Sport

    Le casse-tête Alexander-Arnold

    Ouvrons le débat : le recrutement de Trent Alexander-Arnold n'est-il pas un simple caprice de Florentino Pérez, un transfert "parce que je le peux" ? L'opération était clairement dans les tuyaux depuis un moment. On sait désormais que l'Anglais apprenait l'espagnol depuis des mois et qu'il refusait les offres de prolongation de Liverpool depuis près d'un an. L'homme voulait rallier le Bernabéu. Mais savait-il pour quel entraîneur il allait jouer ? Et, plus important encore, le nouveau coach le désire-t-il vraiment ? Xabi Alonso ne s'est pas montré très élogieux à son égard, se contentant de dire qu'il était « monté en puissance » après des débuts décevants. Le fond du problème, c'est que Trent a toujours été exceptionnel, mais dans un système bien particulier. Certes, son rôle a parfois évolué sous les ordres de Jürgen Klopp à Liverpool, mais l'Allemand a toujours su tirer la quintessence d'un talent de classe mondiale. Arne Slot, son successeur, a parfois fait de même, mais n'hésitait pas non plus à aligner le plus conventionnel Connor Bradley quand le besoin s'en faisait sentir.

    Alonso adoptera-t-il la même approche ? Il a hérité d'un talent immense. Alexander-Arnold est parfait dans un rôle de piston droit, avec une solide couverture défensive derrière lui. Mais en tant que pur arrière droit, ses lacunes défensives sont indéniables, et le milieu de terrain actuel du Real n'a pas forcément le profil pour les compenser. C'est un problème de riche, certes, mais un problème qu'il va falloir résoudre, et vite..

  • Real Madrid Unveil New Head Coach Signing Xabi AlonsoGetty Images Sport

    Maîtriser l'art de la communication

    Le génie de Carlo Ancelotti au Real Madrid, c'était sa capacité à toujours dire la bonne chose au bon moment. Il pouvait recadrer sèchement ses joueurs quand c'était nécessaire, et les encenser quand ils le méritaient. Mais surtout, il a su préserver cette mystique madrilène, cette aura si particulière. Le Real est un club qui carbure à la puissance financière et à une confiance en soi inébranlable, le tout sublimé par des footballeurs de classe mondiale. Ancelotti avait parfaitement compris cette recette, et c'est ce qui fait de lui l'un des plus grands entraîneurs de l'histoire du club.

    Mais Xabi Alonso l'a-t-il saisi ? Il connaît la pression, c'est une certitude, mais a-t-il cette "aura", comme disent les jeunes, pour faire tourner la machine ? Pour l'instant, le doute est permis. Alonso parle beaucoup de patience et de "processus", des mots qui ne trouvent que peu d'écho à Madrid. C'est une institution qui exige des résultats, point final. Alonso va devoir apprendre à gérer le bruit médiatique incessant qui entoure le club, surtout lorsque les performances ne sont pas au rendez-vous. En ce sens, affronter Pachuca pour leur prochain match de Coupe du Monde des Clubs est une chance. Le Real se doit de gagner. Une victoire apaiserait les tensions et calmerait les esprits, du moins pour un temps. À long terme, cependant, il devra se montrer un peu plus mordant et autoritaire dans son discours.

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    Relancer la machine Vinícius Jr

    « Je le referai dix fois s'il le faut. Ils ne sont pas prêts. » Tels étaient les mots de Vinícius Jr après avoir vu le Ballon d'Or lui échapper au profit de Rodri l'année dernière. Force est de constater que, pour l'instant, on attend toujours. Le Brésilien est d'une inconstance exaspérante depuis neuf mois et ne semble clairement pas savoir comment évoluer aux côtés de Kylian Mbappé. C'est un problème tactique qu'Alonso devra résoudre. Mais le plus préoccupant, c'est que Vinícius ne ressemble plus tout à fait à lui-même balle au pied. Tout semble un peu plus lent, moins instinctif, moins expressif. Contre Al-Hilal, il a reculé à plusieurs reprises sur des situations de un-contre-un et s'est fait complètement éteindre par João Cancelo, un adversaire qu'il avait pourtant martyrisé à de nombreuses reprises par le passé.

    Le lien de cause à effet est évident. En théorie, Trent Alexander-Arnold a la qualité de passe pour lui adresser de longues diagonales millimétrées, et Vinícius n'aurait plus qu'à faire parler sa magie. Mais redonner à un joueur la conviction qu'il peut remporter tous ses duels est un véritable défi psychologique. Dans un grand jour, Vinícius est le meilleur footballeur du monde. Le rôle de Xabi Alonso est de trouver un moyen de le lui rappeler.

  • Jude Bellingham Real Madrid 2025 FIFA Club World CupGetty

    Trouver la bonne place pour Bellingham

    Comment en est-on arrivé au point où Jude Bellingham, considéré il y a peu comme le meilleur joueur du monde, est désormais perçu comme un poids individualiste ? Il a semblé un peu perdu en fin de saison dernière, affichant une frustration palpable et contribuant de moins en moins à la cause madridista à mesure que la campagne touchait à sa fin. On espérait que l'arrivée de Xabi Alonso lui insufflerait une nouvelle énergie et un nouvel élan. Il est encore tôt, mais pour l'instant, peu de choses ont changé dans le jeu du milieu de terrain anglais. Il reste immensément intelligent balle au pied, mais sa connexion avec Vinícius Jr, qui fut autrefois la clé du succès des Merengue, a disparu. Contre Al-Hilal, à plusieurs reprises, il a fait le mauvais appel ou ne s'est pas retrouvé dans les bons espaces. Il a toujours tendance à garder le ballon trop longtemps et à s'en prendre aux arbitres sans raison apparente.

    Une partie du problème est certainement positionnelle. Il n'a pas encore de poste clairement défini dans le nouveau système. Mais c'est aussi une question plus large sur son rôle au sein de l'équipe. Bellingham est-il un joueur "à tout faire", ou est-il simplement exceptionnel dans le dernier tiers du terrain ? Peut-il évoluer pour devenir une vraie sentinelle défensive ? Personne ne semble vraiment avoir la réponse.

  • Real Madrid CF v Al Hilal: Group H - FIFA Club World Cup 2025Getty Images Sport

    Clarifier la situation en défense centrale

    Raul Asencio est un bon footballeur. Il n'y a aucun doute là-dessus. Il a peut-être été lancé dans le grand bain un peu trop tôt, mais le défenseur central formé au club a prouvé pendant six mois la saison dernière qu'à 21 ans, il était prêt pour le très haut niveau. C'est déjà un exploit en soi. Le faire au Real Madrid relève de la prouesse. Mais a-t-il vraiment la confiance de Xabi Alonso ? C'est moins certain. Dean Huijsen, recruté à prix d'or à Bournemouth il y a quelques semaines, est clairement la future star de la défense. Il possède toutes les qualités d'un défenseur de classe mondiale et est promis à un avenir brillant. Antonio Rüdiger a encore de belles années devant lui, mais il est handicapé par des blessures récurrentes au genou. Éder Militão, lui, a subi deux ruptures des ligaments croisés en deux ans. Et Aurélien Tchouaméni peut, à l'occasion, dépanner en défense centrale.

    En rassemblant toutes les pièces du puzzle, on s'aperçoit que le Real ne dispose que d'un seul défenseur central vraiment fiable, et celui-ci n'en est encore qu'aux prémices de sa carrière. Contre Al-Hilal, Alonso a sorti Asencio à la mi-temps, après qu'il a concédé un penalty stupide en première période. Ce n'était pas une immense marque de confiance de la part de l'entraîneur. Mais avec les blessures qui demeurent une préoccupation majeure – et la possibilité de jouer avec une défense à trois – le coach va devoir soit apprendre à faire confiance au jeune joueur, soit trouver une autre solution.