La Coupe de France se veut festive et populaire, mais elle se retrouve une nouvelle fois au cœur d’un débat brûlant. La programmation du 16e de finale entre Bayeux et l’Olympique de Marseille, fixée un mardi soir, a déclenché une tempête sur les réseaux sociaux. Face aux attaques, beIN Sports a décidé de sortir du silence et de rappeler le cadre réel de cette décision.
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AFPUne programmation qui embrase les réseaux sociaux
L’affiche entre Bayeux, pensionnaire de Régional 1, et l’OM devait être une fête. Elle s’est rapidement transformée en sujet de controverse. La décision de programmer la rencontre le mardi 13 janvier à 21 h 10 a suscité une avalanche de réactions négatives, parfois violentes, visant directement le diffuseur beIN Sports.
Dans ce flot de critiques, Florent Houzot, directeur des antennes, des programmes et de la rédaction de la chaîne, s’est retrouvé en première ligne. Un paradoxe, alors même que beIN Sports diffuse la Coupe de France depuis 2022 et vient tout juste de prolonger son engagement jusqu’en 2030.

beIN Sports renvoie la responsabilité à la FFF
Face à la polémique, Florent Houzot a tenu à clarifier la situation au micro de L’Équipe, visiblement agacé par l’ampleur prise par l’affaire.
« Il y en a un peu marre de ces polémiques en permanence sur les réseaux sociaux. Nous, on est diffuseur. On n'est pas l'organisateur et encore moins en charge des calendriers. Alors il n'y a pas de polémique. beIN Sports n'est pas responsable de la date du Trophée des champions, pas responsable qu'elle oppose Paris et Marseille. Encore moins responsable de la qualification en 16e de finale du PSG et de l'OM et surtout de faire jouer un club amateur un mardi soir, parce que tous les clubs avaient été prévenus en amont par la Fédération », a-t-il déclaré.
Un message clair : la chaîne ne décide pas seule des dates. Elle applique un cadre établi bien avant les critiques actuelles.
AFPUne directive connue bien avant les 32es de finale
Contrairement à ce que certains laissent entendre, la programmation n’a rien d’improvisé. Avant même le coup d’envoi des 32es de finale, la Fédération française de football avait transmis une note précise à l’ensemble des clubs qualifiés.
Le contexte était particulier. La LFP avait programmé le Trophée des champions à Koweït City le jeudi 8 janvier 2026, avec une affiche PSG - OM. Cette contrainte internationale imposait des ajustements. La directive de la FFF ne laissait place à aucune ambiguïté :
« En ce qui concerne les programmations des rencontres des 16es de finale, un élément de calendrier important doit être appelé. La LFP organise le Trophée des champions à Koweït City le jeudi 8 janvier 2026. L'affiche du Trophée des champions oppose le PSG à l'Olympique de Marseille. Si ces équipes étaient qualifiées pour les 16e de finale de la Coupe de France Crédit Agricole qui se déroule le week-end suivant, leurs rencontres seraient décalées. 1. match du PSG le lundi soir, 2. Match de l'Olympique de Marseille le mardi soir (sauf confrontation entre les deux clubs, dans ce cas le match se déroulerait le lundi soir) », expliquait un communiqué en interne.
Les règles étaient donc connues de tous, y compris des clubs amateurs.
AFPDes contraintes de calendrier difficiles à contourner
Du côté de la FFF, plusieurs scénarios ont pourtant été étudiés. Une programmation le dimanche soir a même été envisagée. Mais l’enchaînement des compétitions a rapidement rendu cette option irréaliste.
Le Trophée des champions disputé le jeudi, le retour tardif du Koweït, puis le calendrier de Ligue 1 ont compliqué toute alternative. Le PSG devait rejouer dès le vendredi 16 janvier face à Lille pour la 18e journée.
Christophe Drouvroy, directeur des compétitions nationales, a reconnu ces difficultés : « Le fait que le Trophée des champions se déroule le jeudi, et non le mercredi, nous a un peu embêtés. Effectivement, on a écrit aux clubs qualifiés le vendredi juste avant le début des 32es que, compte tenu du retour tardif du retour du Koweït du PSG et de Marseille, les deux rencontres les concernant auraient lieu lundi et le mardi. Les calendriers sont devenus complexes et de plus, on ne savait pas, il y a presque un an, lors de l'établissement de cette saison que le PSG serait aussi concerné par la Coupe intercontinentale. On a fait au mieux et on est bien ennuyés de cette polémique vis-à-vis de beIN Sports qui fait tout pour raconter les plus belles histoires de la Coupe ».
beIN SportsbeIN Sports défend son engagement pour la Coupe de France
Selon Florent Houzot, la virulence des critiques ne reflète pas le travail accompli par la chaîne depuis trois saisons. Il rappelle les choix éditoriaux forts mis en place pour valoriser la compétition.
« Mais à un moment donné, il faut savoir ce qu'on veut de façon collective. Est-ce qu'on veut de l'exposition ? Est-ce qu'on veut du financement pour les clubs ? La volonté de la Fédération depuis 2022, c'est d'exposer encore plus sa compétition. Et grâce à beIN, depuis 2022, la Coupe de France a une exposition qu'elle n'a jamais eue, puisque à partir des 32es, tous les matches sont diffusés en intégralité. On respecte nos engagements. On aurait pu programmer des matches le vendredi soir mais on a préféré faire deux multiplex le samedi après-midi, un autre le dimanche, quatre prime dans un week-end où il y a aussi d'autres compétitions comme la CAN. La Coupe de France, c'est une des plus belles compétitions. On y tient et on l'a montré. Et les clubs amateurs sont très contents », a-t-il ajouté.
AFPBayeux, loin de la polémique, déjà dans la fête
Pendant que le débat enfle en ligne, Bayeux regarde ailleurs. Pour le club normand, cette rencontre représente un événement historique. L’organisation mobilise toutes les énergies, loin des querelles de programmation.
Son président, Luis Ferreira-Pavesi, heureux d’affronter l’OM, relativise largement la situation : « Il n'y a aucun débat nous concernant. On sait la chance qu'on a, nous club de R1, de pouvoir vivre une telle rencontre, s'est-il félicité en sortant du stade d'Ornano mardi soir après une première prise de contact avec les dirigeants caennais. Et puis, oui on est quand même solidaires. Le PSG et l'OM vont s'affronter le jeudi très loin de la France. Même si ce sont des pros, ils ne sont pas des machines. Pour nous, ce sont des contraintes et on doit s'adapter. Et voilà, maintenant, on est ravis, déjà, de pouvoir jouer à Caen dans un stade plein. On est rassurés parce qu'on va être soutenus par le SM Caen. Ce sera la fête du club et de la Normandie ».